Les signes annonciateurs de la révolution industrielle

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: théorie et réalité »

Qu’est ce que la proto-industrialisation ?

Le modèle de la proto-industrialisation a été proposé par l’historien américain F. Franklin Mendels en 1969. Forgé à partir du mot grec protos (premier), le terme désigne l’une des premières formes d’industrie, antérieure à la révolution industrielle.

Période préliminaire des industries domestiques dans les campagne au XIX. C’est un mot forgé par Mendels pour désigner une production dispersée dans les campagnes multipliée à des milliers d’unité de production.

Cette proto-industrialisation est essentielle et se caractérise par : 

-une orientation vers de vastes marchés à l’échelle nationale ou internationale
-une direction assurée par de grand marchands-fabricants ayant des connaissances et un réseau d’achat de matières premières et de vente de produits

-activité gérée par des familles paysannes de façon saisonnière

Parfois certaines fermes ont un petit espace agricole, et cumulent les revenus de la terre et les revenus de la proto-industrie. Elle constitue donc une ressource supplémentaire qui permet de maintenir une assez forte densité de population et fournit des ressources complémentaires, corrigeant le déséquilibre entre l’insuffisance des activités agricoles et la surcharge démographique.


Quelles sont les conséquences de la proto-industrialisation ?

Elle rompt les systèmes autorégulateurs de la démographie ancienne, qui ajustait l’accroissement naturel aux subsistances locales.

Peintures de Millet : montrent bien que le monde est dominé par la ruralité (paysans)

Cette proto-industrie est organisée sous forme de domestic system , quand des familles travaillent chez eux (pas dans des manufactures, sans outils).

C’est une distribution locale. Dans ce domestic system, on retrouve une partie de l’industrie textile, filage et tissage (lin et chanvre au Nord de la France et Picardie ; soie à Lyon), et de l’industrie métallurgique, fer + fonte avec les hauts fourneaux et l’horlogerie (Jura et Suisse).

Avantages : Il offre énormément de liberté et de souplesse par rapport au système de l’artisanat urbain. L’artisanat urbain quant à lui, souvent intégré dans le cadre de corporations, se charge donc essentiellement des apprêts et de la finition, qui nécessite davantage de technicité et dégage une plus haute valeur ajoutée.


EX : corporation des cordonniers ou des orfèvres de la ville de Nîmes.

La corporations (dans les villes) impose des règles strictes : qualité des produits (pas de la droit de travailler à la bougie la nuit), le prix, les salaires et les conditions de travail sont rigides.

(1791 Loi le Chapelier : abolition des corporations : suppression d’un carcan trop rigide)

Dans les domestic system dans les campagnes : pas de règles, tout le monde travaille (vieux, jeunes ..), pas de patrons, liberté de travailler quand on veut —> moyen de contourner les contraintes et de profiter d’une certaine liberté dans la production.

Toute la production des dometics system (des draps, des clous, des pièces métalliques pour l’horlogerie, des lames de couteaux) est récupérée par le marchand fabriquant, qu’il amène en ville et qui sera achetée par des artisans. (ex: l’artisan va récupérer des draps et en faire des vêtements / récupérer des pièces de métal pour faire des horloges.. ) 
Ex ; Dans la région de la Haute Marne, il y a des couteliers (fabriquent des couteaux)

—> augmentation de produit manufacturé, qui permet une sorte de division du travail

La production se fait à a campagne, et est destinée à un marché extérieur.

On trouve ça dans certaines régions, campagne en Europe, en France, en Angleterre. Il faut qu’il y ai quelque part un marché urbain qui a besoin d’une production, et que la région rurale qui l’approvisionne ne soit pas trop éloignée.

Cette activité proto industrielles ce domestic system prépare l’industrialisation qui va avoir lieux à la fin du XVIII ème siècle. Prépare à : la division du travail, la spécialisation géographique, un début du salariat.

A partir du XVII ème siècle, la population européenne augmente, et la production permet de satisfaire ses besoins. Cela prépare aussi l‘industrialisation car une partie de la main d’oeuvre rurale commence à s’habituer à des tâches mécanisées, d’ouvriers.

Donc ce domestic system prépare lentement au système qu’on appellera manufacturing system.

En contrepartie, la multiplication des ateliers ruraux modifie l’équilibre démographique en permettant le maintien sur place de la population en surplus. La proto-industrie entretient et aggrave le surpeuplement rural et son corollaire, le morcellement des terres. En ce sens, « la proto-industrie est fille de la misère» (Denis Woronoff). Paradoxalement, cette situation difficile est souvent un atout pour l’industrialisation, car ces régions présentent l’avantage de fournir une main d’œuvre assez qualifiée, peu exigeante et d’un coût modeste.

Le domestic system est une étape longue, durant 2 siècles et ne disparait pas avec la révolution industrielle et l’apparition des manufactures et des usines. Il persiste au XIX ème siècle dans certaines régions de campagne jusqu’à ce que le chemin de fer apporte dans une ville une production équivalente moins chère.

Vers 1850 en Angleterre le domestic system est un décadence. En France c’est un peu plus tard. Il disparait quasiment vers 1870-80.

Le campagnes sont en crise —> exode rurale —> vont travailler à l’usine.

C’est donc une étape particulièrement importante et significative de ce processus industriel que nous cherchons à comprendre actuellement.

2) Le capitalisme marchand, aux origines du capitalisme industriel

Selon Fernand Braudel, le capitalisme se constitue à partir de mécanismes financiers sophistiqués. Pour F. Braudel, avant qu’il y un système capitaliste, il y a des financiers, des hommes qui ont prit l’habitude de manipuler de grosses sommes d’argents : Des négociants qui ont