La scolastique au XI et XIIIe
Par Raze • 9 Février 2018 • 4 106 Mots (17 Pages) • 529 Vues
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2-Notions : Les notions enseignées et le programme des écoles est connus grâce aux manuels d’enseignement des maitres. On peut se faire une idée assez précise de l’enseignement de Fulbert de Chartres du début du XIe. Cet enseignement est hérité de celui d’Alcuin à l’époque carolingienne e distingue les arts scientifiques, le quadrivium, et les arts littéraires, le trivium. Le quadrivium sont les enseignements d’arithmétique, de géométrie, de musique et d’astronomie, et le trivium ceux de la grammaire de la rhétorique et de la dialectique. C’est dans ce cadre que sont abordés la philosophie et la théologie. Il est important de rappeler que la technique didactique l’emporte sur la rhétorique dans ces enseignements : la «scienta » est la méthode idéale, une affirmation obtenue au terme d’un raisonnement démonstratif. Et c’est en cela que la scolastique représente une grande conquête intellectuelle car elle est applicable à la théologie. Vient ensuite dans les universités des enseignements de médecine, de spécialisation en théologie et en droit canon ou civil. Par exemple Fulbert de Chartres complétait ses disciplines avec des propos sur la médecine ou des commentaires de livres de l’écriture sainte. On observe une grande liberté d’enseignement des maitres et des étudiants : les cours sont suivis où ils veulent, quand ils veulent et dans l’ordre où ils le souhaitent.
3-Ouvrages utilisés : Les œuvres antiques apportent un immense pouvoir de suggestions intellectuelles aux écoles et universités, d’où leur utilisation massive. Pour la grammaire on utilise Ars Minor et Ars Major de Donat et pour la rhétorique les ouvrages de Cicéron : De inventione, ceux de hHerrenius et L’institution Oratoire de Quintilien.
B) Les enjeux essentiels
1- Les manuscrits : le travail essentiel réalisé durant cette période s’apparente à un véritable travail fourmilier. Les ouvrages hérités, retrouvés, apportés sont traduits, recopiés et enluminés. Les ouvrages sont de vrais objets de luxes, la demande est très faible à cette époque et leur caractère spirituel rajoute de la valeur à ce bien. Ils sont des fonds de richesse pour l’Eglise ou pour les particuliers qui ont les moyens de se le permettre. Mais les livres sont également les vecteurs de la culture, notion qui prend une dimension de plus en plus importante dans les sociétés médiévales.
2-Le rôle de la culture dans la vie politique et sociale : La culture dès le Xe siècle un enjeu essentiel à la vie politique et sociale. Elle permet la diffusion des idées et des règles de conduite d’un groupe dominant et permet ainsi de souligner les images de l’accomplissement autant que dénoncer les failles. Le moyen Age permet justement cette élaboration d’une nouvelle culture, née de la réflexion sur le savoir antique et les aspirations chrétiennes.
2-L’affirmation de l’individu dans sa responsabilité intellectuelle : La méthode scolastique permet cette évolution primordiale qui conduit à la disputatio. C’est l’établissement d’une problématique, et l’élaboration d’un débat. Ceci marque l’évolution de la pensée : face aux arguments d’autorités, le recours au raisonnement prend une importance particulière même si la dispute s’achève sur la conclusion du maître. Les conséquences de cette méthode sont donc l’affirmation de l’individu dans sa responsabilité intellectuelle. C’est un affinement de l’outillage intellecutel. La formation d’un homme dont l’esprit peut accepter et débattre d’opinions différentes. Cette modernité est au fondement même des gouvernements ultérieurs.
C) L’apport gréco arabe
1-Les échanges avec le monde arabe : Cette modernité s’incarne aussi au XIIe siècle par une période d’essor urbain et d’essor commerciale : les villes sont déjà des centres d’échanges matériels avec l’Orient : les épices, les étoffes, la soie et les manuscrits arabes qui donnent une dimension culturelle 2- Les ouvrages apportés : à ces échanges. Mais ces ouvrages sont d’abord ceux d’Aristote, Euclide, Ptolémée, Hippocrate et Galien légués par les hérétiques et les juifs lors de leur fuite contre les persécutions. Mais il faut rappeler que les échanges avec l’Islam sont rares, c’est le temps des croisades, seuls les foyers d’Italie et d’Espagne accueillent certains manuscrits même lors de la Reconquista.
Transition : Cependant les enseignements et le rôle professionnel que joue cette institution ne doit pas être perçue comme un système abstrait, il faut l’inclure dans un certain contexte historique.
- Le rôle idéologique : la production des idées
Dans un contexte où l’église tient une place majeur dans la régulation de la vie de la population chrétienne, c'est-à-dire la très grande majeure partie de la population, il semble tout à fait logique que la scolastique joue un rôle pré déterminé dans les enseignements religieux. Néanmoins l’élargissement du domaine de l’enseignement avec les universités urbaines a quelque peu perturbé le bon fonctionnement de ce rôle.
A) La structure des institutions scolastique
1-Les évêques, les curés, les maitres : Avant le XIIe siècle et le développement des universités, les écoles sont le lieu d’une hiérarchisation des différentes professions en rapport avec l’enseignement. Les évêques et les abbés sont bien évidemment à la tête de l’institution : il régit l’enseignement et surtout c’est lui qui intègre et forme les magisters scholarum c'est-à-dire les maitres des élèves. Les enseignements avant le XIIe siècle sont principalement destinés à former dans les monastères les futurs clercs qui eux-mêmes constitueront le futur clergé, voir les futurs maitres. Les maîtres avec l’accord des abbés et des évêques, peut choisir de spécialiser tel ou tel formation dans son école, ce qui poussera les universités à partir du XIIe siècle, à elles aussi, choisir de privilégier tel ou tel enseignement
2-Le travail des moines copistes est indispensable dans ces institutions, on remarque que l’alphabétisation des enfants fait de grands progrès à partir du XIIe siècle, elle s’effectue parfois chez les filles, même si elle ne concerne qu’une mineure partie de la population. Tout un peuple de copistes, parcheminiers et relieurs sont employés par les universités et on voit la formation d’un véritable système économique. En effet chaque cahier destiné à l’enseignement est copié, comme un
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