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Lecture analytique, description de la pension Vauquer, Le père goriot

Par   •  20 Novembre 2018  •  1 049 Mots (5 Pages)  •  2 060 Vues

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de cette maison, ce qui en révèle le niveau misérable.

B) La laideur.

- Lieu médiocre sans aucune élégance : antithèse des salons parisiens que fréquentera Rastignac.

- Mauvais goût révélé par un bric-à-brac d’objets hétéroclites (« des carafes échancrées, ternies, des ronds de moiré métallique, des piles d’assiettes en porcelaine épaisse, à bords bleus, fabriquées à Tournai. », «baromètre à capucin », « des gravures exécrables qui ôtent l’appétit, toutes encadrées en bois verni à filets dorés; un cartel en écaille incrustée de cuivre; un poêle vert, des quinquets d’Argand… ») La comparaison qui valorise le salon « élégant et parfumé comme doit l’être un boudoir » renforce par antithèse la laideur de la salle à manger. La syntaxe qui repose essentiellement sur le procédé d’accumulation donne une impression de désordre au lecteur. De plus, le mobilier présent à une fonction utilitaire ⇨ pas de décoration.

- Couleurs dénuées d’harmonie, absence totale de beauté.

⇨ aucun élément ne trouve grâce aux yeux du narrateur. L’ensemble est synthétisé par la personnification de la misère : « une misère économe, concentrée, râpée. »

⇨ description contribue à créer une atmosphère écœurant le lecteur.

II) La fonction symbolique de la description.

Balzac crée ici un effet d’annonce : ce lieu est le reflet de ses habitants et préfigure leur destinée.

A) La crasse.

Tout comme la graisse évoque le portrait de Mme Vauquer qui va suivre, tous les objets sont décrits avec des adjectifs mentionnant l’usage qui les a vieillis et abîmés : « carafe échancrées, ternies », « chaises estropiées », « petits paillassons piteux », « chaufferettes misérables à trous cassés, à charnière défaites »… Chaque nom est assorti d’un adjectif indiquant sa détérioration. Par ce procédé syntaxique Balzac suggère la vieillesse de la majorité des pensionnaires, qui terminent leur vie dans cette pension. L’âge, le déclin et les malheurs de la vie les a conduits chez Mme Vauquer. D’ailleurs, les jeunes gens qui y vivent ne sont pas destinés à y rester : Rastignac comme Victorine Taillefer en sortiront rapidement.

B) La personnification des objets.

Plusieurs procédés y contribuent :

- l’énumération d’adjectifs : « combien ce mobilier est vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, invalide, expirant ». ⇨ gradation ⇨ « vieux » et « expirant » reflètent destin des hommes.

- La comparaison : « placés là comme le sont les débris de la civilisation aux Incurables ». Les meubles ⇨ miroir des pensionnaires dont la société ne veulent plus. La pension est un mouroir, un « hospice », un lieu d’oubli, en marge du Paris des affaires et du Paris à la mode.

Conclusion :

- Cette description est très classique ⇨ remplit bien les fonctions traditionnellement attribuées.

- Balzac fait ici pénétrer son lecteur dans un lieu qu’il n’a pas coutume de fréquenter, dans l’intimité d’une modeste pension.

- On y perçoit bien les débuts de l’entreprise réaliste ⇨ le romancier ne cherche pas à idéaliser la réalité ⇨ il veut la représenter avec le plus de vraisemblance possible ⇨ quitte à donner la nausée. On y voit également le regarde sociologique de Balzac qui observe et restitue la vie des différentes couches sociales de

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