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Les changements territoriaux et frontaliers (1914-1919)

Par   •  15 Janvier 2018  •  2 673 Mots (11 Pages)  •  515 Vues

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Ces traités de paix qui accordent l’autonomie à de nombreux nouveaux Etats, sont donc en accord avec la doctrine pacifique et humaniste de Woodrow Wilson, élément clé de la reconstruction européenne de 1919-1920.

Le président américain Woodrow Wilson avait pour objectif de stopper la guerre en Europe, qu’il qualifiait de « guerre civile européenne ». Lorsque l’Allemagne fut vaincue, il énonça un programme très idéaliste qui établissait un tout nouvel ordre mondial, surtout basé sur la paix et la stabilité en Europe. Cette vision géopolitique de l’Europe est donc bien représentée dans son célèbre discours des 14 points. Il veut tout d’abord créer un état indépendant Polonais, dont les territoires seront pris à l’ancien Empire Allemand et l’ancien empire Russe. Les polonais ont enfin une identité nationale, correspondant à leur culture commune. Il demande également l’indépendance totale des peuples d’Autriche-Hongrie, qui constituent une mosaïque linguistique et culturelle, principalement les Serbes, Slovaques, Tchèques, Croates, Slovènes et Roumains. Finalement, l’Empire Austro-Hongrois sera partagée en 4 grands Etats, qui sont la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie, l’Autriche et la Hongrie, une petite portion de territoire de l’ancien empire revenant à la Roumanie. La Serbie et le Monténégro n’existent donc désormais plus. Il espère également l’autonomie totale des Etats anciennement sous le joug de l’empire Ottoman, c’est à dire une partie de la Serbie et de la Roumanie, et le Monténégro. La Serbie, donc plus tard la Yougoslavie obtient alors un accès à la mer.

L’Europe est donc morcelée et meurtrie par le conflit mondial, et le principal but de Wilson qui est d’obtenir l’indépendance des peuples jusque-là non souverains est très bien atteint de par ces dispositions. Cependant, tous ces changements territoriaux pendant et après la guerre entrainent des grands bouleversements humains qui ont en partie fait l’atrocité de cette guerre mondiale.

Ces changements territoriaux et frontaliers engendrés par les batailles successives de la première guerre mondiale vont en effet entrainés des mouvements de populations importants de plusieurs sortes, qui auront de lourdes conséquences sur les peuples européens. Tout d’abord, au début du mois d’Août 1914, les ressortissants germanophones présents en France sont internés dans des camps d’internements ou de concentration, ce qui encore une fois n’a pas la même connotation que pour ceux de la seconde guerre mondiale : leur nombre s’élève à près de 50 000 internés. Ils doivent obéir au doigt et l’œil aux ordres des Français

En Allemagne, les autorités sont plus enclines à faire travailler leurs prisonniers de guerre ou les populations des territoires conquis. Elle était en effet touchée par le manque de main d’œuvre coloniale que possédaient les Français et les Britanniques. Ils instaurent le travail forcé, donc mobilisent et enrôlent de nombreux travailleurs étrangers. Beaucoup de Belges et de Luxembourgeois sont envoyés en Allemagne ou en France afin d’aider l’effort de guerre allemand : beaucoup d’entre eux meurent de fatigue et de faim tellement leurs conditions de vie sont rudes. Ces déportés sont désormais assimilés à des prisonniers de guerre. Cette déportation aura une immense portée internationale, et sera vivement critiquée. En 1916 jusqu’à 1918, ils s’adonnent à des déportations massives d’otages comme l’avaient fait les Français en 1914. Le conflit entraine également des grandes vagues de réfugiés qui fuient les combats et l’occupation Allemande, qui est terrible et répréhensible. Sur le front Est, à l’issu de la bataille de Varsovie, les Russes sont chassés de Pologne et de Galicie ce qui entraine la grande retraite, d’avril à octobre 1915, où environ 300 000 lituaniens, 250 000 lettons, 500 000 juifs et entre 750 000 et 1 million de Polonais se réfugient vers la Russie. L’exemple de Riga est également flagrant, car c’est une ville qui était multiculturelle, avec une population Allemande, Russe et Lettonne. Lors de l’avancée Allemande et à la suite de la bataille du golfe de Riga en Août 1915, les habitants de la ville fuient massivement vers l’Empire Russe à l’Est pour éviter les affres des combats.

Les populations civiles fuient également l’occupation Allemande qui est à l’origine de beaucoup d’exactions et de crime de guerre.

Les armées Allemandes ayant conquis une bonne partie de l’Ouest européen et de l’Est en Pologne et dans les pays Baltes, occupent de nombreux et de larges territoires. Cette occupation sera qualifiée bien des fois d’inhumaine et représente l’un des pires aspects des conséquences des changements territoriaux de la première guerre mondiale. Ils instaurent tout d’abord une véritable administration de guerre : ils recensent les habitants des villes afin de mieux gérer les déportations, s’adonnent à de nombreuses exécutions pour galvaniser les populations et installer la peur. C’est en partie cette occupation qui entrainera un très fort ressentiment des populations locales vis-à-vis des Allemands, et ce pendant longtemps. Beaucoup des facteurs de l’occupation de la première guerre mondiale se retrouvent dans celle de 1940, ce qui est peu connu de l’historiographie. En effet, les Français s’engagent dans la résistance mais aussi dans la collaboration, créent des réseaux de presse clandestine, organisent des opérations de sabotages. Les familles françaises sont également contraintes d’accueillir les soldats allemands sous leurs toits, ce qui entraine bien évidemment des débordements (violence, viols…) Certains parlent d’une volonté de « germaniser » la France par cette occupation, dont Philippe Nivet, historien du Centre de recherche de l'Historial de Péronne, qui affirme que c’était bien la volonté des Allemands, et que s’ils avaient gagné la guerre, ces territoires demeureraient en territoire Germanique. Ce sont cependant des affirmations qui reposent uniquement sur des sources Françaises. A l’heure de leur retraite en 1918, les soldats Allemands pratiquent la politique de terre brûlée : ils incendient les usines, brûlent les champs, pillent les dernières richesses et tout ce qui a de la valeur… Ils se livrent alors à de nombreuses exactions qui seront fortement condamnées par la communauté internationale.

De fait, l’Allemagne, rendue responsable de la guerre, sera fortement sanctionnée lors du traité de Versailles.

Le 28 juin 1919, les puissances victorieuses se réunissent à Versailles afin de signer un traité

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