Composition de géographie sur les territoires du Brésil et des Etats-Unis
Par Ninoka • 21 Septembre 2018 • 1 426 Mots (6 Pages) • 503 Vues
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La maîtrise du territoire étatsunien est aujourd’hui complète. Les Etats-Unis se sont lancés, à partir du XIXe siècle, à la conquête de l’Ouest jusqu’au Pacifique, afin d’acquérir de nouvelles terres (agricoles) et de nouvelles richesses (or, pétrole). Après avoir battu les Anglais, vaincu les Amérindiens et repoussé les Mexicains, les Américains, en un peu plus d’un siècle, preuve de leur Destinée manifeste, se sont ainsi rendus maître d’un pays-continent et de deux façades maritimes ouvertes sur le monde, l’Atlantique et le Pacifique. La maîtrise du territoire, après sa colonisation, fut la deuxième étape. Très vite, dès le XIXe siècle, les Américains ont multiplié les voies d’accès, routières puis ferroviaires (1869, construction du chemin de fer transcontinental), afin de relier les quatre points cardinaux, Nord-Sud, du Canada au Mexique, et Est-Ouest, de l’Atlantique au Pacifique. L’immensité du pays imposait aux états-Unis d’aménager un réseau de transports de premier ordre, sans lequel le développement économique aurait été ralenti. C’est aussi pour cette raison que, dans ce pays immense où les distances sont considérables, les télécommunications et l’avion ont trouvé leur plein épanouissement au cours du XXe siècle. La maîtrise du territoire brésilien, de son côté, n’est encore que partielle. Le Brésil, comme les Etats-Unis, a été colonisé par les Européens, qui sont arrivés par la mer sur la côte orientale, première mise en valeur. Mais, alors que la conquête du territoire a été rapide en Amérique du Nord, celle-ci a été plus lente en Amérique du Sud. Au Brésil, la progression s’est effectuée selon une double direction : d’Est en Ouest sous l’influence de la colonisation ; et du Nord au Sud à la faveur des différents cycles économiques, constitués d’avancées et d’abandons, puis le Sudeste au moment de l’industrialisation (Sao Paulo, Rio de Janeiro). Résultat : au milieu du XXe siècle encore, le Brésil mis en valeur ne s’étend pas à plus de 150 km de la côte. Le Brésil, enfin, contrairement aux Etats-Unis, n’a qu’une seule façade maritime, qui se termine par le cul-de-sac amazonien, très incomplètement contrôlé, malgré l’implantation en 1960 de la capitale Brasilia dans la partie sous-développée du pays pour désenclaver les régions intérieures délaissées. La maîtrise de l’espace est donc inégale. Elle est assurée pour les Etats-Unis par le réseau de transports et de télécommunication le plus vaste et le plus complet du monde. Elle demeure encore inachevée au Brésil, où elle suit un gradient décroissant du Sud-Est vers le Nord-0uest, malgré la construction de la route Transamazonienne et l’amélioration récente des réseaux de télécommunication. Voilà pourquoi, aujourd’hui, l’avancée du front pionnier amazonien répond à des intérêts politiques, économiques et sociaux : intérêts politiques, pour lutter contre les pertes de souveraineté au bénéfice de peuples premiers ou de pays voisins qui en revendiquent la propriété ; intérêts économiques, pour tirer des richesses de territoires encore peu mis en valeur ; intérêts sociaux, pour permettre aux paysans sans terre d’accéder à la propriété s’ils acceptent de s’établir dans le Grand Ouest. Les Etats-Unis et le Brésil disposent d’un territoire intégré, au sens où l’organisation de celui-ci lui permet d’être adapté aux exigences de la mondialisation. Mais alors que le territoire étatsunien est parfaitement intégré à la mondialisation, celui du Brésil ne l’est que moyennement.
La puissance mondiale des Etats-Unis et du Brésil doit donc beaucoup à leurs territoires, tout à la fois maîtrisés et intégrés, en dépit de la persistance d’inégalités socio-spatiales. A ce titre, l’espace géographique de ces deux pays, au même titre que leur politique, leur économie ou leur culture, constitue une force bien davantage qu’une faiblesse.
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