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L'esprit des Lumières au XVIIIe siècle

Par   •  8 Octobre 2018  •  1 701 Mots (7 Pages)  •  491 Vues

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❸ L’INDIVIDU

Dans l’esprit des Lumières, le combat pour la liberté de conscience, qui laisse à chacun le choix de sa religion, se prolonge par une exigence de liberté d’opinion, d’expression, de publication. La quête du bonheur remplace la quête du salut.

L'individu apparaît infiniment divers, ce dont témoignent les genres nouveaux qui le mettent au centre de l'action. La littérature s’engage dans le roman réaliste et l’autobiographie. Le roman n’aspire plus à révéler les lois éternelles des conduites humaines, ni le caractère exemplaire de chaque geste, mais montre des hommes et des femmes dans leur singularité. La peinture se détourne des grands sujets mythologiques et religieux pour montrer les personnages les plus humbles, saisis dans leurs activités communes, leurs gestes quotidiens. A travers sa création, l'artiste illustre l'exercice de la liberté.

❹ L’UNIVERSALITÉ

Pour les penseurs des Lumières, tous les hommes sont de même nature : "Tout ce qui tient intimement à la nature humaine se ressemble d’un bout de l’univers à l’autre" (Voltaire). Cette affirmation de l’universalité humaine provoque l’intérêt pour des sociétés lointaines. Des explorateurs parcourent le monde pour mieux le connaître, rapportant le récit des mœurs indigènes. Les voyageurs et savants prennent conscience de la grande diversité des civilisations. Ils commencent à accumuler des informations et des analyses, qui, avec le temps, transformeront leur idée de l’humanité. Pour les hommes des Lumières, héritiers de la pensée du droit naturel, tous les êtres humains possèdent, de par leur nature même d’humains, des droits inaliénables. Cette idée fût résumée par Diderot dans Supplément au voyage de Bougainville.

❺ L’ORDRE POLITIQUE

L’esprit des Lumières transforme profondément l'ordre politique. Les aspirations à plus de justice, d’égalité, de liberté s'expriment dans un premier temps à travers l’idée d’une nation gouvernée par un souverain éclairé, au service des intérêts de son peuple. Si la source de tout pouvoir est dans le peuple, c’est au peuple, par l’intermédiaire de ses représentants, de mettre l’État au service du bien public. Ainsi s'impose l'idée républicaine. Rêvée par les Européens, la République voit le jour en Amérique. Les premières constitutions américaines sont immédiatement traduites en français.

La souveraineté du peuple n'abolit pas la liberté individuelle. Pour garantir à chacun un espace d'autonomie, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. Ainsi Montesquieu, dans son ouvrage De l’esprit des lois, affirme-t-il la nécessité de la séparation des pouvoirs. Chaque citoyen est membre du peuple de plein droit et tous les citoyens sont égaux devant la loi.

❻ LES ESPACES PUBLICS

Sans l’existence d’un espace public, lieu d'échanges et de débats, les idées des Lumières seraient restées lettres mortes. Les premiers quotidiens, les premières revues d'opinion commencent à circuler. Les Lumières ont pu aisément se diffuser grâce à divers lieux de rencontre et de culture : les cafés, les salons mondains, et les lieux culturels qui sont les académies, les loges et les bibliothèques. La vie de la cité s’organise désormais en vue du bien-être commun. Elle protège la liberté des individus et leur offre, à travers les salons et les cafés, les rues et les jardins, l’occasion de se rencontrer et de discuter ensemble.

III – FIN ET CONSÉQUENCES DU MOUVEMENT DES LUMIÈRES

La fin du siècle des Lumières fut frappée par la période de la révolution française. En 1789 les membres du Tiers États mettent fin à l’Ancien Régime, qui était une monarchie absolue et réduisirent les pouvoirs du roi. C’est à la nation que doit revenir le pouvoir de gérer le pays, et non à un groupe restreint de privilégiés. En ce sens, aucun être humain ne peut posséder un droit absolu de diriger la France. Il est convenu de dire que les philosophes du siècle des Lumières ont alimenté les pensées du courant révolutionnaire. Cependant, jamais Voltaire, Montesquieu, Diderot, Rousseau et les autres n'ont pensé à un seul moment que la société française devait être réformée en profondeur au sens révolutionnaire, que la monarchie devait disparaître.

Le 26 août 1789 l’Assemblée Constituante vote et adopte la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Cette déclaration est composée d’un ensemble de 17 articles qui permettent d’établir des règles de vie en communauté sous le nouveau régime. Cette volonté de répartir le pouvoir va effacer toutes les distinctions faites sous l’Ancien Régime. Il n’y aura plus que des citoyens, égaux en droit et liberté. Les citoyens ne seront plus soumis à l’arbitraire royal, mais ils disposeront de droits inaliénables pour sauvegarder leurs libertés. Ces droits, appelés aujourd’hui “droits fondamentaux”, sont une nouveauté à l’époque. Ils sont définis selon quatre principes, fondateurs de la démocratie : la liberté, la sûreté, la propriété et la résistance à l’oppression. Ces quatre grands principes de la Déclaration furent inspirés par les philosophes des lumières et les idées qu’ils défendaient. On peut notamment citer l’exemple de Montesquieu et de son idée de la séparation des pouvoirs dans De l’esprit des lois.

Les philosophes des lumières ont donc largement influencé les grands événements survenus durant le XVIIIe siècle, en exposant leurs valeurs de plus en plus ouvertement et largement.

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