Lecture analytiques rhinoceros monologu
Par Andrea • 3 Mai 2018 • 1 799 Mots (8 Pages) • 558 Vues
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éloge du rhinocéros.
- Lignes 26 à 29 : rupture, détermination, révolte finale et refus de capituler.
- La rapidité des émotions est accentuée par un effet de parataxe (juxtaposition de
prépositions).
- Les gestes du personnage accompagnent ces sentiments : contemplation (« il
contemple »), colère (« les jettent avec fureur »), et révolte (« brusque sursaut »).
b) Expression des émotions
- Béranger est seul face à un ennemi invisible mais omniprésent.
- Il ne maîtrise plus ses mots.
- Utilisation de phrases expressives (20 phrases exclamatives) soulignant l’émotion de
Béranger : agitation extrême.
- Beaucoup d’interjections : « Oh », « Hélas », et d’adverbes exclamatifs « Que »,
« Comme ».
- Nombreuses répétitions : « c’est moi, c’est moi », « un homme n’est pas laid », « à
quoi », « je suis un monstre », « je ne suis pas beau », « jamais », « ma carabine » : le
personnage n’est pas dans la subtilité oratoire.
- Utilisation du déterminant démonstratif familier « ça » et de l’onomatopée « Brrr »
marquant la dislocation du langage.
- Les verbes de mouvement marquent la fragilité émotionnelle du personnage :
« précipite », « accroche », « décroche », « jette ».
- Gestes violents et saccadés : complément circonstanciel de manière « avec fureur »,
adjectif « brusque », état de folie rappelant celui d’Harpagon.
- Activité effréné des sens : regarde partout, écoute les barrissements, mention des
« mains moites ».
II. Un dilemme tragique : normalité vs monstruosité
1. La tentation du grégarisme : éloge du rhinocéros et avilissement de l’homme
- Béranger s’interroge sur ses choix et oppose l’homme au rhinocéros
- Il inverse les valeurs : le rhinocéros représente la norme de référence, l’homme
devient laid.
a) L’inversion des points de vu et le rôle des images
- Tous les objets sont liés à la question de l’image et donc de l’identité, au phénomène
d’attraction de répulsion.
- Question rhétorique « A quoi je ressemble alors, à quoi ? », répétition du pronom
interrogatif exprimant l’incapacité de Béranger à se reconnaître.
- Photo évoquant les anciens protagonistes qui deviennent tous identique.
- Jeu avec le prénom « jean » et le nom commun « gens ».
- Inversion : avant, tous les rhinocéros se ressemblaient.
b) opposition entre le rhinocéros et l’homme.
i. Opposition physique (laideur/beauté)
- Répétition de la négation de « laid » ligne 1 qui s’oppose à la didascalie ligne 7
(laideur des portraits) et du constat ligne 9 « je ne suis pas beau ». Passage de la
négation du laid à la négation du beau.
- L’adjectif « laid » est utilisé pour qualifier le corps humain : « Que c’est laid un front
plat »
- La laideur des hommes met en valeur la beauté des rhinocéros exprimée dans une
emphase « ce sont eux qui sont beaux », le pronom « eux » s’opposant au « je »
renvoyant à Béranger et donc à l’homme.
ii. Opposition morphologique
- Constat « Je n’ai pas de corne, hélas », l’interjection marquant ici le regret,
expression « front plat », adjectif « tombant » qualifiant les traits en opposition avec
« rehaussait les traits » (rôle de la corne).
iii. Opposition texture
- Plusieurs antithèse : « moites » vs « rugueuse », « flasque » vs « dure », « poilu »
(péjoratif) vs « nudité décente, sans poils » (mélioratif : décence = connotation
morale).
iv. Opposition sonore
- Le terme de « chant » désigne les rhinocéros et vient du latin carmina.
- Il s’oppose à la voix humaine évoquée à travers le polyptote « hurlement »,
« hurler » et l’adjectif péjoratif « faible ».
v. Opposition des couleurs
- Le superlatif absolu à valeur péjoratif « l’homme est trop blanc » s’oppose à la
tournure méliorative « magnifique couleur d’un vert sombre » désignant la couleur
des rhinocéros.
- On se pose donc la question « qui est le monstre ? ». Le rhinocéros est caractérisé
par la décence, la force, le charme, tandis que l’homme est caractérisé par la honte,
la faiblesse.
- Renversement des valeurs physiques et morales.
- Béranger s’identifie à un monstre (= celui qu’on montre du doigt). Le même
vocabulaire spécifique à l’homme désigne désormais le rhinocéros. Cet éloge du
rhinocéros entraîne chez
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