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Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875

Par   •  18 Juin 2018  •  3 024 Mots (13 Pages)  •  605 Vues

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Ainsi, après que le mouvement ouvrier et le socialisme se soient affirmés dans la vie allemande, ils vont se diviser avant d'arriver progressivement à un anéantissement total.

Le SPD est au cœur des coalitions dirigeant la République de Weimar entre les années 1920 et 1930 ; c'est le principal parti de gouvernement. Le SPD parvient à réprimer les grèves révolutionnaires et à mettre en place une politique qui bénéficie à la classe ouvrière et c'est grâce à celle-ci et à la Confédération générale syndicale allemande (ADGB) que la République de Weimar met en place des réformes sociales comme la loi sur les 8 heures de travail, l'obligation des conventions collections et des comités d'entreprises, l'assurance chômage, la hausse de la rémunération des heures supplémentaires ou la construction de logements sociaux dans les années 1920. Cette assise permet au SPD de surmonter la crise des années 1920, crise au cours de laquelle l'Allemagne compte plus d'un million de chômeurs. Toutefois, le SPD est contesté par la droite et par la gauche ; la répression de la vague révolutionnaire a fait perdre au SPD la moitié de ses adhérents, même s'il reste au début des années 1930 le premier parti de masse en Allemagne avec encore un million d'adhérents. Une partie de l'USPD rejoint le SPD et est accusé par la droite nationaliste d'avoir précipité la défaire de l'Allemagne, et par l'extrême gauche d'avoir trahi la classe ouvrière.

Les communistes du KPD sont opposés à la République de Weimar et la division de la gauche dure pendant les années 1920-1930. Le KPD est membre du Komintern, une Internationale communiste créée en 1919 qui regroupe les partis communistes qui avaient rompu avec les partis socialistes de la II e Internationale et dont le but est de propager l'idéologie révolutionnaire au niveau international. Le KPD est lui aussi un parti de masse ; il compte 300 000 adhérents dés les années 1920. La « bolchevisation » du KPD entraîne une division de la gauche allemande face à la montée du parti nazi (NSDAP) qui compte près de 30% des adhérents appartenant à la classe ouvrière. A partir de 1928, le KDP adopte la tactique « classe contre classe » qui empêche toute alliance avec les « partis bourgeois », dont font parti le SPD socialiste qui est considéré comme « l'avant-garde du fascisme » par les révolutionnaires. Lors des élections législatives de 1932, les candidats de KPD refusent toute alliance avec le SPD et le parti nazi devient la première formation politique représentée au Reichstag avec 33% des suffrages contre un peu plus de 20% au SPD et 16% au KPD. Le nombre de chômeurs atteint les 6 millions et la violence politique s'installe ; les militants communistes et les SA du parti nazi se livrent à des combats de rue. Le SPD voit le KPD comme un danger, tout comme le nazisme. Adolph Hitler est élu chancelier le 30 janvier 1933 et certains dirigeants du SPD voient dans cette nomination la possibilité de débarrasser le pays du communisme alors que les dirigeants du KPD pensent que le parti nazi au pouvoir peut causer une situation révolutionnaire qui leur serait propice. Ainsi, la division de la gauche explique comment les nazis ont eu le pouvoir.

Les partis politiques de gauche, les syndicats et partis républicains sont considérés comme des ennemis divisant le peuple par les nazis. Le parti nazis n'a pas pour but de défendre la classe ouvrière même si on comptait des ouvriers parmi les électeurs, un nom et des programmes ouvriéristes. Ce parti ultranationaliste éliminera sa frange révolutionnaire avec « la nuit des longs couteaux » et pactise avec les milieux de la grande industrie allemande. Dés lors que Hitler accède au pouvoir, il réprime le mouvement ouvrier. L'incendie du Reichstag en février 1933 est l'occasion pour lui de dénoncer le « complot communiste » et d'interdire le KPD. Le SPD, qui a refusé de voter les pleins pouvoirs à Hitler, et les autres partis républicains sont également dissouts, tout comme les syndicats. Ainsi, le NSDAP est le seul parti autorisé en Allemagne. Les chefs du KPD, du SPD et du mouvement syndical sont exilés, assassinés ou internés dans les premiers camps de concentration, comme par exemple le camp de Dachau, ouvert en mars 1933. C'est depuis Londres ou Moscou que certains dirigeants du SPD et du KPD s'exilent et appellent à la résistance contre le nazisme. Hitler tente alors d'encadrer la classe ouvrière, qui représente le tiers de la population active allemande : le Front allemand du travail sert de base à cet encadrement en maintenant l'unité de la nation. Les organisations de loisirs sont elles aussi encadrées par les nazis.

Alors que le socialisme, le communisme et le syndicalisme se sont progressivement laisser anéantir par les nazis, nous allons voir leurs évolutions après la Seconde Guerre mondiale.

Après le blocus de Berlin décidé par Staline entre 1948 et 1949 et la mise en place du pont aérien par les Américains, l'Allemagne est divisée en deux Etats distincts : il y a la RFA (République Fédérale Allemande) à l'Ouest qui est soutenue par les Etats-Unis et la RDA (République Démocratique Allemande) à l'Est qui est soutenue par l'URSS.

Après la défaite de l'Allemagne nazie, les Alliés souhaitent rétablir une vie démocratique dans leurs zonnes d'occupation en Allemagne, ainsi le SPD, le KPD et les démocrates-chrétiens (CDU) renaissent et dominent la vie politique ouest allemande. En 1956, le KPD est interdit car il est jugé trop proche de la RDA communiste. En 1959, le SPD adopte devient réformiste et abandonne l'essentiel des idées marxistes au congrès de Bad-Godesberg, ainsi il insiste sur les valeurs chrétiennes et humanistes. Le SPD est au pouvoir à partir de 1969 avec Willy Brandt puis Helmut Schmidt. Le SPD devient alors un véritable parti de gouvernement même s'il connaît une perte d'influence dans les années 1980. Il revient toutefois au pouvoir en 1988 avec l'élection du Chancelier Gerhard Schröder. Le mouvement syndical allemand se caractérise par sa politique réformiste. La confédération allemande des syndicats (DGB) regroupe 16 fédérations d'industries au sein d'une grande centrale, la FDGB. Les conflits avec le patronat se règlent par la négociation. En 1952 la lois sur la cogestion impose une présence des salariés au sein des conseils de surveillance des entreprises de plus de 2 000 employés ainsi le syndicalisme allemand prend une place importante dans l'économie du pays.

Dans la zone d'occupation soviétique, la

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