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Lecture analytique "Le chêne et le roseau"

Par   •  28 Août 2018  •  2 472 Mots (10 Pages)  •  402 Vues

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- Le roseau lui est désigné comme un « arbuste » (vers 18) et qu’un simple petit oiseau peut le faire fléchir « Un roitelet pour vous et un pesant fardeau » (vers 3).

•Souplesse/Rigidité

- Le chêne est résistant → il énumère tous les éléments qui font sa force à partir du vers 8-9. Il peut lutter contre les forces de la nature tel que le soleil, il est capable d’arrêter « les rayons du soleil ». Mais il est également capable de se mesurer à de dangereuses tempêtes, il « Brave l’effort de la tempête ».

- Le roseau est beaucoup plus souple et malléable. « Le moindre vent (…) (l’)oblige à baisser la tête ». De plus, n’importe qu’elle oiseau qui vient se poser sur lui le contraint à se courber, même un roitelet qui est pour lui « un pesant fardeau ».

B) Une double opposition morale et intellectuelle

•Moral : Orgueil/Bonne mesure

- Le chêne se croit indispensable à la survie des végétaux qui l’entoure, « je vous défendrais de l’orage » (vers 14). Cette idée est renforcée par l’utilisation du conditionnel. Il renvoie ainsi à une image de protecteur indispensable.

- Il se pense également immortel → les périphrases des deux derniers vers rapportent la force du chêne qui touche autant à la cime du ciel que sous la terre, jusqu’au enfers : « Celui de qui la tête au ciel était voisine ; Et dont les pieds touchaient à l’Empire des Morts » (vers 31-32). Ces vers sont empruntés au poète latin Virgile (1er siècle ap-J-C). Pour le chêne, la mythologie est convoquée (vers 10 et 16). A la fin de la fable, ce n’est plus le chêne qui s’exprime mais on a l’impression que le narrateur rend ici un dernier hommage au Chêne et à sa grandeur, en faisant un hommage à Virgile.

En se présentant comme immortel et indispensable, le chêne représente l’orgueil des puissants, condescendants avec ceux qui leur sont inférieurs ou du moins qu’il considère leur être inférieur.

- Dans sa réponse au chêne, le roseau ne s’oppose pas frontalement à celui-ci, bien au contraire il le flatte pour que la conversation se poursuive « Votre compassion (…) part d’un bon naturel » (vers 18-19).

- Il s’adresse à lui avec courtoisie → honnête homme Il s’est affirmé en quelques mots seulement, tandis que le chêne a développé longuement ses qualités, le roseau énonce les siennes en un seul vers « je plie et ne romps pas » (vers 21). On peut noter la pondération du roseau qui ne cherche pas à se mettre en valeur, → le roseau n’emploie pas la conjonction de coordination mais.

- Cette subtilité mise en avant montre qu’il ne se vente pas, et cela permet de déceler une double qualité chez le roseau : la souplesse et la résistance. La souplesse « je plie » et la résistance est présente car elle explique sa souplesse, le « et » est une conséquence.

•Intellectuel : Aveuglement/Lucidité

- Au vers 10, le pronom indéfini « tout » correspond à une généralisation abusive. Il maintient avec ce pronom un raisonnement erroné. Ainsi, le chêne ne s’intéresse pas à la situation du roseau et se trompe puisque le danger le guette au moins autant que le roseau. Cela montre son inconscience.

- A l’inverse, le roseau constate objectivement les faits (vers 20 à 23) et ne dis rien qui soit faux. D’ailleurs, il a la prudence de rappeler la résistance du chêne (vers 23 « Résisté »). Cette prudence montre qu’il a l’esprit avisé, donc lucide.

- « Mais attendons la fin », (hémistiche du vers 24) révèle la sagesse du roseau, (sagesse grecque, sagesse des anciens) une sagesse antique.

TRANSITION

Les deux personnages ont de nombreuses différences sur le plan physique, moral et intellectuel. Ces différences permettent au fabuliste de suggérer une moralité qu’il appartient au lecteur de deviner.

III/L’habileté rhétorique du fabuliste

A) Une opposition de style entre les deux personnages

- Le chêne est grandiloquent, son discours occupe effet la moitié de la fable (16 vers).

- Il s’exprime par des alexandrins, parfois amples comme aux vers 2 et 3 où il n’y aucune virgules. De plus, les images qu’il utilise pour se mettre en valeur sont des mots un peu pompeux comme « Aquilon »et « Zéphyr » (=vocabulaire recherché ; mots précieux).

- La syntaxe est assez compliquée « Cependant que mon front, au Caucase pareil ». L’outil de comparaison suit le comparant, ce n’est donc pas une structure syntaxique traditionnelle. Cette organisation permet de créer une assonance expressive qui accentue l’impression de grandeur (assonance en (a)).

- « Cependant » peut être interprété soit comme une subordonnée d’opposition (tandis que) et/ou comme une subordonnée temporelle (pendant que). Le fabuliste utilise ainsi un plus grand nombre de syllabes qui permet de refléter la grandiloquence du chêne. Cette formulation exprime la préciosité du chêne.

- Utilisation de deux appositions pour qualifier son front : vers 7 et 8 « au Caucase pareil », «Non content d’arrêter les rayons du soleil ».

- Présence de phrases complexes (vers 4,5 et 6) avec subordonnées relatives. Enjambement vers 4 et 5. Le discours enflée qu’il emploie « qui d’aventure fait rider la face de l’eau » (vers 5) semble superflu voire inutile, comme si le chêne se complaisait à s’écouter parler (ici, référence aux chefs à la Cour).

- Il emploie un registre de langue soutenu : conditionnel (vers 14-15) et des périphrases poétiques exagérées (vers 16) « Sur les humides bords des Royaumes du vent ».

En face de la grandiloquence du chêne se profilent la simplicité, la sobriété et l’économie de mots (caractéristique de l’honnête homme au XVIIe siècle) du roseau.

- Son discours n’occupe que 6 vers. Il emploie au lieu du conditionnel, le présent de l’indicatif à valeur d’énonciation. Il utilise des phrases courtes et essentielles tel que « quittez ce souci » (2e hémistiche du vers 19) → assonance en (i) et allitération en (s) peuvent exprimer la douceur avec laquelle le roseau s’exprime mais également le sifflement du vent.

- « Mais attendons la fin

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