Introduction à l'histoire de l'Occident médiéval.
Par Ramy • 7 Juin 2018 • 4 623 Mots (19 Pages) • 495 Vues
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→ Les ambitions carolingiennes
Charlemagne réunifie l'Empire et se fait sacrer à Reims. Il y a une renaissance politique, culturelle et religieuse symbolisée par un renouveau des études, de la hiérarchie ecclésiastique. "Se forge alors une civilisation commune à tout l'Occident, prélude à la future chrétienté" (p.42). "De tout ce renouveau, l'Eglise fut la plus grande bénéficiare" (p.45). S'ensuit une courte embellie économique: légère croissance démographique, progrès de l'agriculture, du commerce, notamment avec la création du denier d'argent. "Les Carolingiens nourrirent de grandes ambitions pour cet immense royaume, devenu empire, qu'ils voulurent pacifier et unifier" (p.49).
→ La rupture de l'unité
Mais sous les dynasties carolingiennes, il y a éclatement de l'Empire: il est divisé en trois par les fils de Louis Le Pieux (Louis le Chauve, Louis le Germanique, Lothaire) après sa mort. Les grandes familles assoient leur puissance: "C'est ainsi que, dans tout l'ancien Empire carolingien, s'enracinent des dynasties de potentats locaux qui excercent encore le pouvoir au nom du souverain, dont ils savent se passer, à sa moindre défaillance" (p.53). Des invasions (Sarrasins, Vikings, Hongrois) touchent l'Occident. Certains, comme les Danois en Neustrie, se sédentarisent et se convertissent. "Le monde carolingien enregistre donc de profondes mutations sous l'effet cumulé de sa crise interne et des sérieux coups de boutoirs qui lui sont portés de l'extérieur" (p.55). "Le Xè siècle, mal connu des historiens par manque de sources, en conséquence mal aimé, parfois baptisé "le siècle de fer" (Pierre Riché) fut à coup sûr celui qui vit mûrir un nouveau visage de l'Occident" (p.56) Ainsi à l'aube de l'essor, la vie reprend doucement: il y a transformation de la carte politique et naissance de langues nationales dont l'usage se répand rapidement.
- Moyen-Âge central
Le développement profond des royaumes occidentaux et la prépondérance chrétienne
Mots-clés: féodalité; vassi dominici; chevaliers; croisades; expansion; seigneurie foncière; ban; serfs; renaissance urbaine; Clunis; Grégoire VII; hérésie; ordres mendiants; inquisition; Humiliés; art gothique et roman; royaumes; Otton Ier; Hugues Capet; France; Angleterre; St Louis.
→ L'âge féodal: princes et sires
De nouveaux maîtres arrivent au pouvoir: il y a émiettement du pouvoir central, concentration locale des influences, apparition des premiers châteaux. La relation entre seigneurs et vassaux ordonne la société: importance du fief, instauration de l'habitude de favoriser l'aîné dans les familles aristocratiques. Le monde de la chevalerie connaît un essor: cérémonie de l'adoubement, développement des croisades, apparition d'ordres religieux militaires basés sur l'idéal chrétien (comme les Templiers). Les chansons de geste décrivent les histoires des héros comme Roland. "Les seigneurs imposèrent à l'Occident le règne d'un ordre local [...]. Doté d'une réelle efficacité, il laisse s'épanouir une croissance sans précédént, sur laquelle les nouveaux maîtres surent appuyer leur puissance" (p.70).
→ Le grand essor des campagnes occidentales
Les facteurs et signes de l'expansion économique sont multiples: croissance démographique et techniques plus performantes (meilleur matériel et mise au point de l'assolement triennal, début du défrichement massif). La seigneurie foncière (= propriétaire de terres) et la seigneurie banale (= qui exerce le ban) se séparent ou se mélangent. Il y a apparition du sevrage (= un serf obtient des terres en échange de redevances), dont "on a pu parler à son propos d'une 'seigneurie personnelle' " (p.79) et des chartes de franchise (= documents écrits par les seigneurs consignant les droits et devoirs des communautés). "Les fruits de l'expansion ne se répartirent pas uniformément entre les ruraux mais furent, au contraire, à l'origine de nouvelles différenciations sociales" (p.81).
→ Floraison urbaine et commerciale
Il y a augmentation de la production artisanale et des échanges: les draps de laine d'Occident s'échangent contre des épices, fourrures, peaux. Le commerce se développe autour de la mer Méditerranée et des mers nordiques. Les premières "sociétés de la mer" naissent. Il y également un renouveau de la monnaie. De plus, il y a une renaissance urbaine: suite à l'exode rural, explosion des vieux centres, naissance des faubourgs et banlieues, émergence de nouvelles villes. Naissance des communes (sous serment commun), affranchissement des barrières seigneuriales. Une société originale se met alors en place: dominance des marchands (création de guildes), du patriarcat urbain (leur puissance économique leur permet de régir l'ensemble de l'activité humaine ainsi que d'avoir le monopôle des magistratures municipales). A l'échelon inférieur: les artisans connaissent une stricte hiérarchie (naissance d'associations → les métiers, parfois avec un caractère religieux → les confréries). Les clercs s'occupent de la population tombée en pauvreté. "La société urbaine affirme sa singularité par rapport à celle des campagnes" (p.92), se manifestant par l'édification de monuments (enceintes, églises, halles). "De sorte, une culture urbaine s'élabore progressivement" (p.93).
→ La construction de la chrétienté
La place de l'Eglise dans la société féodale: importance des moines clunisiens (= suivant la réforme bénédictine) aussi appelés moines noirs, prônant la valeur des prières, qui font l'objet de toutes les faveurs. Les princes interviennent dans la vie matérielle de l'Eglise: distribuent évêchés et abbayes à leur entourage. Le clergé simoniaque et nicolaïte ("plus généralement, une Eglise 'tombée aux mains de laïcs' " p.96) est dénoncé. Mais la réforme grégorienne (Grégoire VII), qui "n'ambitionnait rien moins que de redéfinir les relations entre les dimensions spirituelle et temporelle du monde" (p.97), instaure une stricte hiérarchie en affirmant la prédominance
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