Le portrait de Vautrin dans Le Père Goriot d’Honoré de Balzac
Par Plum05 • 17 Mai 2018 • 1 204 Mots (5 Pages) • 1 020 Vues
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a eu affaire avec la loi ; il a vécu en itinérant, sans domicile permanent et peut-être a-t-il connu la prison.
En outre, nous comprenons que Vautrin connaît les juges puisque « son œil sembl(e) aller au fond de toutes les questions, de toutes les consciences, de tous les sentiments » tel « un juge sévère ». Il a donc déjà eu affaire à la justice dans son passé, justice cruelle à cette époque. « Son œil » laisse également apparaître un coté psychopathe ou même pervers.
Enfin, le narrateur nous dévoile son « sang-froid imperturbable qui ne devait pas le faire reculer devant un crime » nous indiquant ainsi qu’il en a probablement déjà commis.
C’est après avoir étudié ses mœurs passées que nous pouvons nous focaliser sur ses habitudes dans le présent en ayant des indices.
Tout d’abord, c’est par le biais de la gradation autour de la « serrure » que nous pouvons constater que rien ne résiste à Vautrin. En effet Vautrin réparait tel un médecin cette serrure personnifiée puisque celle-ci « allait mal ». Cette serrure pourrait aussi être comparée à une femme qui ne peut résister à cet homme.
Ensuite, nous pouvons constater que Vautrin est un individu respecté mais craint par les autres pensionnaires. Son côté généreux est vite rattrapé par sa droiture d’esprit. En effet, « il avait prêté plusieurs fois de l’argent à Mme Vauquer et à quelques pensionnaires ; mais ses obligés seraient morts plutôt que de ne pas le lui rendre ». C’est ainsi qu’en montrant sa fausse générosité que Vautrin crée des dettes que son entourage ne pourra jamais rendre. De plus, « il imprimait de crainte par un certain regard profond et plein de résolution. » « comme un juge sévère ».
En outre, Vautrin possède des habitudes peu communes de part ses mystérieuses activités. L’homme est en effet très occupé à l’extérieur, le centre de gravité de sa vie se situant hors de la pension puisque « ses mœurs consistaient à sortir après le déjeuner, à revenir pour dîner, à décamper pour toute la soirée, et à rentrer vers minuit… ». Il est indépendant, dissimulé, et « jouit » d’un statut particulier. Le « passe-partout » dont il dispose lui seul constitue également un moyen de liberté et de discrétion. Ces faits renvoient donc à une fausse bonhomie. Vautrin revient également seulement « pour dîner » comme s’il avait volé à l’extérieur à la façon d’un animal. Nous pouvons aussi penser que cet homme a pu causé un crime avant de rentrer.
De plus, le « passe-partout » que possède Vautrin peut être associé au fait que Mme Vauquer ait des dettes. C’est alors que, pour éviter le pire, cette femme le lui « a confié », par peur.
Ce portait d’un premier abord élogieux puis mystérieux, nous connote ainsi la description d’un personnage pleins de mystères qui sera l’une des figures emblématiques de « La Comédie humaine ». La double personnalité de Vautrin indique donc qu’il sait transformer son apparence. D’ailleurs c’est dans la suite de ce roman intitulé « Le Père Goriot » que nous apprendrons que ces éléments annoncent le coup de théâtre qui sera son arrestation. Nous découvrirons également que cet homme du vrai nom Jacques Collin, ancien forçat évadé du bagne de Toulon et du bagne de Rochefort, chef de truands (« Les dix mille ») va se cacher sous divers pseudonymes tels que Trompe-la-mort, M. de Saint-Estève, Carlos Herrera ou encore William Barker.
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