Les moralistes du XVIIè siècle
Par Junecooper • 21 Mars 2018 • 2 052 Mots (9 Pages) • 485 Vues
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● Les animaux malades de la peste, Jean de La Fontaine, 1678
Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom)
Capable d'enrichir en un jour l'Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n'en voyait point d'occupés
A chercher le soutien d'une mourante vie ;
Nul mets n'excitait leur envie ;
Ni Loups ni Renards n'épiaient
La douce et l'innocente proie.
Les Tourterelles se fuyaient :
Plus d'amour, partant plus de joie.
Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
Je crois que le Ciel a permis
Pour nos péchés cette infortune ;
Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux,
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents
On fait de pareils dévouements :
Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
L'état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
J'ai dévoré force moutons.
Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense :
Même il m'est arrivé quelquefois de manger
Le Berger.
Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense
Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le plus coupable périsse.
- Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Eh bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
En les croquant beaucoup d'honneur.
Et quant au Berger l'on peut dire
Qu'il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
Se font un chimérique empire.
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir.
On n'osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances,
Les moins pardonnables offenses.
Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance
Qu'en un pré de Moines passant,
La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.
A ces mots on cria haro sur le baudet.
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l'herbe d'autrui ! Quel crime abominable !
Rien que la mort n'était capable
D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
- Les arts influencés par les moralistes
D’autres œuvres ont été influencées par le courant philosophique qui est le moralisme dès le XVII siècle en France. En voilà un exemple avec une des fameuses pièces de théâtre de Molière intitulée « Le malade imaginaire » (1673).
Cette dernière pièce de Molière composée de 3 actes nous parle d’un homme nommé Argan, prétendant être malade et qui est furieux de savoir qu’il va bien. Ses deux médecins lui prescrivent un grand nombre de traitements inutiles. Il décide ainsi de marier sa fille Angélique au fils de son médecin pour réduire ses frais. Une décision qui n’enchante pas la jeune fille puisqu’elle est déjà amoureuse d’un autre homme mais Argan menace cette dernière de l’envoyer au couvent. La belle mère d’Angélique Beline, deuxième épouse d’Argan, use de ses ruseries pour se voir reléguer toutes les richesses de son mari à travers son testament. Au cours de la pièce, Argan se voit forcer de prendre des traitements pour permettre le mariage entre Angélique et le fils de son médecin. De plus ,il est menacé de très graves maladies, ce qui le terrifie.
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