La guerre froide

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privée de main d’œuvre indispensable à sa reconstruction (ce qui engendre un bas niveau de vie), c’est 2 millions d’allemands (sur 17 millions) qui prennent la fuite vers l’Ouest. En outre, cela montre également la faible adhésion de la population au régime autoritaire communiste. Le 7 Octobre 1949, les soviétiques créent un nouvel État sur le modèle communiste : la République Démocratique Allemande (RDA) avec Berlin-Est comme capitale. Cette dernière est de suite intégrée au bloc stalinien de l’Est et a recours à la répression contre les opposants par la STASI (police politique à l’image du KGB soviétique qui surveille et fiche de nombreux citoyens). C’est une démocratie libérale avec des élections truquées, le culte de personnalité des dirigeants et où la liberté d’expression est bannie (censure, répression de l’art et de la religion, etc.).

En 1953, le décès de Staline libère l’expression des ouvriers Est allemands mécontents qui manifestent. En 1954, la RDA intègre le Pacte de Varsovie (alliance militaire groupant les pays d’Europe de l’Est avec l’URSS dans un vaste ensemble économique, politique et militaire). La RFA quant à elle intègre l’OTAN (organisation politico-militaire qui oblige les pays à se défendre collectivement) en 1955, un an après avoir signé le Traité de l’Atlantique Nord.

La population Est a bien conscience d’être privée des libertés et des bonnes conditions de vie, dues à un développement économique inférieur. Ainsi, pour éviter qu’elle ne fuie vers l’Ouest, Nikita Khrouchtchev (successeur de Staline) décide de l’érection d’un « mur hermétique anti-fasciste » autour de Berlin-Ouest séparant ces deux mondes diamétralement opposés. La nuit du 12 au 13 Août 1961, des grillages et barbelés sont posés avec un important système de sécurité. Au fil des ans, c’est une véritable enceinte qui a été créée. Ce « no man’s land » mesure 150 km de long, 4m de haut, 1,2m de large et au total 302 tours de contrôle. Toute personne désirant traverser ce mur y exposerait dangereusement sa vie. Le 26 Juin 1963, John Kennedy (président américain) soutient les allemands dans cette période de terreur avec son célèbre discours « Ich bin ein Berliner » dans lequel il condamne ce « mur de la honte ». Cette construction marque la seconde crise.

Finalement, l’Allemagne s’apaise peu à peu. A partir de 1961, les relations Est/Ouest s’améliorent doucement. Willy Brandt (ancien maire de Berlin-Ouest) est nommé chancelier de la RFA en 1969. Il aimerait un rapprochement ainsi qu’une coopération avec l’Europe de l’Est. Son souhait serait effectivement de normaliser, d’humaniser les deux Allemagnes afin de préserver l’avenir international. Il mène une politique réaliste « d’ouverture à l’Est »: c’est l’Ostpolitik.

Puis, en 1970 est signé un Traité à 4. L’URSS promet un libre transit des marchandises et des personnes entre les deux républiques. Le 21 Décembre 1972 à Berlin-Est est signé le Traité Fondamental qui entre en vigueur le 21 Juin 1973. Les deux États reconnaissent que la souveraineté de chacun se limite à leur propre territoire.

En 1973, la RDA et RFA sont admises simultanément à l’ONU. C’est une étape décisive de la Détente qui illustre l’accalmie tant attendu (le conflit allemand étant jusque là un important sujet de friction). Pour finir, l’année 1989 est le symbole de la fin de la Guerre Froide avec la chute du mur. Les manifestations se multiplient à l’Est et Mikhaïl Gorbatchev exclue toute riposte de l’URSS. Les frontières sont dorénavant ouvertes et les citoyens peuvent passer à l’Ouest par la Hongrie (frontières ouvertes vers l’Autriche).

Le 9 Novembre 1989, les manifestants détruisent ce mur et le 12 Septembre 1990 est signé un Traité de Paix à Moscou. En sommes, la réunification allemande, qui a lieu le 3 Octobre 1990 marque la fin de la bipolarisation du monde.

Pour conclure, Berlin redevient la capitale allemande le 20 Juin 1991. Pendant toutes ces années c’est la Guerre Froide qui régit les rapports inter-allemands. Cependant à partir de la Détente, les Allemands tentent de gérer leur division eux-même. Cette guerre à conduit à la dissolution de l’URSS, et à l’effondrement du Parti communiste de l’Union soviétique, aujourd’hui renommé « Russie ». Dans son discours sur l’état de l’Union du 28 janvier 1992, Bush père a dit : « Grâce à Dieu, les États-Unis ont gagné la guerre froide ; un monde jadis divisé en deux camps armés reconnaît aujourd’hui la supériorité d’une seule puissance : les États-Unis ; cette constatation n’inspire aucune peur car le monde a confiance en notre nation et il a raison. ». Pendant cette guerre, ce sont les États-Unis qui apparaissent comment la superpuissance au leadership et au rayonnement mondial (le dollar s’imposant comme la monnaie de référence du commerce international). Or, l’Asie a connu la plus forte croissance économique depuis 1945. Ce continent est le symbole d’un mode multipolaire en pleine émergence dans lequel la Chine, le Brésil, la Russie, l’Inde et l’Afrique du Sud (BRICS) pointent le bout de leur nez. Cette nouvelle expansion témoigne d’une nouvelle donne économique dans un monde davantage ouvert et multipolaire. Ces pays seraient-ils en train de déplacer le centre de gravité du monde de l’Atlantique vers le Pacifique ?