L’appel à la Neutralité du président Woodrow Wilson

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Wilson met en application le concept de pays neutre qui est plus fort que le concept de pays non-belligérant. Un pays neutre ne soutient aucune des parties impliquées dans une guerre tandis qu'un pays non-belligérant s'engage simplement à ne pas intervenir militairement, mais peut vendre ou même offrir des armes aux adversaires.

Le régime juridique de la neutralité comporte quatre composantes principales dans le droit international :

- un devoir d'abstention : un État neutre ne peut apporter son aide aux belligérants

- un devoir d'impartialité : tous les belligérants doivent recevoir un traitement identique

- un droit d'inviolabilité pour le territoire des EU

- une liberté des relations commerciales : il n'existe donc aucun devoir de neutralité en matière économique, l’État neutre dispose du droit de poursuivre ses échanges commerciaux avec tous les belligérants.

L’appel effectif de neutralité prononcé par Wilson se destine donc aux membres du Sénat présent mais également à tous les citoyens américains.

Citation ligne 15 : « Chaque Américain qui aime vraiment son pays agira et parlera dans un véritable esprit de neutralité, c'est-à-dire d’impartialité, d’équité et d’amitié vis-à-vis de tous »

Citation ligne 63 : Les EU « doivent être neutres dans les faits autant que dans les paroles, impartiaux dans leurs pensées autant que dans leurs actions »

La rhétorique choisit est celle de la persuasion et Wilson emploi pour cela les thermes :

- Citation ligne 2 : « tous les hommes réfléchit d’Amérique » « les américains réfléchit » ligne 70

Son discours est prononcé devant les membres du sénat qu’il doit aussi, et avant tout, convaincre de son bon choix, il doit les flatté dans le but d’obtenir leur confiance. En convaincant les membres du sénat il convainc ainsi tous les membres que compose la société américaine qui a voté directement pour les sénateurs et la chambre des représentants.

Et c’est justement à travers ce discours qu’il va devoir convaincre cette société américaine.

- La singularité du melting pot Américain source d’angoisse

Le terme de Melting pot est le titre de la pièce de théâtre d’Israel Zangwill (1864-1926), dont le message était que tous les immigrants arrivés aux États-Unis pouvaient devenir américains, un peuple formé dans un creuset de démocratie, de liberté et de responsabilité civique.

Mais la réalité est tout autre, le caractère nouveau de l’immigration aux Etats Unis provoque l’inquiétude des populations déjà assimilées ainsi que des politiques, en effet le terme de melting pot devient très vite un concept utopique pour parler de la population dans une Amérique multiculturelle, et multi-religieuse.

Cette inquiétude se renforce lorsque l’Europe rentre en guerre :

En effet, 1/10 des américains sont nés à l’étranger. Le ratio est encore plus fort en comptant les américains qui ont des parents nés à l’étranger et qui ont probablement une sympathie naturelle les liant à leurs pays d’origine. Cette sympathie n’est pas quantifiable, mais le nombre d’immigrant ainsi que leurs pays d’origine l’est. D’ailleurs les américains d’origine allemande sont extrêmement nombreux. C’est le plus grand groupe national au EU ce qui amène à la plus grande considération du gouvernement. De plus il y a une forte attitude antibritannique chez les irlandais ce qui pourrait éventuellement les amener à soutenir l’Allemagne.

- Chiffre : 1914 = 6 400 000 Allemands

3 400 000 Irlandais

En parallèle, un grand nombre d’américains sont liés au Royaume Uni à travers les liens ancestraux qui lie les deux pays. Wilson lui-même s’enthousiasme particulièrement pour le système politique britannique et son système représentatif.

Les pays en guerre sont les principaux pourvoyeurs d’immigrants venus aux Etats Unis. On comprend mieux alors la prudence qu’émet le président Wilson dans son discours.

- Citation ligne 27 : « Le peuple des Etats Unis est issu de nombreuses nations, et principalement des nations qui sont aujourd’hui en guerre. C’est normal et inévitable que la plus grande sympathie aille à ceux qui sont concernés par les enjeux et les circonstances du conflit » …

La menace de voir ressurgir les vieux nationalismes inquiète pour la fragile cohésion de la Nation. La peur d’une guerre civile est une réalité.

- D’ailleurs on retrouve 8 fois le mot « Nation » dans le texte

La survivance de la guerre de sécession reste prégnante dans la mémoire collective du pays Et Wilson, comme ses prédécesseurs, reste dans une logique d’Union du pays.

La recomposition d’une identité américaine, un idéal républicain devient alors prioritaire. Cette identité américaine doit être ressentie par l’ensemble de la population et l’opinion publique doit servir la neutralité.

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- Le rôle majeur de l’opinion publique

Pour l’opinion publique la toute première réaction face à cette guerre est un profond sentiment d'horreur, de dégoût, voire de honte pour la civilisation, notamment la civilisation dite «de race blanche ».

- Citation ligne 11 : avec les termes de « souffrances » et de « catastrophe »

Il n’y a d’ailleurs aucun intérêt pour les EU à choisir un camp dans un premier temps. Car le camp dit de « l’Entente » n’était pas totalement celui de la démocratie car il comprenait la Russie tsariste peu appréciée et loin de l’idéologie américaine, il en va de même pour les empires centraux militarisés et autoritaires.

Malgré ce non alignement idéologique, la tendance et les sentiments américains vont d’avantage à la coalition des Alliés. Cela peut s’expliquer par la légère baisse de l’anglophobie (notamment chez les Irlandais) et à l’affection pour la France à l’évocation de La Fayette. Effectivement des affinités