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Dissertation sur Léon Bourgeois IIIe République

Par   •  27 Novembre 2017  •  2 550 Mots (11 Pages)  •  403 Vues

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dont l’oeuvre toute entière ait été à un plus haut degré imprégnée de pensée et de fraternité maçonniques."

II) Des projets liés à des évènements sociaux passés : la dette sociale

A) Des avantages partagés

Léon Bourgeois avance certains projets apparaissant comme des avantages pour toutes les personnes sans exception. La base de ses propositions restant le "trésor moral et intellectuel" accessible à tous, passant par l’enseignement. Il évoque premièrement la gratuité de l’Ecole (au niveau élémentaire, secondaire et supérieur), ainsi, si un Homme se voit refuser l’éducation cela doit être à cause de ses inaptitudes et non à cause du coût de la formation ; puis la limitation des heures de travail (non pas dû à un intérêt économique ou financier mais à la nécessité de la formation et de la culture de l’esprit), pour permettre à tout Homme d’avoir le temps de profiter de sa vie morale ; enfin, le secours à la force commune qui consiste à garantir un minimum d’existence pour toute personne ne pouvant se conserver par ses propres forces (personnes âgées ou victimes d’accident du travail ou de chômage) ; cela passe par la mutualisation.

Cette intention de créer des avantages qui se veulent être communs et ouverts à tous est la conséquence d’un évènement marquant dans la vie politique de Léon Bourgeois : son implication dans la guerre franco-prussienne. En effet, il s’engage en septembre 1870, intègre l’artillerie de défense et sert comme fourrier (chargé de la distribution des vivres et équipements) ; marqué par cette expérience du conflit armé et de la vie quotidienne, il se sent de plus en plus impliqué par la direction de la défense du pays, se voulant humaniste et pacifiste et luttant pour la Paix comme principe fondamental de la vie en société. Il devient membre actif du comité de guerre et vice-président de la commission sénatoriale de l’armée.

Cet épisode fut une des bases de sa doctrine mais surtout de ses idées sociales et de ses propositions de lois, qui permettraient à tous les citoyens sans exception d’avoir les mêmes droits, quelle que soit la situation du pays.

B) L’effacement de l’importance de l’Etat

Dans ce système novateur, la participation de l’Etat devra rester faible et ne concernant que le strict minimum. En effet, pour Léon Bourgeois, l’Etat ne devra se contenter que d’assurer la garantie des droits et devoirs et non prendre des décisions. L’Etat ne représente qu’une association de personnes et non une haute autorité. Pour cela, Léon Bourgeois affirme la nécessité de certaines mesures économiques concernant l’Etat : en premier lieu, il évoque la nécessité de la diminution des budgets de l’Etat et de la dette publique ; mais aussi la suppression des privilèges pour les fonctionnaires et de l’excès des charges militaires.

Cette volonté de laisser l’Etat de côté n’est rien de nouveau pour Léon Bourgeois ; en effet, la grève minière de Carmaux (Tarn) qui éclate en février 1883, un mois avant la création du premier syndicat des ouvriers mineurs, lui avait déjà permis de s’interroger sur la résolution d’un problème. Lorsque cette crise explose, Léon Bourgeois est Préfet du Tarn, et décide de s’opposer à l’intervention des forces de l’ordre pour résoudre la grève ; en effet, il juge cette solution disproportionnée et pense qu’elle pousserait les mineurs vers le socialisme, déçu par la République. Il favorise le dialogue et le droit à la force et prend la place d’un médiateur entre les ouvriers mineurs et les propriétaires de mines. Il effectue quatre tentatives d’accord entre ces deux partis, qui échouent. Il se rend alors à Paris et rencontre le Conseil d’administration des mines. La réponse de la direction étant définitivement négative, plus aucune concession de sa part ne sera faite, Léon Bourgeois encourage les ouvriers à se remettre au travail après six semaines de grève. Puis il assiste à l’assemblée générale des grévistes, qui le remercient pour ses conseils et son aide, mais il est aussi décoré de la Légion d’honneur pour son rôle pacificateur.

III) Des règles sociales comme conséquences de lieux divers : le quasi-contrat

A) Des obligations communes

Ce quasi-contrat, approuvé par tout citoyen à sa naissance représente un échange équitable de services : des avantages ouverts à tous mais aussi des risques supportés en commun. C’est pour cette raison que dans ce système il y aura certaines obligations : tout d’abord, toute forme de privilège et de distinction des classes sera considérée comme inadmissible, tout comme n’importe quel obstacle légal à la liberté de conscience et de pensée ; ensuite, les monopoles seront interdits, sauf si leurs recettes sont exclusivement destinées à la collectivité ; pour finir, la contribution obligatoire des associés sera mise en place à travers un impôt progressif.

Ce souhait d’instaurer des règles sociales à travers des obligations n’est pour Léon Bourgeois que le résultat de certains lieux dans sa carrière l’ayant inspiré. En effet, ayant exercé à l’extérieur de la capitale pendant plusieurs années, il demande en août 1883 à se rapprocher de Paris en raison de la maladie de son père. En août 1887 il reçoit la Légion d’honneur de la part de Louis Herbette, qui lui propose le poste de préfet de police de Paris ; Léon Bourgeois le refuse car il considère la fonction comme la "plus antipathique". Il rejoint tout de même la préfecture de police en novembre suite au scandale des décorations (obligeant Arthur Gragnon à démissionner) et fait maintenir l’ordre dans la capitale, où se déroulent des manifestations liées à l’élection présidentielle. Enfin, lorsqu’il accède à la Présidence du Conseil en 1895 et qu’il exprime son envie d’instaurer une politique de solidarité, il rencontre une forte opposition : la Chambre et le Sénat s’opposent à sa proposition d’impôt général et celle sur les associations ; il démissionne le 23 avril 1896.

Toutes ces obligations que Léon Bourgeois a dû affronter durant sa carrière politique, dans différents lieux, ont inévitablement inspiré ses idées et son désir de fonder des obligations sociales devant être subies par tous.

B) Des sanctions inévitables

Léon Bourgeois prévoit des sanctions pour les personnes refusant d’adhérer à ce quasi-contrat. Parmi elles, il existe l’exclusion : la personne peut sortir librement de la société et personne

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