Le Concile de Trente.
Par Junecooper • 30 Juin 2018 • 6 342 Mots (26 Pages) • 502 Vues
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A toute cette situation déjà tendue s'ajoute une opposition frontale des catholiques et protestantes, en ce qui concerne l'organisation du Concile . Ce qu'il faut comprendre par là c'est que catholiques et protestants ne voient pas le concile de Trente de la même manière : les catholiques demandent un concile convoqué par le pape, dans lequel seuls les évêques et les abbés peuvent être juges et donner leur avis sur les points à réformer au sein de la religion catholique . Pour ce qui est des protestants , le discours est tout autre : ils demandent à ce que des théologiens réformés puissent assister aux séances de travail du Concile , au même titre que des laïcs . Les réformés ajoutent une condition supplémentaire qui demande à ce que le Concile se tienne en Allemagne , car c'est le lieu de naissance de la Réforme protestante . Les protestants considèrent qu'ils ont le droit d'être representé de la même manière que les catholiques . Le pape reçoit les échos de ces demandes protestantes et se dresse immédiatement contre : ce qui irrite le plus ce dernier c'est le fait que les protestants réclament une remise en cause des condamnations qui furent portés envers leur confession . Le pape refuse de revenir sur les condamnations prononcées par ses prédecesseurs , de plus il affirme sa fermeté en affirmant que le Concile se tiendra bien en Italie et non en Allemagne , car l'Italie est le lieu de résidence de la puissance papale.
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Le manque de présentiel et le désintérêt de certains rois comme François Ier envers la tenue du Concile , n'est pas le seul motif qui peut expliquer l'instabilité des sessions et des travaux menés par ce dernier . Les tensions de plus en plus oppressantes entre les puissances européennes , a, en plus des tensions confessionnelles entrainées une instabilité géopolitique .
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B. Un contexte géopolitique qui nuit à la bonne tenue des séances
Le roi François Ier a des relations conflictuelles avec l'Empereur Charles Quint. Celles-ci sont nées durant la campagne d'accession à l'élection d'Empereur où les deux hommes étaient candidats. Ces clivages ont toujours existé et se sont matérialisés notamment par des affrontements durant ce que l'on appelle les Guerres d'Italie. On peut noter que militairement, la France n'a pas su asseoir son autorité avec une série de défaites entre 1522 et 1529, pas plus que politiquement avec la capture de François Ier lors de la bataille de Pavie.
Dans l'Europe on compte aussi un autre conflit important, cette fois-ci entre la Ligue de la Smalkalde et l'Empire. En effet, après la Diète d'Augsbourg, 7 princes allemands décident de s'unir pour créer ce que l'on appelle la ligue de Smalkalde. Celle-ci est reconnue par Charles Quint le 3 avril 1532. À la mort de Zwingli en 1531, la ligue s'étend aux villes comme Strasbourg et aux cantons helvétiques. À partir de 1532, elle commence à se renforcer notamment par le biais du soutien des Turcs , qui fasse à l'empereur obtiennent un aménagement voire un abandon des procès contre les protestants , ou encore en 1534 lorsqu'ils concluent un pacte secret avec François Ier leur promettant de les aider à financer près d'un tiers des dépenses de guerre pour défendre leurs idées. Tandis que les protestants se retrouvent en force avec le soutien de puissances, Charles Quint réapparait à partir de 1540. C'est à ce moment là que l'affaire de la bigamie de Philippe de Hesse, chef des anabaptistes éclate au grand jour. Cette affaire va nuire à la ligue puisque bon nombre de partisans s'en détachent pour rejoindre les rangs de Charles Quint. Il faut ajouter à cela le fait que les premières victoires théologiques entre allemands sont pour les catholiques allemands. Enfin, le décès le 18 février 1546 de Martin Luther finit d'achever la fragilité de cette ligue et des protestants de manière générale.
En parallèle, alors que la ligue perd de plus en plus de crédibilité, Charles Quint réaffirme son autorité d'empereur. En 1544 il signe une paix dans le royaume avec le trait de Crépy, en 1547, il signe une paix avec Soliman et enfin il intègre le duché de Gueldre à l'Empire. Il fait preuve aussi de stratégie en s'accordant avec la ligue lors de la Diète de Spire en 1544. Ce qui va définitivement rompre les liens qui auraient pu s'établir entre Charles Quint et la ligue, c'est ce que l'on va appeler la guerre de la Smalkalde. En effet, à partir de 1540, la ligue ne s'étend plus car Maurice de Saxe et Jean de Hesse sont mis au ban par l'empereur qui va leur déclarer la guerre. Ils se réfugient en Saxe mais Charles Quint réussit à réunir suffisamment de troupes pour envahir cette région par la Bohême. La ligue est dissoute à la suite de sa défaite à Mühlberg en 1547. Par ces démonstrations de force, l'empereur souhaite montrer qu'il détient l'autorité cependant, il ne réussit à instaurer aucune stabilité religieuse dans l'empire et rend les discussions encore plus difficiles.
Le concile n'a pas seulement été retardé par son ouverture mais aussi par son déroulement. On note qu'il ne se termine que 18 ans plus tard ayant compté 35 sessions.On dénombre 10 sessions entre décembre 1545 et juin 1547 sous le pontificat de Paul III. La première interruption du concile date du 11 mars 1547. On vote à une majorité le transfert du Concile à Bologne, prétextant une épidémie dans la cité. Même s'il s'avère qu'il y avait réellement une épidémie à Trente, on privilégie une autre raison moins officielle à savoir l'inquiétude grandissante du pape face aux duretés de l'empereur Charles Quint envers les protestants. Ce dernier ne tarda pas à réagir, en refusant de reconnaître le transfert du concile et en séparant les participants. On se retrouve alors avec d'un côté 14 évêques restés à Trente et une majorité conciliaire d'un autre côté, décidant de ne pas faire soumission à l'Empereur et de rejoindre Bologne. Alors que les séances de travail reprirent à Bologne, on ne dénombre pourtant toujours aucun décret officiel adopté, même si l'on commence à discuter des sacrements. En septembre 1549, le pape Paul III suspend le concile à Bologne et meurt deux mois plus tard. Un nouveau pape est alors élu, il s'agit de Jules III.
Après l'élection de Jules III, le Concile de Trente ne rouvrit que 9 mois plus tard, le 1er mai
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