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Riches et pauvres à la fin du Moyen Age

Par   •  5 Octobre 2018  •  2 636 Mots (11 Pages)  •  484 Vues

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Cependant nous pouvons aussi constater des effets «positifs » de la peste et des épidémies. Des suite de la chute démographique, on assiste à une diminution de la concurrence, due au manque de main d’œuvre, ce qui permet aux pauvres qui ont survécu de bénéficier de meilleures conditions de travail et donc de vie. C'est le cas particulièrement pour les salariés, qu'ils soient paysans mais surtout citadins, grâce à une hausse des salaires notable. Boris Bove parle pour ces derniers d' « âge d'or du salariat ». Quant aux plus aisés, la chute démographique accentue d'autant plus la mobilité sociale, notamment avec l'exemple des héritages.

A la guerre et à la peste s'ajoute à la période, un contexte politique en changement avec l'affirmation de l’État monarchique et ses effets sur la société.

c) L'impact de l'affirmation de l’État.

L'affirmation de l’État est une aubaine pour les riches. Tout d'abord grâce à l’Impôt qui profite directement au prince et par rayonnement à sa cour. En effet, la civilisation curiale s’épanouit à cette période, cimentée de plus un plus par un esprit communautaire entre curiaux, ces derniers étant attirés par les richesses accrues du trésor royal et les avantages qui en découlent.

L'affirmation de l’État, à travers la fiscalité permet dès lors d'accentuer le fossé qui sépare les élites du reste de la population. De plus avec la mise en place d'une administration de plus en plus performante et la prolifération des professions du droit, on assiste à une ascension sociale de plus en plus accessible, notamment au sein des classes bourgeoises . A l'inverse l''impact de l'affirmation de l’État sur les populations les moins aisées peut être palpable lors des révoltes du XIVème siècle. Ces dernières dénotent en partie d'une difficile adaptation des moins fortunés face au nouveau contexte et ordre politique en place.

Outre ces impacts plutôt directs de la crise, nous avons pu remarquer des effets qui affectent les relations entre riches et pauvres.

II- Une évolution dans les rapports sociaux et les représentations

a) Évolution des mentalités face à la pauvreté : de vertu spirituelle à fléau

Comme mentionné en introduction, nous avons vu que la notion de pauvreté avait, au Moyen Age, une double signification, c'est-à-dire qu'elle renvoie à un statut matériel mais aussi spirituel.

En effet, la signification chrétienne de la pauvreté, défini en grande parti les rapports sociaux entre riches et pauvres. Le pauvre, avait un poids spirituel important ce qui lui assurait aussi sa place au sein de la société médiévale. Le terme de « pauperes Christi » ( pauvres du Christ ) titre accordé à ces derniers, dénote bien de la place qui étaient la leur ; c'est-à-dire au plus près de Dieu.

Cependant le tournant du XIVème siècle, engendre une évolution notable des mentalités face à la pauvreté, qui perd de plus en plus tous ses aspects vertueux aux yeux des plus aisés.

Dans le contexte de peur constante des XIV-XVème siècles, le pauvre est désormais assimilé à un mal au même titre que les autres. Comme le dit M.Mollat « […] Pauvres et mendiants devinrent synonymes d'oisif, de vagabond et de criminel.. ».

De plus avec le contexte de crise, on assiste à une prolifération de la misère, et le nombre croissant de pauvres inquiète les plus fortunés, qui l'appréhendent désormais comme un fléau social.

Suite à cela on assiste alors à une forme d'encadrement de la pauvreté.

b) L'encadrement de la pauvreté

Avec l'accroissement de la pauvreté, surtout au sein des villes, on assiste à une volonté de la part de l’État de contrôler ses pauvres.

Les villes bénéficiaient d’œuvres destinées aux indigents, comme c'est le cas des hôpitaux.

Les hôpitaux du Moyen Age, appartenaient et ont été fondés par l’Église, et sont administrés pas des membres du clergé.

Cependant au milieu du XIVème siècle, les autorités municipales se mettent à encadrer ces structures, en nommant leurs administrateurs, en réglementant les admissions des mendiants ou encore en vérifiant les comptes.

L'encadrement des pauvres ainsi que la législation sur le paupérisme qui se met en place durant cette période découlent à la fois d'une volonté d'ordre social et de l'évolution des mentalités face à la notion de pauvreté.

En effet pour les contemporains, la pauvreté ne se traite plus uniquement par la charité, désormais elle doit être encadrée, car l'image du pauvre dans les consciences à changée : la distinction entre « bons pauvres » et classe dangereuse s’amincit.

c) L'image du pauvre : classe dangereuse ?

La farce des trois coquins, illustre bien les différentes images que véhiculent le pauvre à ses contemporains. Représenté par trois personnages dans cette sottie, le pauvre est caractérisé comme ; « puant de force d'ordure », « truant » ; « l'un est teigneux, l'autre est morveux »...

Tous ces caractéristiques démontrent bien la manière dont étaient perçus les pauvres par le reste de la population, notamment par l'élite.

Différents courants contribuent à la construction de cette nouvelle image des pauvres, tels que les courant naturaliste et humaniste.

Le Roman de la Rose défini ainsi la pauvreté « … Que soit maudite l'heure où fut conçu le pauvre, car il ne sera jamais ni bien nourri, ni bien vêtu, ni bien chaussé ! Il ne sera pas non plus aimé, ni élevé. ».

De leur côté les humanistes, se veulent aussi critique, en s'opposant par exemple à la pauvreté volontaire, pratiquées par les ordres mendiants. La mendicité, pour ce courant, était désormais opposée à la dignité humaine.

En somme, la pauvreté perd de sa valeur spirituelle, dans les mentalités des contemporains du XIV-XVeme siècle. Elle s'apparente désormais à la barbarie, et à défaut d'être auparavant intégrée au reste de la société, la pauvreté

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