La superpuissance des USA

...

2. Une superpuissance militaire et diplomatique

Dès 1945, les USA ont voulu imposer la Pax Americana dans un monde menacé, selon eux, par l’expansion soviétique. La recherche de l’invulnérabilité de leur territoire et la volonté d’accomplir leur « mission » de défense de la démocratie libérale sont servies par une supériorité militaire écrasante. Celle-ci est liée aux énormes dépenses militaires, aux nouvelles technologies, à un puissant complexe militaro-industriel, à un puissant réseau planétaire d’agents secrets et de bases militaires.

Au point de vue géopolitique, la disparition de l’URSS a renforcé le bloc capitaliste et les USA. Les USA fixent leurs interventions en fonction de leurs intérêts stratégiques. La volonté de sécuriser ses approvisionnements pétroliers, vitaux pour l’économie, a conduit le pays à moduler ses interventions au Moyen-Orient. Après les attentats du 11 septembre et dans le cadre de la lutte contre le terrorisme international, le gouvernement de Georges Bush s’estime investi d’une mission divine : augmentation du budget militaire pour un réarmement massif, relance de l’IDS, intervention militaire en Afghanistan.

Les USA occupent une place prépondérante dans les organismes internationales qu’ils ont mis en place pour assurer la sécurité (ONU, FMI, ...). Les USA, champions du libre-échange, n’hésitent cependant pas à subventionner leur agriculture. Quels que soient les accords signés, les USA ne renoncent ni à leur souveraineté, ni à la défense de leurs propres intérêts, même s’ils prétendent défendre des valeurs supérieures.

IV. Les limites de la puissance américaine

1. Une suprématie économique ébranlée

Le pays subit un déclin économique relatif, dû à la perte de compétitivité, à la course à la suprématie technologique avec le Japon, au poids des dépenses militaires et aux variations du dollar.

De 1ers créanciers, les USA sont devenus les 1ers débiteurs de la planète à cause de la dette. L’importante dette publique est due au financement du déficit budgétaire lié à la charge de la dette, à la flambée des prix du pétrole, à l’aide à l’agriculture, au plan de relance d’Obama pour sauver des emplois et aux dépenses militaires.

L’appréciation de l’euro et du yen, les succès européens dans l’aérospatiale, le dynamisme de l’informatique et de l’électronique japonaises, l’ampleur des investissements européens et nippons font que le monde est devenu multipolaire.

2. Des tensions intérieurs grandissantes

La poursuite de l’immigration (nécessité d’une main-d’oeuvre peu coûteuse et flexible) a entraîné l’augmentation des situations de précarité et l’accroissement interethniques. Tout en voulant s’intégrer et vivre le « rêve américain », de plus en plus de minorités revendiquent le multiculturalisme (salad bowl).

Les inégalités sociales se creusent. Les carences du système éducatif public accentuent le clivage entre les classes sociales.

3. Des facultés d’adaptation inégales

L’agriculture dépend du soutient de l’Etat fédéral, des exportations et des fluctuations du dollar. Dominée par l’agribusiness, elle est prise entre la nécessité de l’endettement et la vente à bas prix de ses produits pour répondre avant tout aux intérêts des géants de l’agroalimentaire.

La réduction du personnel, la modernisation de l’appareil de production, les investissements dans la recherche-développement et les secteurs porteurs ont permis cette adaptation. Les activités de main-d’oeuvre sont délocalisés vers les PED, les NPI. Le dynamisme des industries de pointe a suscité de nouvelles localisations dans le croissant périphérique.

Le chômage s’est aggravé. Mais le PIB a augmenté grâce à la baisse du dollar par rapport à l’euro qui a favorisé les exportations, donc la production industrielle. Beaucoup n’ont pas les moyens de se loger (homeless workers).

V. L’organisation du territoire des USA

1. Le Nord-Est : un centre qui reste le coeur du pays

Le Nord-Est représente 40% du PIB national. Il concentre les organismes financiers, les centres de recherche et de formation, les sièges sociaux des grandes entreprises. L’agriculture est puissante. La Manufacturing Belt a connu un déclin relatif à cause de la crise des industries traditionnelles, d’impôts trop lourds. Le renouveau du Nord-Est est dû à son excellence universitaire, à l’essor des services et des nouvelles technologies, à des reconversions industrielles. Il reste le coeur industriel du pays.

La Mégalopolis concentre le pouvoir de commandement politique, économique et culturel à travers de puissantes agglomérations, dont Boston et Washington. NY s’affirme comme le premier centre de décision du monde en accueillant de grandes organisations comme l’ONU. Des métropoles (NY, Chicago) sont d’importants carrefours au coeur des réseaux mondiaux de communication.

2. Le croissant périphérique dynamique et attractif

L’ensemble de la Virginie à l’Etat de Washington connaît un fort dynamisme dû à des noyaux juxtaposés : Floride, Texas, Californie ou Nord-Ouest. Le Sud et l’Ouest voient s’accroître leurs poids économique, démographique et politique car ils attirent de nombreuses entreprises, grâce à la position d’interface privilégié avec l’Amérique latine et l’Asie, la faible pression fiscale et l’héliotropisme.

La Californie est à elle seule la 6e puissance économique mondiale. Son essor est favorisé par de grandes universités et des centres de recherche. Elle est dominée par San Francisco, Los Angeles, San Diego. Mais elle souffre de divers maux (manque d’eau, séismes). Le Nord-Ouest a des activités centrées sur l’agroalimentaire. La vie industrielle est dominée par Boing et Microsoft.

Le Texas est un centre de la Sun Belt grâce au pétrole et à un puissant complexe industriel. Dallas est un grand centre d’affaires, Houston accueille la NASA. Les métropoles fondent leur croissance sur la haute technologie et dominent les maquiladoras. La Floride est la 1ère région touristique du pays, son complexe agroalimentaire est puissant. Elle vit au rythme des hautes technologies et des lancements de fusée effectués par