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Lecture analytique, Tartuffe, scène d'exposition, Molière

Par   •  31 Octobre 2018  •  1 724 Mots (7 Pages)  •  613 Vues

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.. » à « mais qui est ce qui a vécu avec lui ? »

I- Deux jeunes filles face à l’avenir

Cette première scène dessine d’emblée les caractères de Silvia et de Lisette. La maîtresse apparaît réfléchie, inquiète mais en même temps sûre de ses goûts. La suivante est plus spontanée, plus enthousiaste, plus conformiste aussi. C’est elle qui décrit le prétendant de Silvia comme l’homme idéal.

1) Les incertitudes de Silvia

Silvia est présentée comme une jeune fille incertaine de son avenir mais pourtant désireuse d’en décider.

→ l.3 « que sais-je ? », l.40-41 « qui est-ce qui a vécu avec lui ? »

Cette incertitude de la part de Silvia est marquée par ces interrogations.

→ l.3 « peut-être », l.23 « c’est presque tant pis »

Les adverbes modalisateurs appuient aussi cette idée

→ l.3 « peut être ne me conviendra-t-il point » (futur), l.21 « je pourrais bien n’être pas de ce sentiment-là » (conditionnel)

Les temps utilisaient montre bien que son inquiétude porte sur l’avenir.

→ La principale crainte de Silvia est que son prétendant soit différent de ce qu’on dit de lui. Elle refuse les « on dit » (l.21)

→ Elle semble avoir réfléchi aux dangers du mariage et utilise son expérience pour en tirer des leçons « volontiers un bel homme est fat, je l’ai remarqué » l.26-27

2)L’optimisme de Lisette

→ l.1 « quoi », l.24-25 « voilà une pensée bien hétéroclite! », l.34« vertuchoux ! »

Le discours de Lisette est marqué par des exclamations qui traduisent son incompréhension face à la réaction de sa maîtresse.

→ l.1 « quoi, vous n’épouserez pas, celui qu’il vous destine ? », l.8 « que voulez-vous de plus ? » Elle interroge sa maîtresse dont les répugnances lui paraissent étranges.

→ l.9-10 « Peut-on se figurer de mariage plus doux ?d’union plus délicieuse ? »

Totalement influencée par le conformisme social, la liberté de pensée de Silvia lui incongrue.

Pour rassurer sa maîtresse sur son avenir, Lisette fait alors le portrait de son « futur » homme idéal. 
3) Le portrait du mari idéal

→ l.5-6 « un des plus honnêtes du monde » (superlatif et hyperbole), « on ne peut avoir plus d’esprit », « on ne saurait être d’un meilleur caractère »

Lisette rapporte tout ce qu’il y a de flatteur dans la réputation de Dorante, prétendant de Silvia, avec beaucoup d’enthousiasme, n’hésitant pas à exagérer.

→ 15-17 « aimable, bien fait, voilà de quoi vivre pour l’amour, sociable et spirituel, voilà pour l’entretien de la société »

Dans cette longue phrase elle joint l’éloge du physique à celui de la morale grâce aux parallélismes de construction.

→ l.18-19 « tout en sera bon dans cet homme-là, l’utile et l’agréable, tout s’y trouve »

Son éloquence exagéré fait sourire.

→ l.12-15 « c’est qu’il est heureux qu’un amant de cette espèce-là veuille se marier dans les formes ; il n’y a presque point de fille [...]qui ne fut en danger de l’épouser sans cérémonie »

Lisette appuie son argumentation par une allusion au libertinage sous le règne de Louis XV. C’est cependant de ce genre d’homme que Silvia se défie, ce qui lance ainsi la dispute.

II- Une querelle entre maîtresse et suivante

1) L’enjeux de la dispute

Dans cet extrait Silvia remet en question l’idéal stéréotypé du mari physiquement aimable.

→ l.37-38 « dans le mariage, on a plus souvent affaire à l’homme raisonnable qu’à l’aimable homme » Cette maxime explique sa réticence face aux conventions sociales.

→ l.9-10 « d’union plus délicieuse » l.11 « Délicieuse ! Que tu es folle avec tes expressions ! »

Reprend une maxime de La Rochefoucauld « Il y a de bons mariages, mais il n’y en a point de délicieux. 

2) La progression de la dispute

Le dynamisme de la dispute passe par la reprise systématiques des expressions de l’une et l’autre auxquelles elle n’accordent pas la même valeur.

→ « on dit » l.5 et l.21 Tandis que Lisette se range du côté de l’opinion commune, Silvia cherche sa propre vérité

→ l.24-26 « voilà une pensée bien hétéroclite/ C’est une pensée de très bon sens » (antithèse)

→ l.28-29 « il a tord d’être fat ; mais il a raison d’être beau », l.31 « cela est pardonnable »

Silvia note qu’un bel homme est souvent fat et Lisette lui répond par une fausse concession ironique.

→ l.12 « ma foi », l.17 « pardi », l.31 « oui-da », l.34 « Vertuchoux »

La familiarité de Lisette souligne l’écart social entre les deux personnages.

3) Des jugements opposé

Silvia et Lisette n’ont pas la même appréciation du mariage.

→ La suivante privilégie l’apparence, la beauté, la « bonne mine » l.6 du « futur » l.5.

→ Silvia n’y voit que des « agréments superflus » l.33 ce à quoi répond Lisette en disant ironiquement « si je me marie jamais, ce superflu-là sera mon nécessaire » l.34-35. Cette dernière phrase montre à quel point Lisette rêve d’être à la place de sa maîtresse et ce qui les sépare. Pour Silvia « le bon caratère » l.38-39 doit primer sur les charmes extérieurs.

CONCLUSION :

Cette scène d’exposition, par sa gaîté et la vivacité d’une conversation où maîtresse et suivante prennent tour à tour l’avantage, permet de présenter au spectateur ces deux personnages de manière naturelle.Leurs

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