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Les carrières équestres

Par   •  18 Novembre 2018  •  3 718 Mots (15 Pages)  •  419 Vues

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- Le clientélisme ou les hommes d’affaires ?

Sous la république, l’ordre équestre était une véritable classe sociale fermée avec une activité principale qui reposait sur l’économie, mais ensuite il devient un corps social avec un rôle plus administratif sous l’Empire, et une composition plus hétérogène. On peut voir cela grâce à Quintus Octavius Saggita qui se situe dans les environs de 12 avant J-C d’après les informations renseignées par la prosopographie de Pflaum, donc ainsi encore sous le régime républicain et son inscription honorifique nous permet de voir le début des carrières équestres. Ces chevaliers représentaient une couche sociale importante de Rome, et une grande majorité vivait de la rente foncière et étaient donc de riches propriétaires terriens comme fut le cas pour de sénateurs. Pour une autre minorité certains vivaient du grand commerce, et d’autres encore exerçaient des professions libérales comme il fut le cas de Caius Attius Alcimus Felicianus « avocat du fisc de onze provinces ». On voit aussi parfois que l’accès à l’ordre équestre dépend de la volonté de l’empereur, et donc que ces hommes ont su se distinguer auprès de lui pour avoir sa confiance, et donc souvent on retrouve des proches de l’entourage familial comme il fut le cas de Lucius Aurélius Nicomedes « valet de chambre », ou a cubiculo, qui a ainsi pu faire partie de l’intimité du maître. Mais aussi, on voit ce genre de relation avec Caius Furius Sabinus aquila timésithée qui par le biais de mariage se retrouve être le beau-père de l’empereur. Cette carrière nous montre aussi ce jeu du clientélisme romain et donc de l’importance des relations personnels, avec cette inscription faite en hommage à « leur excellent patron », alors que ce chevalier lors de celle-ci n’a pas fini sa carrière, peut-être faite afin de montée en grade grâce à ce chevalier membre de l’ordre équestre. On voit encore ce réseau de connaissance, avec l’inscription 5 « en raison de l’amour exceptionnel qu’il a manifesté envers sa patrie, le très splendide ordre de la cité, à son patron », qui est faite pour célébrer cet homme et le mettre en valeur, mais aussi la relation avec sa cité d’origine. Ce réseau peut aussi être fait au fil de la formation comme on a pu le voir avec les « tribus » et le mot récurrent de « patron », mais aussi avec l’inscription funéraire de Tibérius faite par un « ami » (l. 6/7) montre l’importance du réseau de relations personnel pour ces chevaliers, et reconnaissance d’un homme important avec cette place donnée par la cité pour le tombeau « lieu a été donné par décret des décurions ».

Ces hommes, ces chevaliers sont des hommes remarquables qui ont su grâce en partie à leur fortune mais aussi leurs relations rejoindre l’ordre équestre, malgré certaines conditions. Nous allons donc voir à présent le déroulement de leur carrière équestre.

- L’accession à la carrière équestre

- Les milices équestres et les missions exceptionnelles

En général, la carrière équestre débutait par la « milice équestre » qui désignait ensemble du service militaire du chevalier. Celui-ci a été organisé officiellement par Claude en 3 années imposées aux chevaliers dans les auxilia, cohortes romaines, ou encore dans les légions en tant que tribuns. Mais il fut établi véritablement sous les Flaviens, ce cursus complet se composait alors de 3 postes de 3 ans chacun et pouvait durer jusqu’à 10 ans, c’était notamment des postes d’officiers qu’exerçaient les chevaliers, et souvent entre 20 et 30 ans. On peut voir ces milices dans la carrière de Sextus Afranius Burrus qui a été « tribun militaire », chez Tibérius Claudius qui en a effectué plusieurs et montre une carrière très militaire, les 3 : de ligne 2 à 4 « tribun de la première cohorte des vigiles, tribun de la onzième cohorte urbaine, tribun de la neuvième cohorte prétorienne », et enfin avec Caius Furius Sabinius Aquila Timésithée qui a fait un commandement militaire « préfet de la 1ère cohorte Gallica en Espagne », plus précisément en garnison à Velveia en Espagne Tarraconaise, vu dans prosopographie de Pflaum. Ainsi les 3 étapes hiérarchisées avec les Antonins, fut alors : préfecture de cohorte auxiliaire, tribunat angusticlave de légion ou de cohorte militaire, et la préfecture d’aile de la cavalerie militaire. L’exercice de une à trois milices obligatoires pouvait dépendre aussi de la volonté du prince, car parfois certains en étaient exemptés comme cela a était le cas pour certains esclaves trop âgées. Alors, ces milices équestres n’étaient pas toujours respectées, comme lors du règne d’Hadrien qui exige que le service militaire n’est plus obligatoire pour poursuivre la carrière équestre, et peut être remplacé par la charge d’avocat du fisc, comme fut le cas pour Caius Attius Alcimus Felicianus qui était « avocat du fisc de onze provinces ». Cette charge était donc ouverte à de jeunes hommes juristes qui défendaient les intérêts du fisc dans les procès entre l’Empire et les contribuables. De plus à partir du IIIème siècle après J-C, on remplace dans les inscriptions le parcours détaillé de ces chevaliers dans les milices par une formule qui indique que cet homme a accompli ses milices. Dans certains cas, les membres de cet ordre équestre pouvaient effectuer des missions exceptionnelles ou temporaires que l’on pourrait appeler de «l’intérim ». En effet, ils effectuaient des missions pas mentionnées dans la carrière équestre comme curateur de la voie, « curateur des travaux de l’amphithéâtre » (Caius Attius Alcimus Felicianus), ravitaillement lors d’expédition. On peut penser que ces missions étaient faites pour se montrer à l’empereur et mettre en avant ses qualités. Ces missions pouvaient être choisis mais également désigné par empereur comme fut le cas pour Lucius « par l’empereur Antonin Auguste…il fut chargé ravitaillement de l’armée » pour la guerre contre Parthes en 163. Elles devaient être le moyen à l’empereur de « tester » ces hommes quand il avait besoin d’eux sur certains missions non prévu ou exceptionnels comme pour les expéditions, des travaux, etc., ou qui ne devraient pas exercer ces fonctions, mais aussi parfois des emplois étaient créés pour ne pas froisser les autres, et régulariser leur situation du point de vue de la hiérarchie, car certains comme Lucius avance plus vite dans la carrière notamment grâce à leur relation à l’empereur. Cela permet aussi à l’empereur de mettre des personnes qui ne sont pas qualifiés pour ce poste et ainsi

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