Analyse discours mussolini
Par Andrea • 17 Octobre 2017 • 1 995 Mots (8 Pages) • 937 Vues
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Dans la confirmation, Mussolini rassure les Italiens que la guerre pour étendre leur empire colonial ne deviendra pas une guerre contre les pays européens. En effet, il semble étonnant pour Mussolini que la Grande-Bretagne ou la France se soulève pour protéger un pays africain, car ceux-ci sont considérés mondialement comme étant une nation inférieure. De plus, il ajoute qu’ils forment une nation assez forte pour résister aux sanctions économiques qui pourraient être établies contre eux et qu’il s’agit d’un sacrifice à réaliser. Ensuite, il affirme que la nation italienne n’a pas peur d’agir de la même façon que ses opposants. Par conséquent, les autres nations doivent craindre la détermination de l’Italie.
Dans la péroraison, Mussolini fait allusion aux grandes périodes de gloire de l’Italie. Dans cette partie, il rappelle aussi que sa nation fait preuve de force d’esprit et de caractère. Puis, il invite l’Italie, les prolétaires et les fascistes à se joindre à sa révolution. Ainsi, il conclut son discours en créant un sentiment de mobilisation. Il désire que le cri de l’Italie soit entendu partout dans le monde, car son cri est « un cri de justice et c’est un cri de victoire ! ».
Identification des prémisses
Le dictateur s’adresse à tous les Italiens. Mais l’auditoire se compose essentiellement des chemises noires de la Révolution. Des individus qui partagent donc les mêmes valeurs idéologiques que Mussolini. C’est pour cette raison que la prémisse prépondérante (Point d’appui) tout au long de son discours repose sur les valeurs idéologiques et patriotiques du peuple (ex. : l’obéissance, l’abnégation, la force, etc.). Il veut mobiliser et unir son public par l’intermédiaire des valeurs fascistes : « Cette manifestation démontre que l'identité entre l'Italie et le fascisme est parfaite absolue, inaltérable. Il n'y a que des cerveaux ramollis dans des illusions puériles ou étourdies par la plus profonde des ignorances pour penser le contraire puisqu'ils ignorent ce qu'est cette Italie fasciste de 1935». Et il fait passer cette idéologie pour un lieu commun de quantité : comme si tous les Italiens adhéraient à ces valeurs.
Le dictateur italien invite également son auditoire à l’action. Pour cette raison il emploie des lieux d’existant : « Cependant nous ne pouvons feindre d'ignorer les éventualités de demain ». Il amène ainsi le peuple à vivre pleinement le moment présent : « Depuis de nombreux mois, la roue du destin tourne, sous l'impulsion de notre calme et de notre détermination vers son but naturel. Au cours de ces dernières heures, son rythme est devenu plus rapide : il est désormais irrépressible ».
Par ailleurs, le «duce» utilise également des faits à plusieurs reprises afin d’ajouter de la crédibilité à son discours : «Vingt millions d'Italiens sont en ce moment même rassemblés sur les places d'Italie. C'est la plus gigantesque démonstration de toute l'histoire du genre humain ». Toujours pour des raisons similaires, il emploie des présomptions, c’est-à-dire l’usage d’une opinion admise. En effet, il tente de faire passer une potentielle hypothèse (le fait que ce soit la plus grande démonstration de l’histoire) comme un fait déjà admis : «C'est la plus gigantesque démonstration de toute l'histoire du genre humain ». Mussolini joue aussi sur une certaine hiérarchie des valeurs : leur enlever la place au soleil représenterait «la plus noire des injustices». Avec une telle affirmation, il entend donc que l’Italie est supérieure à d’autres peuples moins «civilisés».
En conclusion, il s’agit d’un discours fort intéressant. En effet, il s’agit d’un indicateur fort important qu’une Seconde Guerre mondiale se prépare. Le discours illustre notamment que le règlement de la Première Guerre mondiale ne convient pas à l’ensemble des nations, que les mouvements impérialistes n’ont pas peur de s’affronter et que certaines nations ont un désir d’élargir leurs frontières.
BIBLIOGRAPHIE
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