Nationalisme un imperialisme?
Par Plum05 • 14 Mai 2018 • 2 039 Mots (9 Pages) • 489 Vues
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national, la question de la langue est primordiale. En effet, la langue est un élément culturel à fort potentiel fédérateur pour la Nation et est presque indispensable à l’existence de celle-ci. Il s’agit ainsi, lorsque la langue n’est pas commune à tous (en particulier dans le cas d’un Etat préexistant ou d’un regroupement basé sur d’autres critères qu’une langue commune), de luter contre la multiplicité des langues au sein d’un territoire. La mise en place d’une langue commune permet à l’Etat de transmettre ensuite plus facilement à la population la notion d’identité nationale commune. A titre d’exemple, la moitié des français parlait la langue française aux débuts de l’école républicaine, et cela rendait plus difficile les notions de bases d’apprentissages communes et le sentiment d’appartenant à une seule et même nation.
De nombreux processus favorisent la création de l’identité nationale.
On peut notamment citer le rôle primordial de l’école, qui transmet a langue, la connaissance, l’identité commune grâce aux cours d’histoire, de géographie, d’éducation civique…. qui rendent plus concrète l’idée de nation. C’est le principal lieu de fabrique de la nation par la socialisation des individus à tout un ensemble de références nationales, par la culture qui y est diffusée.
La presse et les moyens de transports rapides jouent également un rôle primordial car ils transportent les événements et les individus à l’échelle nationale, les informations sur les événements ne se limitent pas à la ville dans laquelle ils ont lieu.
Ainsi, la création d’une identité nationale est nécessaire à l’apparition d’un nationalisme libérateur, qui semble être par définition éloigné de la notion d’impérialisme. Cependant, nationalisme libérateur et impérialisme sont-ils si opposés?
En effet, l’impérialisme peut sembler se rapprocher de la notion de nationalisme libérateur, à laquelle il est pourtant théoriquement opposé, si on considère l’impérialisme comme suite logique au nationalisme libérateur. En effet, certains Etats-Nation pourtant né du nationalisme libérateur ont par la suite développé un réel impérialisme. Si l’impérialisme fait suite au nationalisme, même libérateur, les deux notions apparaissent plus proche que jamais.
Cependant, de nombreux contre-exemples contredisent la théorie selon laquelle nationalisme libérateur et impérialisme se confondent car s’enchainent.
En effet, la Yougoslavie est un Etat qui s’est divisé en plusieurs Etats-Nation, et n’a par la suite pas développé de vocations expansionnistes (une fois que les Etats-Nations ont clairement et définitivement été mis en place).
Ainsi, les notions de nationalisme libérateur (à l’origine de la création des Etats-Nation) et d’impérialisme semble bien être détachées l’une de l’autre comme l’indiquait leur définition même, et cela malgré les doutes possibles quant à une interdépendance des deux notions. Cependant, ce nationalisme ne peut exister sans un sentiment d’appartenance et d’identité national fort qui doit, quand il n’est pas inné, être créé et inculqué à la population.
Toutefois, le nationalisme libérateur n’est pas le seul type de nationalisme existant. En effet, le nationalisme dominateur n’est pas à négliger dans une analyse du nationalisme, en particulier lorsque celui-ci est étudié vis-à-vis de l’impérialisme. En effet, les deux notions semblent très proches.
Ainsi, si le nationalisme libérateur est à la base de l’Etat-Nation et semble être assez éloigné de la notion d’impérialisme, il n’en est pas de même pour le nationalisme dominateur. En effet, ce nationalisme dominateur semble nourrir et se confondre avec l’impérialisme.
Basé sur une vision paternaliste et parfois expansionniste des Etat, le nationalisme dominateur correspond au soucis prioritaire de défendre l’indépendance et d’affirmer de la grandeur d’un Etat par rapport aux autres. Il implique une hiérarchisation et une supériorité d’une nation, et se distingue en cela du patriotisme. Romain Gary disait ainsi : « le patriotisme c’est l’amour des siens. Le nationalisme, c’est la haine des autres ».
Le nationalisme dominateur apparaît alors être une notion bien plus proche de l’impérialisme que le nationalisme libérateur. Il le nourrit même, car l’impérialisme peut prendre sa source dans un sentiment nationaliste fort, c’est-à-dire dans le désir d’asseoir la grandeur de sa nation.
Mais en plus de nourrir l’impérialisme, le nationalisme se confond-t-il avec lui? En effet, la hiérarchisation des nations entre elles qui est propre au nationalisme dominateur à constitué un argument majeur à l’impérialisme. Jules Ferry justifiait ainsi la colonisation comme s’opérant au nom des droits des peuples supérieurs sur les peuples inférieurs. Ainsi, la colonisation en Algérie, en Indochine et à Madagascar se fait selon lui au nom des droits de l’Homme. Le colonialisme semble être un impérialisme particulier.
En effet, le colonialisme apparait comme un impérialisme particulier, naissant d’un sentiment nationaliste, mais le provoquant également parfois.
Le colonialisme est un impérialisme justifié par une hiérarchisation des nations et même une notion de devoir de transmission des valeurs morales et religieuses de l’Etat colonisateur à une « race » considérée comme inférieure. Cette volonté de grandeur de l’Etat et cette conception hiérarchisée des nations peut s’apparenter à de l’impérialisme. Cependant, la colonisation peut également réveiller un sentiment nationaliste non pas dominateur, mais libérateur.
En effet, la menace de colonialisme et d’imposition d’une culture d’une autre Nation peut réveiller un sentiment de nationalisme libérateur et conduire un peuple à créer ou renforcer un Etat-Nation. Ainsi, le colonialisme qui s’apparente à la fois à un nationalisme dominateur et un impérialisme devient la source d’un nationalisme libérateur, qui lui se détache de l’impérialisme.
Cependant, il convient de séparer l’impérialisme assumé de l’impérialisme plus dissimulé.
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