Un monde multipolaire
Par Junecooper • 12 Décembre 2017 • 1 820 Mots (8 Pages) • 571 Vues
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Dans une deuxième partie, nous montrerons que ce ne fut pas toujours ainsi, et qu’en effet, avant les années 1990, on avait un monde unipolaire avec les économies-monde. La notion d’économie-monde fut forgée par l’historien Fernand Braudel pour définir un territoire sur lequel s’exerce une intégration économique décroissante à partir de son centre. D’abord, on pourrait parler de la Grande-Bretagne, première économie-monde. Cette dernière eut deux atouts pour assurer sa suprématie mondiale au XIXe siècle. Premièrement, grâce à ses vastes réserves de charbon situées près des côtes, elle put alimenter ses industries et exporter cette source d’énergie, nécessaire à la première révolution industrielle dans le reste des pays. Ensuite, grâce à son Empire, elle put importer toutes les matières premières nécessaires pour son développement. Ainsi, la Grande-Bretagne devient « l’atelier du monde » : en 1850, elle produisait le 40% des produits manufacturés de la planète. Le cœur de cet atelier était Londres, premier port au monde et centre mondial des finances. Son échange était surtout effectué avec ses partenaires américains et européens (au sujet de la première guerre mondiale par exemple). Après 1918, ses échanges sont de moins en moins nombreux, et s’effectuent surtout au sein de l’Empire. Ainsi, quelques années plus tard, on a l’avènement d’une deuxième économie-monde, et à vrai dire, une superpuissance : les Etats-Unis. À la fin du XIXe siècle, les Etats-Unis surgissent sur la scène internationale, grâce à une économie en plein essor que la Première Guerre Mondiale dynamise encore. Il faut cependant attendre jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale pour qu’ils accèdent à la domination militaire et culturelle en s’opposant aux ambitions de l’URSS. Ainsi, les Etats-Unis deviennent une superpuissance dès 1944. Par les accords de Bretton Woods, le dollar surpasse la livre sterling et devient monnaie de référence. Les américains cumulent tous les atouts de puissance : un territoire vaste et unifié, une population jeune et de plus en plus qualifiée, une industrie puissante et innovatrice alliée à une forcer militaire sans équivalent et une place stratégique dans toutes les nouvelles organisations internationales (ONU, FMI, BIRD). Les Etats-Unis étaient donc la plus grande puissance économique. En 1955, avec 5% de la population mondiale, ils produisaient le 50% des biens de la planète. Ils influencent aussi la prospérité de l’Europe occidentale avec le plan Marshall, et ils les encouragent à suivre son exemple. De plus, en 1991, à la disparition de l’URSS, les Etats-Unis deviennent une hyperpuissance. Cependant, avec la mondialisation, sa place est concurrencée. Cette mondialisation fut favorisée par la libéralisation des échanges et l’amélioration des moyens de communication. Les BRIC résultent alors d’une « une mondialisation arrivée à maturité », car c’est l’existence des économies monde qui a permis son existence. On peut donc dire que le monde avant 1990 était complètement unipolaire (d’abord avec la Grande-Bretagne, puis avec les Etats-Unis), et cela a favorisé l’avènement des BRIC.
Finalement, on montrera que le texte ne peut plus s’appliquer à aujourd’hui. En effet, le texte possède plusieurs types de limites. D’abord, il possède des limites temporelles : aujourd’hui, on ne parle plus de BRIC mais de BRIIICSM (avec l’intégration de l’Indonésie, l’Iran, l’Afrique du Sud et le Mexique). Ces nouveaux intégrants sont certes prometteurs : par exemple, l’Afrique du Sud compte avec Johannesburg, la première place financière africaine, et une position clé pour la mondialisation : le cap de Bonne espérance, qui assure une communication maritime avec le reste du monde. En ce qui concerne les limites temporelles, on pourrait aussi parler de la crise économique de 2008, qui ralentit énormément le développement de ces pays. En effet, la chute des finances et des bourses entraîna un effet domino, et peu à peu, la chute financière de chaque pays provoqua la chute d’autres. D’autre part, on pourrait dire que la chine est aussi devenue une superpuissance, voire une hyperpuissance : son PIB, ainsi que le pouvoir d’achat à l’intérieur du pays est bien plus important que celui des Etats-Unis. Ainsi, la Chine et grand nombre de pays sont des moteurs de développement en pleine croissance : on peut dire que le monde d’aujourd’hui est presque apolaire car il a trop de pôles pour en définir un en concret. Il y a aussi un autre type de limites, qui concerne les caractéristiques des BRIC annoncées dans l’article (les points communs et les divergences des pays). Par exemple, une des caractéristiques des BRIC est le fait de développer le secteur tertiaire dans le travail, et pourtant, l’Inde n’est pas du tout un pays de services. De plus, on parle d’une sorte d’unité entre les pays, mais on voit que même à l’intérieur des BRIC on a des disputes : la Chine et le Brésil se disputent l’investissement en Afrique. Finalement, il y a des pays qui ne devraient pas être considérés comme tels : l’Afrique du Sud est un intégrant des BRIIICSM, mais n’a ni le potentiel économique, ni les habitants, et donc, pas la croissance nécessaire.
On peut donc dire que le monde économique et géopolitique a connu en grand nombre de modifications au cours des siècles. En effet, avant les années 1990, on avait un monde unipolaire, d’abord avec l’économie monde britannique, puis l’hyperpuissance américaine. Ensuite, ces économies-monde ont permis l’émergence de certains pays, les BRIC, qui s’affirment sur la scène internationale : le monde d’aujourd’hui est en pleine mutation, et on ne peut pas définir un pôle précis qui domine l’économie mondiale : peut-on alors dire que les BRIC sont le résultat d’une mondialisation arrivée à maturité, ou un moteur pour la mutation polaire ?
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