Etats nationaux au Moyen-Âge
Par MistoryAlia • 3 Novembre 2018 • Cours • 7 514 Mots (31 Pages) • 420 Vues
RENAISSANCE DES ETATS NATIONAUX AU
MOYEN-AGE
L’état nation est un modèle qui s’est répandu partout, une formation politique et sociale originale.
La nation est une société d’Hommes établie par leur naissance sur un territoire donné qui ont la même histoire et une langue commune. La nation se transforme en nation politique donc forme un peuple souverain.
Cette formation va se différencier des autres systèmes qui sont :
- Le clan : lien de parenté, système de famille avec pour élément fondamental le rattachement à un ancêtre commun.
- L’empire : regroupement de tous clans, toutes communautés locales, sous autorité d’un monarque par volonté suprême d’un dieu ou de dieux. Type de monarchie universaliste particulièrement bien incarné par la Chine pendant 2 millénaires, mais aussi chez les Assyriens dans l’Antiquité, chez les Perses, chez les Grecs au temps d’Alexandre et dans l’Empire Romain.
Il faut se rappeler que l’état nation n’est pas né d’une nécessité qui s’est imposé de manière inéluctable, il se dégage par accident du modèle impériale. On commence le monde médiéval avec un modèle impérial qui était le monde romain même s’il est divisé, et on voit surgir de ce modèle un système d’état qui va se mettre en place au court du millénaire médiéval.
Ce millénaire médiéval qui va permettre l’effacement du modèle impérial mais aussi la réforme de l’autre forme de domination à destinée universelle qui est très importante à l’époque médiéval, c’est l’église. L’église va subir/faire une très grande réforme, la réforme grégorienne. De ces éléments va surgir ce qu’on appelle les royaumes féodaux nés de l’écroulement de l’empire.
Donc les états modernes européens sont les héritiers directs de ces monarchies féodales et de ces préfigures, ces états nations, que nous connaissons.
L’effacement du modèle impérial en Occident.
L’Empire a rassemblé autour de la méditerranée l’ensemble du monde civilisé autour de deux langues : le latin et le grec. La définition de la barbarie est de ceux qui ne parle pas, dont on ne comprend pas la langue, c’est-à-dire ni latin, ni grec. Au-delà de la civilisation c’étant donc le monde des barbares, de la barbarie. Dans ce système l’empereur n’est pas à proprement parler un chef d’état mais il est le souverain pontife, délégué des dieux et préposé au maintien de l’ordre du monde. Cet empereur fait l’objet d’un culte dont le contenu religieux n’est pas anecdotique c’est vraiment un pré-culte vis-à-vis de l’empereur.
C’est ce qui va expliquer les persécutions religieuses contre le christianisme et l’acceptation et revendication par les Empereurs de cette religion car si l’Empereur est l’homme des dieux, celui qui refuse l’ordre de la cité ne peut être qu’un trublion. Donc les chrétiens qui disent qu’ils ne veulent pas des dieux de l’Empire sont condamnés au titre d’être atheos, athées, contre les dieux.
Pourquoi au IVe siècle l’Empereur passe du côté chrétien ? En acceptant le christianisme c’est plus simple pour l’Empereur d’être le garant de l’ordre du monde puisqu’un dieu dans le ciel correspond à un empereur sur terre tandis que des dieux dans le ciel pourraient justifier des empereurs concurrents sur terre.
Cette monarchie universelle va beaucoup plus s’entendre avec un système de monothéisme, une fois compris, les empereurs vont se faire baptisés, il devient donc treizième apôtre mais ça ne change pas la structure impériale puisque toujours avec l’unité de la civilisation, de l’appareil politique et aussi de l’église, après 313 c’est le décret de Milan qui libère le culte chrétien et fait de l’Empereur le chef de cette force.
Décomposition de l’empire.
Il va se décomposer car il va faire l’expérience de son unité, de sa légitimité, face aux barbares mais situation paradoxale car depuis le IIIe siècle ils sont largement présents au sein de l’empire et notamment à titre individuel ils vont peupler l’armé impérial qui est sous l’autorité de duc qui sont au départ des romains mais qui vont devenir barbare. On a également des barbares qui vont peupler l’empire de manière collective, c’est le système du foedus qui est une alliance entre monde romain et des peuples entiers fédérés donc lié par un contrat, installé dans l’empire, établi sur le sol impérial et a charge de service sous conduite de leur propre roi.
Depuis l’Antiquité le mot de roi on ne l’aimait pas à Rome car pour les romains les rois c’était des chefs de tribus au pouvoir arbitraire, des hommes dont ils se méfiaient beaucoup. Donc de ces rois qui resurgissent l’Empire fut inquiet et on passe graduellement au royaume constitué : Royaume Ostrogotique, Royaume Visigotique, qui sont le résultat des invasions, des grandes migrations.
A partir du Ve siècle on parle surtout de langue slaves ou germanique vont même prendre le pouvoir des papes et empereurs. C’est une période de grands désordres et qui est mal ressenti par les représentants du pouvoir impériale mais n’ont rien pour aller envers ça.
Une carte nous montrant l’Empire qui vole en éclat par les invasions multiples, un empire que l’on croyait indestructible est mort et en 476 un chef barbare Odoacre va déposer l’empereur romains et renvoi les insignes du pouvoir impériale au détenteur de Constantinople. Mais au pire il renait puisque l’on a deux empires : l’empire romains meurt il ne reste plus qu’un seul empire qui a récupéré les insignes. Donc l’empire est mort pour Rome mais réunifié puisqu’il n’y a plus de titulaire en occident.
Tout va aller vite. Les rois barbares vont étendre leur pouvoir, voilà comment ils se sont installés, avec des noms qui nous ont marqué puisque nos noms viennent encore de là : les Angles (les anglais), les Francs (la France), la Lombardie, la Bourgogne, tous ces noms viennent des barbares donc l’état nation est né via ces origines de migrations à cette époque. Il a son origine mais ces royaumes ne sont pas des états nations, le pouvoir appartient au détenteur de la force, se sont ces rois et ils ont une grande faculté d’adaptation car vont travailler en synergie avec l’aristocratie sénatoriale, qui était de culture romaine, dont sort les évêques comme Grégoire de Tours au VIe siècle issu en droite ligne et va servir les francs.
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