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De l'esprit des lois, Montesquieu LECTURE ANALYTIQUE

Par   •  21 Juin 2018  •  1 044 Mots (5 Pages)  •  635 Vues

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par la volonté de tenir un discours persuasif et argumenté : toutes les raisons pouvant justifier l’esclavage sont données ici.

Transition

Tous ces arguments font appel au raisonnement et aux connaissances. Ils mettent tous en relief une bonne raison de considérer que l’esclavage n’est pas répréhensible, et qu’il est utile et acceptable.

C’est donc à travers la force des arguments absurdes que le narrateur souligne l’absurdité des esclavagistes.

B/ Les procédés d’écritures

La force de l’hypothèse

La présence des expressions “si j’avais à soutenir” et “ce que je dirais” attirent l’attention sur l’idée d’une condition. L’emploi du conditionnel nous fait comprendre qu’il s’agit d’une hypothèse et qu’elle est purement théorique. Ainsi cette argumentation ne correspond pas en réalité aux sentiments de l’auteur, c’est ce qu’on appelle l’ironie.

L’ironie est une forme d’expression dans laquelle on se moque de quelqu’un, d’un adversaire ou d’une idée. Elle consiste essentiellement en un écart, un décalage entre ce qui est dit et ce qui est pensé.

C’est une forme argumentative, mais aussi narrative et dramatique. Mais l’ironie est essentiellement un fait d’énonciation.

Dans une argumentation, l’ironie consiste à faire semblant de donner la parole à son adversaire, à le citer pour mieux montrer que ses idées sont absurdes, odieuses ou ridicules.

C’est exactement le procédé qu’emploi Montesquieu ici.

La force de l’antiphrase

L’usage de l’antiphrase est l’outil principal de l’ironie : Le narrateur se sert à de multiples reprises de l’antiphrase pour faire entendre de ce qu’il dit :

« Ils ont le nez si écrasé qu’il est presque impossible de les plaindre ».

La phrase est d’une stupidité évidente et l’auteur veut ici faire saillir son intention ironique.

« Il est si naturel de penser que c’est la couleur qui constitue l’essence de l’humanité. »

« il est impossible que nous supposions que ces gens-là sont des hommes ».

Ces deux idées sont données comme des présupposés, des préjugées qui amène à des conclusions infondées.

La force de la structure du texte

Le passage étudié ici est révélateur sur un double plan.

Il oppose en effet, à travers une argumentation qui se veut un modèle de persuasion tout en étant un contre-modèle, la façon de raisonner des esclavagistes et celle de Montesquieu.

La première est pervertie, cynique, fausse sous une apparence de vérité.

La seconde, philosophique, relevant de l’esprit d’examen et de la volonté de faire réfléchir avant de vouloir persuader, est très représentative de la manière de procéder des philosophes du Siècle des Lumières.

En même temps qu’il est informatif, ce texte fait réfléchir sur la confusion entre démontrer et persuader. Sa démarche ici est « pédagogique » ; démontrer un faux raisonnement fait réfléchir à la manière de mieux raisonner.

III. CONCLUSION

Nous pouvons donc en conclure que Montesquieu dénonce l’esclavage en une démonstration qui doit sa force à la forme choisie. Il s’agit en effet d’une argumentation en neuf points successifs, soulignés par une disposition en paragraphes et de nombreux alinéas. Le caractère argumentatif du texte est annoncé dès l’entrée en matière, qui souligne une situation hypothétique. La démonstration reprend alors les arguments que pourraient énoncer les esclavagistes, mais en soulignant à chaque fois leur caractère inadmissible, incohérent, absurde. C’est ce choix d’une démonstration par l’absurde.

L’ironie est donc la force essentielle de cet extrait.

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