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Lecture analytique de plusieurs oeuvres

Par   •  12 Juin 2018  •  5 669 Mots (23 Pages)  •  669 Vues

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Commentaire de l’extrait d’Adieu

Contextualisation volontairement trop longue, il faut garder des éléments pour l’entretien. Avant d’annoncer le plan, il faut lire le texte puis rappeler la question de l’examinateur

Repérage :

Introduction

I, première sous partie

I, deuxième sous partie

Transition

II, première sous partie

II, deuxième sous partie

II, troisième sous partie

Conclusion

Ouverture

Le XIXème siècle marque un profond renouveau du genre romanesque. Le mouvement romantique, dans la première moitié du siècle, donne à ce genre, plutôt décrié jusque-là, ses lettres de noblesses en le parant d’une auréole de vérité. Les romans de nombreux écrivains romantiques comme Musset, Chateaubriand, Vigny ou Hugo sont le cadre d’une réflexion sur l’âme humaine, avec des héros idéalistes qui décrivent « le vague des passions » qui les animent, ou une réflexion sur l’Histoire, sous l’influence de Walter Scott. Cela ouvre la voie au roman réaliste avec des auteurs comme Stendhal, Flaubert, Maupassant puis Zola (chef de file du mouvement naturaliste) qui cherchent à partir des années 1850, à représenter la réalité fidèlement, sans l’embellir, sans l’idéaliser.

Balzac, influencé par le mouvement romantique, est considéré par de nombreux critiques comme l’instigateur du mouvement réaliste. Ses romans sont réunis dans un grand ouvrage intitulé la Comédie Humaine. En 1842, il écrit dans son avant-propos qu’il veut « faire concurrence à l’état civil » et se faire « historien », « en dressant l’inventaire des vices et des vertus, en rassemblant les principaux faits des passions, en peignant les caractères, en choisissant les évènements principaux de la Société ».

La Comédie Humaine est divisée en trois parties. La dernière, intitulée Etudes philosophiques contient la Peau de Chagrin mais aussi un court roman paru en 1830, Adieu.

L’action de ce roman commence à l’été 1819, lorsque deux chasseurs, Philippe de Sucy et le marquis d’Albon, s’égarent dans la forêt de L’Isle-Adam et découvrent par hasard l’ancien couvent des Bonshommes, où règne le désordre absolu. L’un des deux chasseurs, Philippe, s’évanouit en comprenant que ce désordre est à l’image de celui qui règne dans la tête de sa propriétaire, son ancienne maîtresse, Stéphanie de Vandières, par le biais d’une analepse (=flashback dans un roman), raconte au marquis d’Albon comment Stéphanie est devenue folle suite à l’épisode de la Bérésina en 1812. Lors de cette bataille napoléonienne en Russie, aujourd’hui encore symbole de débacle, Stéphanie a vécu dans des conditions très difficiles de faim et de froid, elle a vu mourir son mari, décapité par un morceau de glace et a été séparé de son amant, qui n’a pas pu monter sur le radeau qu’il avait lui-même construit pour traverser la rivière.

Le récit cadre reprend alors et Philippe, pense qu’en le revoyant, Stéphanie va retrouver la raison mais la folie de Stéphanie semble trop profonde.

Nous nous demanderons donc comment Balzac analyse la folie à travers le personnage de Stéphanie dans cet extrait en étudiant d’abord comment la folie est représentée puis comment elle est expliquée.

Tout d’abord, dans ce texte, Balzac représente la folie comme une perte d’identité.

Premièrement, Stéphanie a perdu son identité humaine pour devenir un animal. De nombreux procédés animalisent Stéphanie tout au long du texte et en particulier de nombreuses figures d’analogie qui saturent le texte. Elle est d’abord représentée comme un animal sauvage grâce à de nombreux verbes d’action au passé simple comme « se sauva », « jeta », « se balança », « grimpa », se nicha » ou « s’élança » qui mettent en valeur l’agilité de ses mouvements. Cette idée de liberté se retrouve également dans la figure de l’oiseau à laquelle est assimilée Stéphanie grâce à une métaphore filée. Sa voix est un véritable « cri d’oiseau », elle a « l’attention de tous les plus curieux rossignols de la forêt » et « c’était l’impassibilité de l’oiseau sifflant son air ». L’allitération en [s] dans cette phrase achève de la transformer en oiseau. Plusieurs hyperboles, notamment concernant sa « légèreté inouïe » soulignent qu’elle a complétement rejoint l’état animal. Le docteur Fanjat lui-même par de Stéphanie comme d’un animal susceptible d’être « apprivoisé[e] », il conseille à Philippe de ne pas la « poursui[vre] » et de lui donner du « sucre ». Le narrateur reprend cette idée d’apprivoisement à travers la comparaison de la ligne 60 qui décrit Stéphanie « comme ces malheureux chiens à qui leurs maîtres défendent de toucher un mets ». Néanmoins, Stéphanie n’est pas seulement comparée à des animaux, elle est aussi « comme un feu follet », image qui met en relief sa vivacité et fait presque une dérivation avec le mot « folle ». De plus, elle fusionne totalement avec l’élément végétal qui l’entoure : « se laissant aller parfois aux ondulations que le vent imprimait aux arbres » : plus généralement, on pourrait dire que Stéphanie est complément déshumanisée.

La comtesse a perdu son identité de femme, comme le suggère la phrase prononcée par Philippe à son sujet « Quand elle était femme » dans laquelle le verbe à l’imparfait exprime l’idée que cet état est passé. Son changement est également souligné par plusieurs négations : la locution conjonctive « sans que » répétée à la ligne 2 et à la ligne 9 et surtout, dans les répliques de Philippe « elle ne me reconnait pas » puis « elle n’avait aucun goût pour les mets sucrés ». Ce qui la déshumanise le plus, c’est la perte de parole, spécificité de l’être humain. Alors que plusieurs passages de discours direct sont insérés dans le récit, Stéphanie ne parle pas sauf pour répéter « Adieu » mais cette parole, prononcée « sans que l’âme communiquât une seule inflexion sensible à ce mot », est plus un cri qu’une véritable prise de parole. Nous n’avons pas non plus accès à son intériorité : le narrateur ne la décrit que de l’extérieur sans entrer

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