Jeannot et Colin, Voltaire

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Voltaire a voulu dénoncer l’attitude de certains individus riches par les causes de la rupture. Jeannot est devenu riche, il n’étudie plus, méprise tout le monde et monte à Paris. Cela dénonce la perversion de l’argent qui rend les gens mauvais. Et on peut aussi comprendre que l’auteur dénonce les inégalités sociales. Jeannot a changé à cause de l’argent qui l’a rendu bête, méprisant et qui lui a fait faire du mal à son ami. On peut aussi comprendre que par son personnage, Voltaire critique l’importance donnée aux apparences par les riches. Il parle de l’habit à trois couleurs qui rend Jeannot supérieur à Colin.

Derrière le masque apparent du conte, le lecteur doit trouver la morale ou le conseil de ce conte. Celui-ci dénonce la bêtise et la méchanceté dues à la possession des richesses qui détruit les relations humaines. Voltaire souligne ceci avec le contraste à la fin du texte. Colin pleure et Jeannot part dans toute la pompe de sa gloire : le jeune homme devenu riche ne s’intéresse plus à son ami et s’en va, fier de lui alors qu’il vient de briser une amitié. Les apparences l’emportent sur les sentiments et le lecteur doit comprendre que quand « Jeannot monta en chaise en tendant la main avec un sourire de protection assez noble », ceci doit être l’objet d’une lecture symbolique : Jeannot écrase Colin en montant à un rang plus élevé dans la vie politique et sociale. C’est aussi au moment où ils finissent leurs études qu’ils se séparent brutalement, ils entrent dans la vie active et en voient déjà les mauvais côtés. Voltaire place aussi beaucoup de sous-entendus dont le but est d’être compris par ses lecteurs. Par exemple, quand il dit qu’Issoire est une « ville fameuse », c’est de l’ironie. Ou quand il énumère les impôts, il critique le gouvernement de son époque et en fait une satire. Jeannot et Colin avaient « de petites privautés, de petites familiarités dont on se ressouvient toujours quand on se croise dans le monde », Voltaire a voulu amuser le lecteur en suggérant qu’ils étaient plus que des amis. Il fait aussi une satire des goûts et manières des riches, quand il dit que le costume est de fort bon goût, le lecteur doit comprendre l’ironie et aussi analyser la satire quand il transforme le nom Jeannot en Monsieur de la Jeannotière. Cela ridiculise les riches et donc aussi, son personnage. Ce qui provoque le rire et l’amusement du lecteur.

Et enfin, le travail le plus important du lecteur est de construire la morale implicite du conte. L’argent rend égoïste, referme les gens sur eux-même et les rend indifférents aux autres ou même méchants.

Entre le conte léger et la critique violente de la société, Voltaire avec Jeannot et Colin construit un récit qui porte une dimension édifiante comme c’est le cas dans tout apologue. En effet, le lecteur est éclairé par l’histoire sur les méfaits du désir de paraître autant que sur les inégalités sociales. Ce conte est donc représentatif de la manière dont les écrivains travaillent sur plusieurs niveaux de signification pour confier au lecteur la responsabilité du sens. Ainsi, Voltaire s’inscrit-il dans la forme de l’apologue qui se fonde sur le précepte d’Horace (premier siècle avant JC) : « plaire et instruire ».