Fiche lecture Rhinocéros

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La pièce est comique pour plusieurs raisons : d'abord, parce que ce sont des rhinocéros qui sont mis en scène. Ensuite, parce que les dialogues de Ionesco relèvent de l'absurde et prêtent donc à sourire. Mais Rhinocéros, comme les autres pièces du théâtre de l'absurde, révèle l'un des épisode les plus tragiques de l'histoire : la montée du nazisme et la collaboration pendant la seconde guerre mondiale.

- Crise du langage et irrationalisme tragique de la condition humaine

Une méthode par laquelle Ionesco communique ses thèmes est l'absurdité des personnages (en dehors de Bérenger) dans les premier et second actes. Ce ridicule apparaît particulièrement à travers leurs réactions face aux deux rhinocéros qui passent à toute allure devant le bistrot‚ au premier acte. Les gens disent, presque simultanément, « Oh, un rhinocéros! » puis « Ça alors ! ». Leurs commentaires sont tous très similaires, et ils semblent incapables de formuler des réflexions originales. Nous voyons déjà à ce point de la pièce quelque chose d'un « esprit de masse » à l'œuvre, dans lequel chacun répète sans réfléchir les mots et les actes d'un autre. Au fil du dialogue il devient clair que personne ne voit dans les rhinocéros des présages d'une tendance à venir ou ne saisit la signification derrière leur apparence. Les personnages périphériques, déterminés, sont incapables de comprendre la signification des rhinocéros, et c'est ce manque de réflexion qui assure leur transformation finale.

- Importance des didascalies

Les didascalies, dans cette pièce, ont une place primordiale. Elles permettent de détailler les actions des personnages et leur manière de jouer ainsi qu’indiquer les effets sonores qui auront lieu sur scène. Ionesco prend également le soin de décrire chacun de ces tableaux très précisément et accorde une grande importance aux décors et aux éclairages. Le personnage existe donc, avant tout, par son corps. Le langage des mots passe alors au second plan pour laisser la place à celui du corps et des objets.