L'Afrique du Sud: de l'indépendance à nos jours.
Par Ramy • 20 Août 2018 • 2 107 Mots (9 Pages) • 573 Vues
...
femme, Winnie, qui subit aussi la prison ou l’assignation à résidence.
En mars 1982, Nelson Mandela est transféré avec plusieurs des principaux dirigeants de l’ANC à la prison de Pollsmoor dans le but d’établir un contact discret entre eux et le gouvernement sud-africain.
Pendant ce temps, dans les années 1980, le MK relance la guérilla entraînant la mort de beaucoup de personnes : tentative de sabotage, de nombreux attentats à la bombe et des centaines de crimes incluant meurtres, tortures et fraudes.
En février 1985, le président de la République d’Afrique du Sud Pieter Willem Botha offre à Nelson Mandela la liberté conditionnelle en échange d’un renoncement à la lutte armée. Mandela rejette l’offre, et la même année, le président Botha abolit les lois sur les laissez passer et les mariages mixtes. Mais cela est considéré comme trop faible par Mandela qui demande « un homme, une voix ». Novembre 1985 , le ministre de la justice fait sa première rencontre avec Nelson Mandela à l’hôpital Volks au cap, où il est opéré de la prostate. Par la suite, durant quatre années consécutives, plusieurs rencontres vont poser des bases pour de futurs négociations, mais aucun véritable progrès n’est observé.
Pendant toute sa durée d’emprisonnement, Nelson Mandela reçoit un soutien international lui permettant d’acquérir le premier lauréat du prix Ludovic-Trarieux pour son engagement en faveur des droits de l’homme. Le 11 juin 1988 a lieu le concert Hommage à l’effigie des 70 ans de Nelson Mandela forçant le régime sud-africain à libérer celui-ci plus tôt que prévu. Le 7 décembre 1988, il est autorisé à regagner son domicile où il est assigné a résidence surveillée. Ce n’est que le 15 octobre 1989 que le nouveau président Frederik de Klerk libère sept dirigeants de l’ANC et annonce le 2 février 1990 la levée de l’interdiction de l’ANC et de plusieurs autres organisations anti-apartheid, ainsi que la libération prochaine et sans condition de Nelson Mandela.
Le 11 février 1990, après 27 ans, 6 mois et 6 jours d’emprisonnement, Nelson Mandela est libéré, le jour même il déclare son engagement pour la paix et la réconciliation avec la minorité blanche, mais annonce clairement que la lutte armée de l’ANC n’est pas terminée, son objectif premier est de donner à la majorité noire le droit de vote pour les élections nationales et locales.
Durant les quatre années de mai 1990 à mars 1994, Nelson Mandela mène le parti lors des négociations sur l’élaboration d’une nouvelle constitution transitoire sud-africaine permettant la fin de la lutte armée de l’ANC et la suppression des dernières lois piliers de l’apartheid. En juillet 1991 Nelson Mandela devient président de l’ANC et continue les négociations avec le président De Klerk. En 1992, suite à un référendum du Président auprès de la population blanche, il semblerait qu’une bonne majorité de ceux-ci ne soit plus partisanne de l’apartheid. Néanmoins suite au massacre de Boipatong en juin 1992 Mandela accuse le gouvernement de complicité dans les tueries, cependant les négociations reprennent en septembre 1992 et entraîneront par la suite la récompense du prix Nobel de la paix pour Nelson Mandela et le président Frederik de Klerk en 1993.
Tandis que le mandat du Président se termine, les négociations ont permi un accord pour fixer les premières élections nationales non raciales du pays le 27 avril 1994, date à laquelle Nelson Mandela deviendra président de la république d’Afrique du Sud avec une majorité de 62,6 % des voix. Cette date est devenue aujourd’hui un jour férié marquant le jour de la Liberté.
Nelson Mandela se consacre d’abord à la réconciliation et à la création d’une nouvelle identité nationale sud-africaine, laissant la responsabilité de l’économie à un ministre et un gouverneur de la banque centrale blancs, avant d’en charger Thabo Mbeki. Le gouvernement d’union nationale lance, dès 1994, le programme de reconstruction et de développement (RDP) pour combattre les conséquences socio-économiques de l’apartheid, comme la pauvreté et le grand manque de services sociaux.
En 1995, la constitution transitoire de 1993, élaborée pendant les négociations pour mettre fin à la domination politique blanche, est remplacée par une nouvelle constitution, adoptée au parlement par la quasi-unanimité des députés de l’ANC et du parti national. Peu de temps après, le 30 juin 1993, les ministres du parti national quittent le gouvernement d’union nationale pour entrer dans l’opposition. Des lois établissent la discrimination positive destinée à favoriser l’intégration économique des Noirs.
Dès le début de sa présidence, Nelson Mandela est sollicité pour arbitrer plusieurs conflits africains bien qu’il souhaite tenir son pays à l’écart des conflits régionaux. Il accepte cependant d’être le médiateur de plusieurs négociations de paix, notamment au Zaïre, au Rwanda et aussi en Angola mais les résultats de ses interventions sont mitigés.
Les États-Unis parient sur la nouvelle Afrique du Sud pour bâtir une nouvelle politique efficace à partir de Johannesburg. Le pays est alors considéré comme l’un des dix pays prioritaires au monde et reçoit une aide massive (16% de l’aide américaine à l’Afrique sub-saharienne en 1997). Entre 1994 et début 2001, selon le gouvernement sud-africain, plus d’un million cent mille maisons à bas coût pouvant bénéficier de l’aide gouvernementale ont été construites, accueillant cinq millions de Sud-Africains sur les douze millions et demi de mal logés ainsi que quatre millions neuf cent mille personnes, pour la plupart habitant les anciens homelands, bénéficient d’un accès à l’eau potable et un million sept cent cinquante mille foyers sont raccordés au réseau électrique.
A la fin de son mandat en 1999, Nelson Mandela décide de se mettre en retrait de la vie politique, laissant la présidence de la République à Thabo Mbeki après une victoire de l’ANC. La retraite de Mandela n’est cependant pas inactive, il participe à de nombreuses œuvres caritatives et fonde notamment l’organisation non gouvernementale Nelson Mandela pour favoriser l’éducation, le devoir de mémoire et la lutte contre le sida.
En juin 2004, suite a un cancer de la prostate, Nelson Mandela décide de se retirer de la vie publique pour profiter de sa famille
...