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TD Personnel sur le mémorandum toupuri: histoire du nord Cameroun

Par   •  28 Novembre 2018  •  2 066 Mots (9 Pages)  •  602 Vues

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II- LES REVENDICATIONS D’ORDRE RELIGIEUX ET CULTUREL

Tout en rappelant le poids démographique des toupouri, le collectif d’élites déplore leur sous-représentation au sein de la fonction publique et de leur rôle économique au sein de l’Etat. Tout aussi grave, aux yeux de ces élites, sont les inégalités d'accès aux services publics et aux hautes fonctions de l’État. La dépendance économique est une variable repéré qui structure la définition de l’identité ethnique « TOUPOURI » au Nord-Cameroun. Elle résulte davantage de l’exploitation des paysans et de l’absence d’initiatives économiques de celles-ci. Le système est construit de manière que toute initiative « toupouri » semble vouée à l’échec. Une pratique séculaire autorise les chefs peuls à envoyer les paysans travailler dans leurs champs de coton et de « muskwari ». Cette force de travail paysanne est exploitée gratuitement pour la production lamidale. L’exploitation de la main d’œuvre toupouri consacre la domination économique musulmane sur les sujets paysans. Economiquement dominés, ceux-ci ne peuvent plus échapper à la domination politique modulée par la religion islamique. La domination « toupouri » résulte des procédures historiquement établies. Celles-ci consistent en l’instauration des cultures de rente obligatoires dans le cadre de l’exploitation par la grande propriété capitaliste.

1- le problème religieux

Parlant des revendications religieuses, l’islam est devenu un pont entre la religion animiste (toupouri) et l’accès au poste de qualité. Dans cette perspective, l’islam comme religion a servi à exprimer la domination du groupe islamo-peul sur les « non croyants toupouri » puisque certains se sont convertis en renonçant à leur culture d’origine devenant par-là culturellement ambigus et fonctionnant aisément dans plus d’un registre ethnique. Ils se font, par exemple, musulmans tout en demeurant « impurs » l’inverse étant cependant rarissime. C’est donc le facteur de la religion qui définit les populations « kirdi » du nord du Cameroun en l’occurrence, les Toupouri. Le problème toupouri s’analyse aussi en termes de refus de l’autorité des chefs musulmans occasionnant régulièrement des accrochages entre ces derniers numériquement minoritaires et les premiers occupants de la région démographiquement plus nombreux. En l’absence de statistiques officielles, ce groupe n’en est pas moins considéré dans les analyses comme le plus nombreux par rapport au groupe islamo-peul.

2- le problème culturel

Sur le plan culturel, en 1968, le Président Ahidjo charge Ousmane Mey, alors Gouverneur du Nord de tenir une réunion à Yagoua afin de mettre fin aux maux et fléaux qui minent la société toupouri, tout ceci pour perturber la cohésion sociale des Toupouri en bannissant à jamais l’initiation. Ce que dénoncent les toupouri immédiatement. Ils revendiquent le respect de l’initiation et de la production du mil. Il faut ainsi reconnaître que le taux de scolarité dans tout le grand-Nord n’avoisinait que les 20%. C’est ainsi que Dakole Daissala prend la parole devant Ousmane mey : « Monsieur le Président, il me semble, selon ce que je découvre dans vos rapports, que les maux qui ternissent l’image de notre zone sont la baisse du taux de scolarité, l’initiation et la consommation abusive du mil. Mais, je vous dis que notre zone est scolarisée à 50%. S’il y a problème, c’est du côté des peuls qui gardent leurs enfants à d’autres fins. S’il s’agit de la consommation abusive du mil, sachez que c’est nous qui les produisons. Vous n’en produisez pas, et pire, c’est vous les peuls qui venez acheter nos mils pour les revendre à l’étranger. Le problème n’est pas chez nous » L’instrumentalisation et les problèmes ethniques à des fins politiques et personnelles reste jusqu’à nos jours un problème d’ordre culturel s’agissant de mémorandum. Il convient de relever que l’arrivée dans la région, des pasteurs/nomades Peul ou Foulbé joua un rôle fondamental sur le plan culturel et religieux dans la mesure où certains groupes a l’instar des toupouri, ont été plus ou moins convertis à l’islam sans leur volontés en portant atteinte à leur fonds religieux animiste. Aussi sur le plan culturel, les pasteurs foulbé ont réussi à faire répandre leur langue, à savoir le « foulfouldé », dans toute la région au point où, de nos jours, celui-ci sert de véhicule de communication entre tous les groupes sociaux nord-camerounais. Toutes les populations « toupouri » sont à l’heure actuelle « foulbéiphones » à l’exception de quelques rares personnes réfugiées dans les grottes des montagnes inaccessibles et qui continuent à développer des stratégies d’obstruction à toute tentative de modernisation.

CONCLUSION :

En somme, il a été question pour nous de présenter le mémorandum Toupouri. Apres analyse, il ressort que les revendications des toupouri reposent sur plusieurs plans : politique, religieux, culturel… l’avènement du processus de démocratisation, s’est accompagné d’une certaine liberté, d’expression identitaire à caractère ethnique et régionale. C’est dans ce contexte qu’émergent de grands rassemblements ethno-régionaux entre autres les toupouri. Le problème serait, d’une part, le rapport clientéliste et patrimonial que l’État développe avec les élites locales, et d’autre part, l'individualisme poussé de ces derniers qui, dans leur rapport avec l’État, instrumentalisent les problèmes ethniques à des fins politiques personnelles. Tout compte fait, il y a lieu d’affirmer qu’un processus d’émancipation des masses « toupouri » au sein de l’appareil de l’Etat est en train d’être amorcé en dépit des pesanteurs historiques et des avatars de la gestion du pouvoir actuellement. Au vue des réalités qui se vit de nos jours, qu’en est-il du retour au fédéralisme ?

PLAN DU TRAVAIL

INTRODUCTION

I-LES PROBLEMES POLITIQUES : La Marginalisation Des Toupouri comme facteurs de revendication

1- le concept de minorité : le déséquilibre des toupouri au rang des sociétés

2- le problème du poids démographique

II- LES REVENDICATION D’ORDRE RELIGIEUX ET CULTUREL

1- le problème religieux

2-

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