Etude de documents d'Histoire sur la puissance américaine
Par Ramy • 27 Septembre 2018 • 1 443 Mots (6 Pages) • 662 Vues
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La première partie de la puissance américaine correspond donc au hard power, qui est leur force militaire (tant pour dissuader que pour intervenir) et économique (qui leur permet d’exporter leur modèle et leur mode de vie) : on rejoint la deuxième conception de la puissance américaine.
Deuxièmement, la puissance américaine s’illustre par le soft power, qui est la propagation de leurs valeurs et de leur culture pour influencer.
Pour commencer, les américains considèrent qu’il leur revient « de servir de guide » (l. 9) pour les autres nations. Selon De Gaulle, Truman pense que pour que le monde vive en paix et sans problèmes, il suffit qu’il adopte « la démocratie à la manière du Nouveau Monde » (l. 6-7), qu’il « [adopte] le leadership de Washington » (l. 8). Les américains prennent l’initiative et pensent qu’ils sont les guides du monde, un rôle hérité de la colonisation avec la « destinée manifeste ». Dominants dans tous les domaines, les Etats-Unis se veulent d’être les « architectes d’un nouvel ordre mondial » : en 1944 ont lieu les accords de Bretton Woods, qui assurent une stabilité économique relative, suivis en 1945 par la fondation de l’ONU, dans le but d’assurer la paix et le dialogue entre les Etats.
Ensuite, les Etats-Unis exportent dans le monde entier leur culture. Des marques symboliques de la mondialisation naissante apparaissent dans le tableau d’Authouart, comme Coca-cola et McDonald’s. On retrouve aussi de nombreux films culte des débuts du cinéma américain, comme Les oiseaux d’Alfred Hitchcock, King Kong, Vérités et mensonges d’Orson Welles. Au premier plan, une scène de combat de western rappelle l’univers sacré des cow-boys. On voit aussi des symboles de la culture américaine, comme le dessin de comics sur lequel on voit un baiser, la voiture rouge au centre du tableau et le motard aux couleurs américaines à droite. Encore aujourd’hui, on parle d’américanisation de la culture. Les Etats-Unis ont su, dès la fin de la guerre froide, exporter leur mode de vie, l’american way of life. Des jeans, chewing-gum et cigarettes, jusqu’aux IPhones modernes, ces produits sont maintenant mondialisés.
Enfin, le soft power américain s’étend à l’influence des populations par l’exportation du rêve américain et par le contrôle des médias. Dans le tableau d’Authouart, on retrouve ces idées. A droite, un écran s’ouvre sur la Monument Valley et les grands espaces américains, symboles de liberté. Dans le coin inférieur gauche, un bateau peu faire penser à un pays ouvert aux immigrants. On remarque également au couple noir en train de s’embrasser dans la rue, signe d’un pays cosmopolite et moderne. Enfin, diverses unes de journaux célèbres figurent sur le devant du tableau, le New York Times, The village voice ou encore USA today, un journal à scandales. Le tableau fait ainsi allusion aux réseaux sociaux actuels, si puissants et si mystérieux pourtant. Le soft power des américains réside aussi en cette capacité d’espionner le monde entier : les data-centers sont basés aux Etats-Unis, les GAFA sont toutes des compagnies américaines et des organisations sont chargées de ce travail de surveillance mondiale (la CIA, la NSA…).
Pour conclure, la puissance américaine est constituée de deux facettes : le hard power et le soft power. Elles sont différentes et complémentaires : alors que le hard power assure aux Etats-Unis la suprématie militaire et économique, le soft power permet d’agir plus indirectement par la propagation à l’échelle mondiale de leur culture, de leurs valeurs et de leurs idées. La conception prédominante dans le texte de De Gaulle est celle du hard power, par référence au président Truman qui va prendre de nombreuses mesures interventionnistes (budget militaire élevé, course à l’armement, doctrine Truman, création d’organismes supervisés par les Etats-Unis). Dans le tableau du peintre français, c’est bien-sûr le soft power qui prédomine. Cependant, ces documents n’apportent pas toutes les clés pour comprendre la puissance des Etats-Unis. Ainsi, au niveau du hard power, il n’y a aucune référence précise en matière de budget militaire ou d’armement. De plus, ce passage ne correspond qu’à une période de début de guerre froide et ne fait donc pas allusion aux interventions américaines armées récentes, que ce soit des succès ou des échecs (Vietnam, Afghanistan). Au niveau du soft power, certains symboles importants ne figurent pas sur le tableau, comme la statue de la liberté, captain America ou Uncle Sam.
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