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Le Paris d'Haussmann

Par   •  17 Octobre 2017  •  1 910 Mots (8 Pages)  •  416 Vues

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Sur le plan politique, le Baron Haussmann, était très contesté par les hommes politiques mais aussi très admiré par l’Empereur. Leurs rapports étaient presque amicaux, avec une étroite collaboration. Le pouvoir des autres Préfets français n’était pas aussi fort que celui du Préfet de la Seine. Il détenait un pouvoir presque absolu, soumis seulement à celui de Napoléon III. Les Ministres de l’Intérieur, qui se sont succédé pendant la préfecture d’Haussmann, ont toujours été critiques et jaloux de sa supériorité sur le gouvernement de Paris. En effet, il ne respectait pas la hiérarchie institutionnelle qui lui obligeait la dépendance du Ministre de l’Intérieur, et non pas directement de Napoléon III. Par ailleurs, Haussmann, avait proposé à l’Empereur la création d’un Ministère de Paris, en exerçant la fonction de Ministre, pour établir un rapport encore plus étroit avec lui, en s’assurant une diminution des critiques des Ministres. Napoléon III ne le lui concédait pas, mais il promulguait un décret qui lui permettait de participer au Conseil des Ministres : il avait un pouvoir absolu sur les questions de Paris et sur les Grands Travaux. Le Ministre de l’Intérieur Victor Persigny, qui détestait l’autoritarisme du Préfet de la Seine, avait regretté d’avoir conseillé son nom à l’Empereur lors du choix des candidats pour Hôtel de Ville.

Pendant ses années à Paris, Haussmann a suscité aussi des sévères critiques parmi les plus importants artistes du Paris de l’époque. Le témoignage de Théophile Gautier dans la préface du livre Paris Démoli de Édouard Fournier est un exemple. Le célèbre poète a fait une rédaction des Grands Travaux haussmanniens avec beaucoup de nostalgie pour le Paris qui n’existait plus. Sa pensée était claire et intelligente car il voyait le monde comme un être vivant toujours mutant et, par conséquent, il estimait comme nécessaires les transformations de Paris. Il regrettait les anciens quartiers historiques, comme celui où il y avait le Louvre, mais il était conscient que ceux-là ne répondaient pas à l’exigence d’un Paris moderne. Le texte de Fournier était comme une nécrologie d’une ville morte, un Paris qui n’existait plus.

Sur la ligne tracée par Gautier, le plus célèbre poète maudit Charles Baudelaire se plaignait d’une ville qu’il ne reconnaissait plus. Dans les pages dédiés aux Tableaux Parisiens, contenues dans Les Fleurs du Mal, il a consacré à la ville de Paris un des plus beaux poèmes qu’il ait jamais écrits : Le cygne. En se promenant dans les rues près de l’Arc du Carrousel, il se sentait comme dans une ville étrangère car les Grands Travaux avaient complètement détruit le quartier à côté du Louvre. Il était triste à cause des démolitions des ruelles, étroites et insalubres, où il avait combattu pour la Révolution de 1848. Avec une surprenante acuité mentale, dérivée de son génie poétique, il montrait avoir guéri de sa mélancolie avec la sûre mémoire du passé, lourde comme des roches, pour l’avenir.

Cependant, le grand romancier Émile Zola dénonce dans son roman La Curée la situation économique et financière provoquée par les Grands Travaux. Beaucoup de bourgeois se transformèrent en entrepreneur en bâtiments, favorisés par les spéculations immobilières. Aristide Saccard, un des personnages principaux du roman, en est le symbole. Avec son égard de naturaliste, Zola voyait Haussmann comme un alchimiste qui transformait en or des pierres et des briques avec la transformation des vieux quartiers, malsains et pleins de ruines, en fleurons architecturaux.

Après avoir changé radicalement le visage de Paris, en 1870 Haussmann sortait de l’Hôtel de Ville avec beaucoup de regret et de tristesse, parce que les parisiens n’avaient pas encore compris et accepté la raison de sa hâte de réformer la Capitale française. Le Préfet de Napoléon III avait bien prévu que la modernité ne pouvait pas attendre et que Paris était trop démodé pour en faire partie. Déjà à la fin du XIXème siècle les opposants politiques d’Haussmann, comme le premier ministre libéral Émile Ollivier, commençaient à comprendre l’ampleur et l’immensité de son œuvre. C’est aussi grâce à Haussmann qu’actuellement Paris est considéré comme une capitale de la culture et de la démocratie parce que le Paris d’autrefois serait impossible dans le monde actuel.

Dott. Gianpaolo Mercurio

Università degli Studi di Salerno

Italie

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