Pourquoi la grande entreprise ?
Par Plum05 • 26 Novembre 2017 • 2 065 Mots (9 Pages) • 621 Vues
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1) La dynamique de la grande taille ne débouche pas nécessairement sur l’efficacité
L'analyse technique des économies d’échelle connaît des limites (possibilités de dés-économies d’échelle avec des rendements décroissants) : hypothèse de la taille optimale de l’entreprise (fonction des techniques productives et de l’état du marché) que l’entreprise n’a pas intérêt à dépasser. On peut prendre l'exemple des économies socialistes où la volonté d’accroître la taille des unités de production ne débouche pas sur un gain d’efficacité.
Les travaux de Coase qui expliquent à la fois les avantages de la concentration (la réduction des coûts de transaction liés au recours au marché) et les limites du processus (coûts de coordination qui croisse rapidement avec la taille de la firme). Selon Coase dans The Nature Of The Firm en 1937 et Williamson, une entreprise aura tendance a augmenter sa taille tant que ses coûts de transaction sont inférieurs à ses coûts d'organisation. C'est à dire qu'une firme se développe toujours si elle n'atteint pas un seuil critique à partir duquel il existe des dés-économies d'échelle, dû à ses coûts d'organisation. Ainsi on comprend les phénomènes d'expansion des firmes: comme la concentration technique par exemple. Mais il faut également souligner le rôle des coûts de recherche et de développement par exemple qui sont complémentaires aux innovations. En effet une entreprise dont la taille est plus grande pourra financer plus facilement le coût de ses recherches nécessaire à la firme. C'est l'exemple actuel des entreprises pharmaceutiques qui utilisent beaucoup de leur capitaux dans la recherche de molécules.
La recherche de la grande taille peut être freinée par les politiques au nom de la maîtrise de la concurrence (le raisonnement peut prendre des formes complexes : théorie des marchés contestables de Baumol).
2) Les PME semblent être des structures dynamiques
On assiste à un double phénomène : qui est la persistance et le dynamisme des Petites et Moyennes Entreprises.
Dans un nouveau type de capitalisme (avec des coûts fixes moins prégnants et des marchés plus instables), les PME présentent des atouts significatifs dont le grandes entreprises sont dépourvues comme l'adaptabilité ou la souplesse : Schumacher a dit en 1970 "small is beautiful" il montrait par là que la taille n'est pas forcement un obstacle . Elle peut au contraire être une stratégie pour l'entreprise. Il s'agit d'éviter des dés-économies d'échelle afin de développer l'entreprise. Le downsizing pratiqué dans les années 70 dans le but de réduire les coûts lors de cette période de crise témoigne que la petite taille présente également des intérêts. De plus aujourd'hui on constate l'intégration croissante dans la division internationale du processus productif des PME. Ce phénomène est dû à la libéralisation des investissements directs à l'étranger et à la possibilité de financement par la bourse des PME. Néanmoins elles montrent que la recherche de la grande taille taille n'est pas inéluctable pour l'entreprise dans le système capitaliste.Les PME et les FMN existent parallèlement aujourd'hui elles sont complémentaires.Toutefois on constate que les grande entreprises ont un avantage inéluctable sur les petites ou moyennes dans la recherche et le développement, le rachat des start-up témoigne que l'existence des PME est difficile à court-terme.Les PME seraient-elles alors des formes alternatives d'entreprises efficaces dans le court-terme, lors de crises comme dans les années 70 ?
D'autre part, le dynamisme des PME s’explique par leur insertion dans le système productif avec la présence dans des activités et des secteurs où les grandes entreprises ne peuvent être présentes de manière efficace comme les services de proximité).
3) De nouvelles formes d’organisations de l’entreprise voient le jour
On peut mettre l'accent sur l’articulation entre grandes entreprises et PME : avec l'existence de liens capitalistiques (groupes), l'articulation en termes de marchés (externalisation, sous traitance) et la stratégie des grandes entreprises de donner plus d’autonomie à certaines structures (filialisation, essaimage).
L'apparition ou le retour de « firmes réseaux » (fabless) dont l’activité productive est réduite et qui coordonnent des acteurs diversifiés autour d’une stratégie essentiellement commerciale (la taille de l’entreprise est alors liée à la réputation de la marque comme les « marques mondiales »).
La dynamique du système ne peut alors s’analyser en termes de stratégie univoque mais à partir d’une combinaison de stratégies qui sont liées à l’état du marché, des techniques, au jeu des politiques et de la concurrence avec des mutations et des choix permanents.
Il est incontestable que la recherche de la grande taille des entreprises constitue une réalité historique avec une accélération significative depuis la Révolution Industrielle. Cette dynamique s’inscrit dans la dynamique du système : les mutations techniques , l’évolution des marchés qui renforcent dans un grand nombre des cas les atouts des grandes firmes et des grandes unités de production. La situation contemporaine des pays développés à économie de marché incite à mettre en évidence la diversité des trajectoires et des stratégies à l’œuvre. On peut alors penser que les pays émergents dans leurs stratégies de développement reproduisent actuellement ce type de logique : comme l’affirmation de nouvelles entreprises géantes originaires des nouvelles puissances économiques.
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