Le roman comique
Par Raze • 26 Juin 2018 • 1 309 Mots (6 Pages) • 676 Vues
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- Cependant, on retrouve un incipit atypique
- Il y a plus de description que d’explications
Tout d’abord, on peut dire qu’au lieu de nous apporter des explications précise sur la suite de l’histoire, le narrateur se contente de décrire l’arrivée des comédiens dans la ville du Mans. La description de la charrette et des animaux tout autour est importante. Des lignes 10 à 14, le narrateur nous apporte des précisions sur l’apparence de la charrette. C’est alors que commence la description du comédien qui est la plus notable. En effet, le portrait du comédien joue constamment sur les décalages triviaux mettant en valeur une réalité terre à terre. On note le champ lexical de la paysannerie, avec « pauvre d’habits » L.14, « emplâtre » L.15, « pris à la petite guerre » L.20, « casaque de grisette » L.23, « fourchette » L.25, « brodequins à l’Antique » (qui font office de souliers) L.28. Il s’agit là d’une énumération de chaque partie du corps qui donne lieu sur les vêtements ou les accessoires. On a alors des détails ici, sur son teint « riche de mine » L.15, son visage « il avait un grand emplâtre sur le visage » L.16, sa tenue vestimentaire « pauvre d’habits » L.14, son matériel « portait un grand fusil sur son épaule » L.17, « bonnet de nuit » L.20, « brodequins à l’Antique ». Finalement, tout au long de cet incipit, on nous décrit la charrette, l’apparence des comédiens, … Mais on ne nous donne pas vraiment d’explications quant à la suite des évènements. L’incipit ne remplit alors pas totalement ses fonctions.
- L’apparence de l’entrée théâtrale et l’implication du narrateur et
Cet extrait constitue l’incipit du roman. Un roman de comédiens lui-même assez théâtral après la situation de l’événement dans le temps, L.1 à 9, le conteur décrit l’aspect général de la charrette L. 9 à 14 pour développer le portrait du protagoniste principal L.14 à 29 et celui du comédien plus âgé L.29 à 35. Le passage se clos sur le spectacle que le convoi des comédiens constitue pour les gens de la ville du Mans et la révélation de leurs noms L.35 à 51.
La thèse de Scarron est que « le monde est un théâtre ». L’incipit du Roman comique est placé sous le signe de l’illusion. Le narrateur ne peut s’empêcher d’intervenir dans le récit. C’est le cas trois fois L.7 et 8 « Pour parler plus humainement et plus intelligiblement ». Ici, il interpelle le lecteur. Cela instaure une grande proximité et il en fait son complice et en même temps souligne sa liberté de ton. Le narrateur semble vouloir partager avec le public un regard amusé sur la narration. Ensuite, L.32 à 35, « mais j’entends parler » et « je m’en sers de ma seule autorité ». Par ces interventions, le conteur se met lui même en scène. Il joue sur les registres de narration (roman précieux, roman burlesque), anime un dialogue avec ses lecteurs qui s’amorce comme une conversation amusante au risque de perdre de vue l’objet du récit. Le narrateur choisit de mettre une dose de mystère dans son œuvre. Ainsi, le Destin, la Rancune, la Caverne rappellent qu’il s’agit d’un récit à suspense qui traite d’identités empruntées, substituées, révélées. Deux registres apparaissent : les surnoms romanesques (le Destin, la Caverne), le surnom ironique (le Rancune) qui focalise un trait de caractère aigri qui sera forcément burlesque ou ridicule.
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