La culture sportive, entre pratique et débuts du spectacle de masse.
Par Matt • 18 Juin 2018 • 1 398 Mots (6 Pages) • 639 Vues
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3) Sports et transferts culturels
Le point intéressant est aussi la diffusion internationale de ce modèle sportif qui est étroitement liée à la première mondialisation et aux formes de dominations coloniales européennes. C’est l’exemple d’une des premières mondialisations d’une pratique culturelle, ce sont des pratiques qui vont être réappropriées et pratiquées par d’autres populations. La démocratisation de ces pratiques reste cependant lente (par exemple le football sera une pratique populaire dans les années 30).
II) Les premiers pas du spectacle
1) Premières compétitions, premières constructions médiatiques
Manifestations médiatiques et massives, avec un public et des stars. Il s’agit là de notre notion actuelle sportive qui n’était pas du tout la même auparavant (cf. Reportage photo sur le Stade Français). A la fin du 19e siècle, la boxe est un des premiers spectacles payants ou les boxeurs sont accompagnés d’un public. Mais la véritable spectacularisation sportive réside dans le cyclisme avec Le Tour de France, inventé par Henri Desgranges en 1903. Il s’agit d’une pure invention médiatique puisque son créateur n’est autre que le directeur de L'Auto (ancêtre de l’équipe) et c’est le journal qui créée l’évènement; pour qu’une manifestation sportive soit présente en été, ce qui n’était pas le cas avant. Bien qu’avec une corruption bien présente et des incidents à chaque édition, son succès est essentiellement médiatique, il se présente comme une manière de décrire le territoire national et c’est aussi une manière d’ériger en héros de nouvelles personnes. Les gagnants sont mis en scènes dans les journaux, ce sont les premières formes de vedettes médiatisées. C’est un sport qui s’intègre de plus en plus à la culture de masse (Tournoi des 5 nations au Rugby, Coupe du monde de foot en 1930, J.O repris en 1896 mais uniquement médiatisés dans l’entre deux guerres). On a d’une part le développement de grandes compétitions sportives, celui d’établissement adaptés à la réceptions de spectacles sportifs (Stade Gerland construit dans l’entre deux guerres, un des premiers stades, construit pour la pratique et pour le spectacle et qui implique aussi la notion de tribunes). Ces grands stades sont le fait de régimes démocratiques, mais c’est aussi un phénomène observé par les régimes totalitaires (infrastructures construites pour les J.O de Berlin en 1936, Hitler s’en servira dans un but de propagande). Se pose aussi la question des foules sportives.
2) Quelle massification du spectacle dans l'après-guerre ?
On retrouve donc aussi la notion de champions, mais aussi de championnes avec Suzanne Lenglen au tennis. Les grands héros sportifs de l’époque sont toutefois les boxeurs et les cyclistes. Exemple de Georges Carpentier, boxeur, un des premiers à battre les américains et les anglais mais aussi un des premiers à comprendre que le héros sportif est celui qui se construit en héros médiatique, pas spécialement celui qui se distingue sur le terrain. Il met ainsi en scène sa carrière d’aviateur pendant la 1GM, il tourne des films, du music-hall, écrit sa biographie. Il maîtrise donc la mise en scène du sportif comme nouveau héros de la culture de masse.
3) Débats
Ce développement ne va toutefois pas sans un certain nombre de débats : marchandisation du sport, sur son intégration dans la culture marchande. La question de l’acceptation du professionnalisme sportif se pose aussi, faut-il payer des gens pour jouer? le sport peut-il être l’objet d’une politique publique? quels risques d’instrumentalisation? Le sport devient influent auprès des foules, et a pu servir d’élément de la vie démocratique mais aussi d’élément de propagande pour les régimes autoritaires.
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