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Couronnement impérial de Charlemagne

Par   •  22 Mars 2018  •  3 317 Mots (14 Pages)  •  524 Vues

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B) Le contexte de l'Empire Byzantin

Nous allons évoquer maintenant la situation de l'Empire Byzantin. En effet ce dernier est évoqué dans le Corpus, dans la lettre d'Alcuin, qui parle « de la puissance séculière de la deuxième Rome ; avec quelle impiété le chef de cet empire a été déposé, et non par des étrangers mais par les siens et par ses propres concitoyens ». Alcuin fait ici référence à la chute de l'Empereur iconodoule Constantin VI, empereur Byzantin de 780 à 797. En effet, en 797, à la suite d'intrigues avec des évêques et des courtisans l'impératrice Irène organisa une conspiration contre Constantin, qui fut capturé et aveuglé sur ses ordres en 797. L'Empereur d'Orient était donc une femme, ce que les Annales de Lorsch mentionnent également : « et parce qu'à cette époque, dans le pays des Grecs, le titre d'empereur n'était plus porté et qu'une femme chez eux tenait l'Empire ». Charlemagne était donc, de ce fait, encore plus désigné pour devenir le nouvel Empereur. Et les rapports du roi des Francs avec l'Empire Byzantin furent complexes, et ceux-ci s'étaient envenimés alors que Charlemagne avait tenté d'étendre sa suprématie à l'Italie du Sud, mais lorsque Irène arriva au pouvoir, elle se hâta de faire la paix avec le roi des Francs. Donc, la situation du pouvoir dans l'Empire Byzantin favorisait nettement le Sacre en tant qu'empereur de Charlemagne.

C) Un Pape en souffrance

Mais si la toute puissance de Charlemagne sur l'Occident ainsi que la fragilité du pouvoir dans l'Empire Byzantin accentuaient d'emblée les chances de Charlemagne d'arriver au poste d'empereur, la situation du Pape et de l'Eglise l'incitaient également fortement. D'abord, Alcuin parle de ce « ce qui a été fait contre celui qui tenait ledit siège », ce que va préciser Eginhard : « les Romains ayant accablé de violence le pontife Léon – lui crevant les yeux et lui coupant la langue – l'avaient contraint à implorer le secours du Roi. » En effet, Léon III, pape de 795 à 816 était en butte aux attaques de ses ennemis et accusé par eux de divers crimes. Il franchit donc les Alpes pour obtenir l'assistance de Charlemagne. Celui-ci descendit en Italie , refusa de juger le pape, qui se justifia par un serment d'innocence. Et tout ceci est expliqué dans le corpus : dans les Annales Royales, on voit que « le pape Léon accompagné des Romains, vint au-devant de lui […] une enquête sur les accusations portées contre le Pape [qui] se disculpa par serment des accusations portées contre lui […] peu de jours après, il fit comparaître ceux qui, l'année précédente, avaient déposé le pontife ». On retrouve également cela chez Théophane, qui explique que « Léon s'enfuit auprès du roi des Francs, Charles, lequel punit fortement ses adversaires et le rétablit sur son siège quand Rome tomba au pouvoir des Francs. Et rendant la pareille à Charles, il le couronna basileus (Roi en Grec ancien) des Romains. » En clair, les difficultés du Pape à Rome ont accéléré l'accession au titre d'empereur de Charlemagne, car Léon III avait besoin de la protection de l'Empereur.

Donc, Charlemagne, maître d'un royaume singulièrement « dilaté », protecteur de l'Eglise et du peuple Chrétien qui avait trouvé son unité spirituelle sous sa conduite, Charlemagne jouissait d'une autorité immense. Si on ajoute à cela le fait que l'Empire d'Orient soit gouverné par une femme, et que le Pape est sous la protection de l'Empereur qui «a punit fortement ses adversaires », on voit bien que le Sacre en tant qu'empereur de Charlemagne était une évidence.

II) La cérémonie du Sacre

A) Différentes descriptions de la cérémonie.

Dans cette deuxième partie, nous nous intéressons à la cérémonie du Sacre. Tout d'abord, il est opportun de rappeler que c'est l'Assemblée mixte que Charlemagne présida, le 23 décembre 800, devant laquelle Léon III se disculpa par un serment purgatoire de toutes les accusations de qui avaient été portées contre lui, qui émit le vœu que Charlemagne prît le titre d'Empereur. Dans ce corpus, on peut voir différentes descriptions de ce Sacre, et notamment à travers ces différentes descriptions, des différents points de vue.

Si Eginhard explique d'abord que Charlemagne était d'abord opposé à ce sacre, mais, après que le Pape l'ait couronné, accepta son rôle. Dans les Annales Royales, on parle d'acclamation du Peuple : « Le roi, […] se levait, le Pape Léon posa la couronne sur sa tête et tout le Peuple l'acclama : « A Charles auguste, par Dieu couronné grand et pacifique empereur de Romains, vie et victoire ». Cette notion de soumission à la volonté du Peuple chrétien se retrouve dans les Annales de Lorsch : « se soumettant humblement à Dieu et à la demande des prêtres et tout le peuple chrétien , […] il prit le titre d'empereur avec la consécration du Seigneur Pape Léon ». On voit donc bien que ce Sacre se fait avec l'acclamation de Charlemagne, par le Pape, et l'Eglise, qui a émit le vœu de le faire empereur ainsi que le Peuple qui le proclame par acclamation.

B) Un sacre impérial qui rappelle ceux des Empereurs romains.

Ensuite, ce sacre a une connotation historique importante. En effet, de par son lieu d'abord. Charlemagne est le Premier Empereur d'Occident depuis 476 et la chute de l'Empire Romain. Charlemagne est donc sacré à Rome et par le Pape. Ensuite, dans les Annales Royales, on s'aperçoit bien de la dimension historique de ce sacre : « il fut adoré par le successeur des Apôtres à la manière des anciens princes. » et se fait également appelé « Roi des Romains ». De plus, Charlemagne est sacré avec un cérémonial aulique utilisé depuis Dioclétien, empereur Romain ayant régné de 284 à 305. Charlemagne est donc l ‘ »Empereur des Romains » et ceci représente une sorte de consécration et de reconnaissance envers le Royaume Franc, le plus puissant de l’Occident, mais aussi une reconnaissance religieuse pour la lignée des Carolingiens qui se proclament « choisis par Dieu ». Ce sacre est donc dans la tradition des empereurs romains d’Occident post-Moyen-Age. Le rétablissement de l’idée d’empire inscrit Charlemagne dans la continuité du monde romain.

C) Le rapport de

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