A une passante
Par memel • 18 Février 2023 • Fiche de lecture • 1 140 Mots (5 Pages) • 500 Vues
Lecture explicative 2 : A une passante Les Fleurs du Mal de Baudelaire
Le texte de Baudelaire concentre beaucoup d’éléments de sa poésie. Il prend un thème récurrent de la littérature : celui de la première rencontre amoureuse. « Aune passante » s’inscrit dans la mise en scène de la modernité urbaine chère à Baudelaire. Le contexte de la rencontre c’est la rue de la ville et la rencontre, c’est celle du poète et d’une inconnue, une rencontre qui se dit comme extraordinaire. Il s’agit ici d’un sonnet, forme poétique en vers (versifié), constituée de deux quatrains et de deux tercets. En règle générale, le dernier vers ou les deux derniers vers du poème constituent la pointe, le « concetto », l’aboutissement ultime du sens du texte, là ou la vraie signification émerge.
« A une passante » est un autre écho d’un balancement mélancolique entre SPLEEN et IDEAL cher à Baudelaire.
Pour ce poème comme pour bien d’autre, celui que est désigné par le terme de « poète » ou le « je » ne renvoie pas tout à fait à la personne réelle de Baudelaire. La figure du poète est comme un rôle qu’endosse l’auteur pour parler à la première personne dans ses textes.
Problématique :
Comment le poète transforme-t-il une rencontre fortuite d’une inconnue en un essai de conciliation des contraires : saisie et fuite ou élan et immobilité ?
Strophe 1 :
Représentation traditionnelle dans la ville : à la fois seul, à la fois parmi les autres . La posture Baudelairienne de la modernité est celle à la fois du partage de l’environnement mais aussi de la différence.
L’expression « autour de moi » (Vers 1) permet de créer un effet de centre, d’insistance sur la figure du poète. Il est parmi les autres mais isolé, par cette représentation du cercle. Il y a un effet d’insistance sur le son assourdissant deux termes y renvoient au vers 1 « Assourdissante », « hurlait ». C’est une description sonore unique dans le poème, la suite du texte ne fait appel qu’à trois sens : la vue principale est le toucher et beaucoup plus indirectement le goût.
[Nuance : « ouragan » (strophe 2) pourrait renvoyer au grondement naturel].
Vers 2 : D’emblée la description de cette femme qui apparait soudainement et qui passe. Le mouvement de la femme se dit à travers un rythme ternaire : « Soulevant », « balançant » et « feston ». Elle est en mouvement de manière rythmique.
Tout d’abord, la phrase ne fait que commencer à la strophe 1 pour ne finir qu’à la strophe 2. Le lecteur est porté en avant dans un mouvement d’élan. Une énumération d’expression pour qualifier la femme qui ne sera désignée qu’au vers 3.
Vers 3 : « Une femme » est un terme indéterminé qui peut englober toutes les femmes. La femme se dessine comme une reine « majestueuse » et « fastueuse ». Se dessine, aussi une idée de luxe et de distinction. Un caractère paradoxal de cette beauté « en grand deuil » : l’idée de l’intime, de la profonde douleur.
Strophe 2 :
Continuation du laudatif (ensemble de termes positifs ou élogieux) associé à des images paradoxales, construisant l’ensemble du poème comme oxymore.
Vers 5 : La métaphore « sa jambe de statue » est une façon de dire la perfection de cette jambe. Association à l’adjectif « agile » et à l’ensemble des termes, renvoyant au mouvement dans la strophe précédente. Pourtant si on dit souvent que certaines statues sont impressionnantes car on dirait qu’elles sont en vie :
- Origine de statue ce qui est fixe, figé (étymologie de « statuaire = se tenir, rester)
Ainsi le texte dessine le mouvement et la fixité concentrées en une seule personne :
- Femme qui devient antithèse voire oxymore.
Vers 6 : Ici se dessine l’autre motif de la première rencontre : le bouleversement du personnage masculin, la perturbation intérieure, presque la folie passagère : « extravagant » (Dont la raison, l’imagination sont déréglé).
« je buvais » :
- Image de l’inverse, du trouble.
Ensuite se développe alors ce thème du regard, la femme n’est plus que son œil, tout se concentre dans cette description du caractère antithétique la femme.
Vers 7 : « Ciel livide où germe l’ouragan » : le livide est le blanc, voire le mort (la mort). Ce qui renvoie encore figer. Par contre, l’ouragan, c’est le sombre, le déchainement, la furie de la vie et donc le mouvement.
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