Lecture analytique Montesquieu, l'esclavage
Par Plum05 • 25 Juin 2018 • 1 015 Mots (5 Pages) • 468 Vues
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comme étant la volonté de Dieu lui même ⇨ «On ne peut se...» (l.7-8)
↳Argument politique ⇨ il défend la légitimité des gouvernements des pays d’Europe qui ont
institutionnalisé l’esclavage pour les raisons évoquées précedemment ⇨ Lignes 20 à 22.
II.UN REQUISITOIRE CONTRE L’ESCLAVAGE :
A) La distance de Montesquieu.
-Après une seconde lecture plus attentive, on remarque que Montesquieu prend de la distance avec
ses propos dès le début du texte.
↳Il se présentait comme porte-parole de la cuase esclavagiste : il se dissocie rapidement de
ce groupe auquel il prétendait appartenir.
↳Les pronoms «je» et «nous» à ligne 1 sont remplacés par «on » et «ils»
↳Ambiguïté à la première phrase ⇨ utilisation du conditionnel : 2 interpétation possibles.
↳Il exprime une possibilité, si il devait défendre l’esclavage.
↳Il exprime l’imaginaire, dans un monde où il serait pro-esclavagiste.
↳Exprime l’iréel, sous-entend qu’il est opposé à l’esclavage.
B)L’ironie.
-L’ironie consiste à dire le contraire de ce que l’on pense. Tout au long du texte, Montesquieu fait
semblant d’adhérer à une proposition fausse pour en souligner le décalage avec la réalité.
↳Utilisation permanente de l’antiphrase.
↳Dans le 3ème argument, il dit «ils ont le nez si écrasé qu’il est presque impossible de
les plaindre» ⇨ "presque" sous-entend donc qu’il est possible de les plaindre.
↳L’exagération souligne l’ironie : dans l’argument €co par exemple est disproportionné:
↳«Le sucre serait trop cher [...] par des esclaves»
La finalité de l’esclavage est donc le sucre pas cher, ce qui n’est pas vital, ↳
l’argument est donc dérisoire et disqualifié.
↳Les superlatifs : «si écrasés» (l.5), «si naturel» (l.9), «si grande conséquence» (l.13) et
hyperboles : «les meilleurs philosophes du monde» (l.12-13) discréditent les thèses
esclavagistes par leur disproportion.
↳L’ironie permet à Montesquieu de se moquer et de discréditer les thèses esclavagistes et
d’en faire ressortir l’absurdité.
C)Le raisonnement par l’absurde.
-Les arguments qui paraissaient logiques se détruisent en fait d’eux-même tant ils sont absurdes.
↳En s’appuyant sur les postulats cités précedemments lignes 9, 12 et 15.
↳Montesquieu met en avant le manque de fondement de la pensée raciste.
↳Il établit des analogies entre deux éléments non liés comme le fait de l’extermination des
peuples d’Amérique qui oblige l’asservissement de ceux d’Afrique dans le 1er argument.
↳Montesquieu avance que l’on peut juger un homme par la couleur de sa peau
puisque les Egyptiens jugeaient par rapport à la couleur des cheveux: même cas.
↳Il émet un syllogisme plus que douteux et absurde:
↳Il dit que l’esclavage est si inhumain et contraire à la religion que les esclavagistes
doivent rejeter les Noirs hors de l’Humanité afin de justifier leurs actes.
La logique voudrait que les Européens considèrent les Africains comme des ↳
êtres humains.
↳Montesquieu dénonce ainsi l’hypocrisie des esclavagistes qui se donnent bonne conscience
en prouvant qu’il s’agit d’une pratique qui va à l’encontre des principes humanistes, moraux
et chrétiens.
Pour conclure, nous pouvons dire que Montesquieu parvient à dénoncer l’esclavage de
manière brillante, en faisant un faux plaidoyer de cette pratique puisqu’en réalité ce texte sert à la
dénoncer grâce à une ironie grinçante et un raisonnement par l’absurde. Malgré cela il faudra
attendre un siècle pour que l’esclavage soit aboli en France, en 1848. Nous pourrions aisément
rapprocher ce texte du chapitre XIX du conte philiosphique Candide de Voltaire dans lequel
l’esclavagisme est également dénoncé
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