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Sarajevo, le drame yougoslave (1992 - 1995)

Par   •  19 Novembre 2018  •  1 180 Mots (5 Pages)  •  361 Vues

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Document 2

4. Que représente Sarajevo dans l’histoire de l’Europe ? Expliquez le sens de la dernière phrase du texte.

Le nom de Sarajevo fait évidemment penser à l’attentat du 28 juin 1914, généralement considéré comme l’élément déclencheur de la Première Guerre mondiale, dans laquelle certains ont pu voir après coup une première grande guerre fratricide entre Européens. Sarajevo est le symbole, de ce point de vue, d’une Europe vouée au XXe siècle à la guerre et à l’auto-destruction. On a pu avoir l’impression, durant le conflit yougoslave, que certains contentieux jamais apaisés notamment entre Serbes et Croates ressurgissaient de la Seconde Guerre mondiale, des années 1920-1930, voire du temps des guerres balkaniques et de l’empire austro-hongrois (sans parler des disputes historiques entre Serbes et Albanais du Kosovo, qui remontent au Moyen Âge). Dans tous les cas, chaque partie instrumentalise l’histoire pour justifier ses revendications. Pour Edgar Morin, Sarajevo était au contraire le symbole d’une Europe multiculturelle qui avait réussi à dépasser ses antagonismes pour vivre ensemble et s’enrichir mutuellement de l’apport de l’autre (les Jeux olympiques d’hiver s’étaient d’ailleurs tenus à Sarajevo en 1984). Le sociologue (auteur de Penser l’Europe, 1987) déplore que les bombardements détruisent cette image concrète de l’Europe unie au moment même où les Douze, avec le traité de Maastricht (7 février 1992) et la mise en place de l’UEM, tentent de progresser dans la voie de l’intégration.

Documents 4 et 5

5. Comment réagissent l’Union européenne et les Nations unies ? Pourquoi peut-on parler dans les deux cas d’une impuissance ?

6. Qui intervient finalement pour mettre fin au conflit ?

L’Union européenne, au moment où Maastricht mettait en place une politique étrangère et de sécurité commune (PESC), avait l’occasion de montrer ses ambitions politiques et diplomatiques. Plusieurs tentatives de médiation menées en son nom échouent durant le second semestre 1991 plans de paix rejetés, cessez-le-feu non respectés. Les Douze sont divisés sur l’attitude à adopter : l’Allemagne soutient les indépendances croate et slovène, qu’elle est la première à reconnaître en décembre 1991, tandis que la France souhaite d’abord le maintien d’une fédération yougoslave. Après avoir longtemps considéré que le conflit était une affaire interne à la Yougoslavie, l’ONU décide d’intervenir en dépêchant une Force de Protection de la FORPRONU en février 1992, dont les effectifs atteindront 40 000 hommes en 1995. Cette force dite de « maintien de la paix » devait protéger les civils, veiller à l’acheminement des vivres et des soins et créer les conditions propres à la négociation d’un règlement d’ensemble du conflit. Ne pouvant intervenir militairement, les Casques bleus ont souvent été pris à parti par les belligérants. Le document 3 permet aussi d’évoquer la création d’un tribunal pénal international, chargé de juger les violations du droit humanitaire commises sur tout le territoire de l’ex-Yougoslavie depuis 1991 (résolution 808 du Conseil de sécurité, le 22 février 1993). C’est finalement l’OTAN qui, au prix d’une redéfinition des ses missions lui permettant d’intervenir « hors-zone » (sommets de Rome en 1991 et de Bruxelles en 1994), met fin à la guerre. Ironie de l’histoire, c’est une organisation de Guerre froide et largement dominée par les États-Unis qui permet le règlement d’un conflit européen d’après Guerre froide.

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