La mafia itallo-américaine
Par Christopher • 17 Mars 2018 • 6 011 Mots (25 Pages) • 383 Vues
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Garibaldi Cavour Victor Emmanuel II
L’ambition de Victor Emmanuel II de faire de l’Italie une grande puissance au même titre que ses voisins européens va être confrontée à d’immenses défis. En effet, l’Italie est sous développée sur le plan socio-économique.
Economiquement, le pays est ruiné par le financement du Il Risorgimento (les guerres d’indépendances de l’Italie, notamment l’expédition des Mille) et des nombreuses campagnes militaires.
Le nouveau royaume italien amorce dès son unification sa révolution industrielle. Néanmoins se développement est inégalement réparti sur le territoire profitant quasi exclusivement au Nord. De plus, le pays a beaucoup de mal à rattraper son retard sur les autres puissances européennes par manque cruel de ressources énergétiques sur son territoire et notamment le charbon.
Au moment de l’unification du pays, 70% de la population est composé de paysan. Les institutions du pays brisent le système féodal. Cette évolution politico-économique se ressent surtout dans le Sud du pays où les terres sont propriétés de la noblesse. L’Etat organise alors une redistribution des terres agricoles. Néanmoins, celle-ci ne permet pas aux paysans de vivent de leur production. En effet, les parcelles attribuées sont trop petites et avec les successions patrimoniales le lopin de terre devient dérisoire. L’Italie ne produits pas assez de denrées alimentaires se qui provoque des disettes dans le pays et c’est le Sud qui est le plus touché.
La droite dirige le pays jusqu’en 1876. Durant cette période, les inégalités entre les régions de la péninsule. En effet, l’Etat mène une politique libre échangiste, en vogue au 18ème siècle. Si le Nord de l’Italie s’en sort bien (le triangle industriel Gènes-Milan-Turin) le Sud lui, rencontre de nombreux problèmes économiques. En effet, depuis l’annexion piémontaise, la pauvreté gangrène l’ancien Royaume des Deux Siciles. De plus, la corruption et la mafia introduite par les industriels du Nord empêche la timide industrie du Sud de se développer. Le système latifundiaire exploite une main œuvre extrêmement pauvre et abondante : les braccianti. En effet, ces ouvriers sont journalier et donc totalement dépendant de leur employeur. L’unification supprime les anciennes frontières. Les entreprises à débouché local ne sont plus protégées par des tarifs douaniers protectionnistes.
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Les braccianti.
L’Italie connait une forte poussée démographique qui accroit la misère sociale. L’Italie, contrairement à la plupart des pays européens conserve un taux de natalité très élevé. Entre 1870 et 1914 la population augmente grandement et malgré une émigration tous aussi forte l’Italie gagne 10,5 millions d’habitants.
En millions d’habitants
Population de l’Italie
1870
28
1914
38,5
Le suffrage censitaire écarte la majorité des italiens de la vie politique du nouveau royaume. De plus, la classe politique local est renouvelée. On assiste à une piémontarisation des organes de décisions.
De ce fait, le droit de vote s’acquiert selon la loi piémontaise de 1848. Cette loi se base sur le recensement. Lors des élections parlementaires de Janvier 1861, sur les 26 millions d’italiens seul 2% on put voter. Les élus sont ducs, princes, avocats et employés de l’Etat. Les parlementaires sont donc très éloignés de la population ce qui accentue l’écart entre le peuple et les institutions. Ce refus d’étendre le droit de vote éloigne le peuple un peu plus du rêve de l’Italie unifiée. Les bases du nouveau régime sont donc étroites et fragiles.
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La chambre basse du parlement italien.
Le royaume unifié est isolé en Europe. Depuis la conquête de Rome, le gouvernement italien et la papauté ont rompu leurs liens diplomatiques. Le pape Pie IX interdit alors aux catholiques italiens de participer à la vie politique italienne, c’est la politique du Non Expedit.
Cette césure entre Rome et le Vatican entraine un gel des relations franco-italiennes. En effet, Napoléon III qui dirige alors la France soutient le pape dont la volonté est de garder Rome sous son contrôle.
Cet isolement face à la grande sœur latine se traduit par la volonté de l’Etat italien de s’engager dans une politique protectionniste. L’Italie rompt ainsi le traité commercial qui la liait à l’hexagone. Le Royaume réduit l’achat de produits agricoles français.
A la fin des années 1880 l’Italie connait une très grave crise économique.
Cette crise est la conséquence du rompement des liens commerciaux avec la France. Et de cette césure, l’Italie subit une crise agricole, bancaire et immobilière. L’historien G. Luzzato les caractérisera comme « les années les plus noires de l’économie italienne »
Le nouvel Etat italien est ruiné. Alors qu’en 1850, la dette intérieure s’élevait à 420 millions de Lires. En 1858, celle-ci s’élevait à 720 millions de Lires. Seule la vente des biens des différentes congrégations religieuses permet à l’Etat de limiter ses besoins financiers. Néanmoins, l’Etat se voit obliger d’emprunter en permanence aux banques étrangères (Rothschild, Barings …). Cette situation conduit en 1866 à l’arrêt de la convertibilité des billets en or pour éviter la banqueroute.
Les héritiers de Cavour sont l’expression de la bourgeoisie libérale modérée. Ils appliquent une onéreuse taxation sur les biens de consommation pour combler le déficit publique. Mais ces mesures tendent à appauvrirent les classes moyennes déjà très peu nombreuses et les paysans, notamment ceux du Sud. De plus, avec l’augmentation des prix des produits manufacturiers ce qui aggravent d’avantages les difficultés que rencontrent les entreprises et la population.
Cette situation conduit à une série de soulèvement. La population se retourne contre l’Etat Italien. Une guérilla populaire éclate. On nommera celle-ci « brigandage » (1861-65). Cette révolte concerne avant tout les provinces méridionales de l’Italie, soit l’ancien Royaume
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