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Analyse de l'école des femmes

Par   •  15 Mars 2018  •  1 286 Mots (6 Pages)  •  614 Vues

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Dans cette scène, il est souvent question de « front » et « cornes », il s’agit de métonymies qui sont des allusions grivoises au cocuage, thème récurrent dans la farce. C’est un autre thème majeur, lié au thème central. Arnolphe tire d’ailleurs son nom d’un Saint qui était le patron des maris trompés, ce qui n’est pas dénué de comique dès son entrée en scène.

C’est par la hantise du cocuage que se meut Arnolphe. La tirade des vers 123 à 154 nous donne un long récit exposant les machinations auxquelles peuvent aboutir cette hantise. Cette narration est aussi insérée dans une discussion sur l’éducation des femmes, ce qui fait entrer la pièce sur le terrain de la comédie de mœurs. Cette hantise est aussi une des raisons pour laquelle Arnolphe redoute plus que tout les « intellectuelles », c’est-à-dire les mondaines érudites (v82).

Le titre de l’œuvre annonce un autre thème, celui de la force mystérieuse qui va venir animer les personnages, qui sans lui demeureraient de simple marionnette de bois dénué de vie : l’amour. Ce sentiment, au début de la pièce, n’a pas encore pénétré le cœur dur d’Arnolphe : dans son ridicule et sa folie, il prend une femme pour la bonne réputation qu’elle lui permet d’avoir auprès d’autrui. La seule fois où il évoque ce noble sentiment est au vers 130, où son amour ressemble fort à une inclination pour une marchandise plutôt qu’une autre sur l’étal d’un marchand… pour lui, amour semble être synonyme de possession.

En ce qui concerne l’accroche, le fait qu’Arnolphe reviennent d’un voyage laisse supposé au spectateur que des évènements inattendus ont pu se dérouler durant son absence.

Aussi, comme Arnolphe se fait appeler du nom de « Monsieur de la Souche », cela laisse entendre que des malentendus vont se développer, ce qui sera effectivement le cas lors d’un quiproquo majeur dans l’action de la pièce, car Horace, le jeune galant dont le cœur sera transpercé par la flèche de l’Amour émanant d’un seul regard d’Agnès, ignorant ce double nom, prendra son rival comme confident !

Autre indice, l’utilisation du champ lexical de la crainte dans les paroles de Chrysalde : « trembler de peur » (v6), « je crains pour vous » (v15), « vous risquez » (v66) ; selon lui, Arnolphe risque d’être cocu et surtout raillé par les gens de la ville, ce qui est source de comique pour le spectateur car nombre d’élément indique déjà, tout au long de la scène une, que les projets absurdes d’Arnolphe, malgré son assurance ridicule, vont être réduit à néant.

Cette scène répond donc bien aux exigences d’une scène d’exposition, puisque, comme nous l’avons vu, elle informe du caractère des personnages, de la situation et de l’action, tout en éveillant la curiosité du spectateur / lecteur. Le mariage, thème principale de la pièce, est bien un des thèmes centraux de l’œuvre de Molière, où la dure loi conformiste des pères entre en conflit avec le désir d’affranchissement et de vérité des enfants, qui finissent souvent, « grâce au Ciel qui fait tout pour le mieux » (v1778), par s’unir dans l’Amour.

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