Economie monde américaine et multipolaire

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70. Ces tensions internes s’expriment aussi face à la montée des inégalités et de la ségrégation à l’intérieur même du pays. Face à cette forte pression, le repli américain au Vietnam est prononcé par Carter et dévoile les Etats Unis comme un colosse au pied d’argile. Cette contestation naissante est également économique. La décennie des années 70 est marquée par les chocs pétroliers de 1973 et 1979. La flambée du prix du baril du pétrole se répercute sur l’ensemble des domaines d’activité et entraine une véritable crise économique. Cette période est marquée par l’inflation, une augmentation du chômage et la fin de la convertibilité en or du dollar lors des accords de la Jamaïque. On remarque aussi un essoufflement du modèle fordiste dans le monde. En effet, le pays est concurrencé par les deux autres pôles de la Triade. La concurrence japonaise élabore même dans les années 60, le toyotisme, organisation du travail qui se veut une amélioration du taylorisme et du fordisme considérés comme insuffisants pour assurer une adaptation rapide des entreprises aux marchés. Cette nouvelle concurrence internationale voit l’économie monde américaine s’affaiblir laissant place à une nouvelle organisation de l’économie mondiale.

Même si les Etats-Unis demeurent une grande puissance, le contexte de mondialisation accélérée laisse de nouveaux pôles s’affirmer conduisant à une recomposition du monde.

Dans un premier temps, cette transformation de l’économie mondiale est permise grâce à l’accélération de la mondialisation, des échanges et des flux. La chute du Bloc Soviétique en 1991 et l’ouverture économique de la Chine à partir de 1979 marquent la victoire du libéralisme à l’échelle internationale. Les capitaux et les marchandises circulent de plus en plus librement et de plus en plus abondamment. En 1995, le GATT est remplacé par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) chargée d’œuvrer pour la baisse des droits de douane et la promotion du libre-échange. La libéralisation économique est accompagnée d’une révolution des transports et des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC). L’amélioration des transports par la conteneurisation et l’intermodalité des réseaux facilite les échanges et les flux. L’essor du trafic aérien facilite les flux de personnes. Avec l’émergence d’Internet, les transferts de données et les flux financiers sont rendus plus aisés. La Division Internationale du Travail est de plus en plus généralisée et les Firmes Transnationales sont devenus des acteurs majeurs de cette phase de la mondialisation. Elles organisent leurs activités à l’échelle planétaire selon le débouché qu’elles veulent conquérir, les coûts de production ou les capacités technologiques d’une région. La conception des produits, la fabrication des pièces détachées et l’assemblage final s’effectuent généralement dans des pays différents. L’exemple du téléphone portable est probant pour démontrer cette véritable réorganisation des échanges mondiaux. Le siège d’Apple est par exemple situé en Californie ou la conception s’effectue mais la production des composants et l’assemblage se fait en Chine (pays atelier). De plus, les matières premières concernant les téléphones comme le coltan, minerais extrêmement recherché, sont exportés la plupart du temps de pays africains. Les échanges mondiaux s’effectuent donc entre plusieurs continents attestant de cette nouvelle division internationale du travail. Cette phase de la mondialisation se caractérise donc par un développement des échanges dans tous les domaines : flux de marchandises (matières premières et produits manufacturés), de services, d’informations, de personnes, de capitaux…

Actuellement, l’économie multipolaire est dominée par trois pôles regroupés sous l’appellation de Triade : il s’agit de l’Amérique du Nord, de l’Europe occidentale et du duo Japon-Corée du Sud. Cette expression est employée en 1985 par un économiste japonais afin de désigner un ensemble qui produit une grande partie de la richesse mondiale. L’intensité des échanges entre ces 3 pôles s’explique principalement par les liens historiques, politiques puissants préalablement existants entre eux. Par ailleurs, la capacité d’innovation se concentre encore principalement dans les pays de la triade. Ainsi, au début des années 90, 75% du PIB mondial est réalisé par ces pays. En 2013, les trois pôles concentrent 68% des exportations mondiales, un poids considérable dans l’économie mondiale. Les pays de la triade concentrent également la plupart des grandes FTN du monde. En 2008, 74% des 500 premières entreprises mondiales étaient basées dans un des trois pôles. Les Etats-Unis demeurent par ailleurs la seule superpuissance (première puissance économique, politique, culturelle, militaire…) Le dollar est toujours la monnaie de référence, les FTN américaines sont parmi les plus performantes et les Américains dominent le secteur des hautes technologies (GAFAM). Mais leur place dans l’économie mondiale a reculé à cause de leur déficit commercial et à l’endettement qui en découle. On remarque d’ailleurs que la Chine est un pays qui prête de plus en plus, notamment aux Etats-Unis. L’Union Européenne produit 28% du PIB mondial à elle seule. Sa monnaie et son marché commun permettent une libre circulation et des flux rapides, moins couteux (pas de barrières douanières). Elle est toutefois également confrontée à plusieurs problèmes : concurrence des pays émergents, chômage, croissance faible, population vieillissante… L’Asie-Pacifique est, elle, le deuxième pôle commercial du globe derrière l’UE. Alimentée par les investissements japonais dans les années 80-90, la zone est aujourd’hui contrôlée par la Chine, seconde puissance économique mondiale en 2010. Le Japon a aujourd’hui une croissance de plus en plus ralentie. Son dynamisme économique est basé sur sa grande capacité dans le domaine des hautes technologies mais il est de plus en plus concurrencé par les NPI et la Chine.

Le monde connait depuis une quinzaine d’années l’émergence de plusieurs pays qui pourrait laisser transparaitre l’apparition de nouveaux pôles économiques mondiaux. En effet, le recul de la Triade est dû principalement à l’essor de nouvelles puissances émergentes. On regroupe les principales d’entre elles sous l’appellation de BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud. Elles ont un poids économique de plus en plus important et en 2009. Ainsi, en 2009, elles produisaient près d’ ¼ du PIB mondial. La Chine est le pays qui a connu la croissance la plus impressionnante depuis 2000 avec