La Rose et le réséda, Louis Aragon
Par Andrea • 12 Septembre 2018 • 958 Mots (4 Pages) • 655 Vues
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3. Le registre lyrique :
Le poète développe également un registre lyrique, qui lui permet d’exhorter la foule à s’engager. Il exprime en effet ses sentiments personnels, plus précisément sa tristesse, lorsqu’il affirme : « Nos sanglots font un seul glas » (vers 40). Le désespoir ainsi formulé permet au lecteur de prendre conscience de la nécessité du combat, seul en mesure d’évincer le chagrin.
C. Un poème engagé :
Ce récit à la fois épique et lyrique est l’occasion pour le poète de lancer un appel à la solidarité, à la résistance et à l’espérance.
1. Un appel à la solidarité :
Le caractère engagé du poème réside dans le fait que l’auteur incite son lecteur à s’unir contre l’ennemi commun. Cet appel à la solidarité est ainsi mis en valeur par l’enjambement du vers 24 (« Au cœur du commun combat ») ainsi que par l’anaphore de l’adjectif « fou » aux vers 22 et 23, mettant en valeur le danger que représenterait le fait de se quereller au sujet de valeurs divergentes, alors que la France est menacée.
2. Un appel à la résistance :
Cet appel à l’union permet à Aragon d’exhorter ses contemporains à résister contre les Allemands. Pour ce faire, le poète rédige un texte dépourvu de ponctuation. En effet, cette absence de ponctuation, qui accroît la liberté du lecteur, permet d’inciter les destinataires du poème à user de leur liberté pour refuser le régime nazi et le gouvernement de Vichy.
3. Un appel à l’espérance :
L’engagement du poète est enfin lié à l’espérance qu’il tâche de transmettre à ses lecteurs, marquée par le futur à valeur programmatique du vers 60 : « Le grillon rechantera ». Cette proposition souligne, en effet, que la paix est inéluctable, que la joie est imminente. Autrement dit, Aragon exprime ainsi que la lutte se soldera par la victoire.
Conclusion :
Au terme de cette étude, il apparaît que l’efficacité de ce poème réside dans le choix d’une chanson populaire, consacrée à un récit épique et lyrique, soulignant l’importance du combat à mener pour lutter contre l’ennemi, face auquel Aragon montre qu’il faut s’unir, résister et espérer.
Œuvre de circonstance, « La Rose et le réséda » s’avère malgré tout d’une étonnante modernité, eu égard au fait que le combat politique se révèle toujours nécessaire, même en temps de paix, puisqu’il est inhérent au bon fonctionnement d’une démocratie.
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