Lecture analytique Hamlet

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Entre tous les personnages il y a un jeu de regard complexe : les spectateurs regardent d’autres spectateurs en train de regarder eux aussi une pièce, Hamlet et Horacio regardent le roi et la reine pour observer leurs réactions. Cela entraîne un jeu de miroir typique de l’époque BAROQUE. On peut parler de théâtre mundi ou de microcosme des spectateurs car on va au théâtre pour voir et être vu des autres.

II. La fonction dramatique de la scène

1. La Souricière, une mise en abyme

Il se joue d’abord une pantomime qui annonce la pièce à venir, et dévoile le crime. La souricière se passe à Vienne pour n’avoir à première vue aucun lien avec la cour de Claudius. Mais plusieurs éléments se rapportent au roi : le crime du 1er roi par un personnage qui épouse ensuite la reine.

Lucianus joue le double du roi, qui se fait à la fin tuer par son neveu. Hamlet fait ici une menace directe à Claudius. Cependant Hamlet fait preuve d’ironie car il se met à l’écart de la pièce « C’est une œuvre infâme ; mais qu’importe ? Votre Majesté et moi, nous avons la conscience libre : cela ne nous touche pas. » r.18

2.La sortie du roi

Après la réplique d’Ophélie sur la levée du roi, Hamlet se moque du roi « quoi ! Effrayé par un feu follet ? » r.28. En effet Comme il sait que Claudius a tué son père il se permet de se moquer de lui en lui rappelant le fantôme de son père. A partir de cette réplique, Claudius peut comprendre qu’Hamlet connait tout du crime et qu’il peut le dénoncer ou se venger.

Puis le roi demande « Qu’on apporte de la lumière ! Sortons. » v.21 :

- Cette réplique peut être un aveu direct du roi quant au crime du père d’Hamlet. Il lui faut alors de la lumière car il a peur de voir un fantôme, un revenant.

- Cette réplique peut être aussi comprise au sens concret car en effet la salle de théâtre était sombre et il fallait donc une bougie pour pouvoir se déplacer.

- Dernière interprétation ironique : il lui faut de la lumière sur la situation pour connaître toute la vérité. Le roi s’est ainsi trahi et la sortie du roi est un coup de théâtre, une révélation.

Conclusion

Shakespeare nous livre un théâtre où on retrouve les fonctions heuristique et cathartique. Le spectateur est pris en catharsis, ainsi que les personnages spectateurs de la Souricière, qui sont confrontés à la haine et la vengeance. Hamlet mène quant à lui son enquête au travers de cette mise en abyme qui lui permet de confirmer ses soupçons.