La naissance de l'état Islamique en quelques mots
Par Ramy • 8 Mai 2018 • 2 253 Mots (10 Pages) • 613 Vues
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ce genre. Nous pouvons parler d’une véritable organisation. Mais comment et dans quelles conditions s’est-elle crée ? L’arrivée des Etats-Unis en Irak à la suite des attentas de 2001 contre le terrorisme d’Al-Qaïda (raison officielle) est un facteur qui a favorisé le développement de Daech.
En effet, après avoir renversé le régime de Saddam Hussein en 2003, les américains ont laissé derrière eux un « vide » politique, semant ainsi le chaos. A la suite de ces évènements, le pouvoir fut donné aux chiites, de façon inégalitaire aux yeux des sunnites. Ces mouvements politiques ont semé de la contestation entre ces deux courants religieux. Daech s’est appuyé sur l’exclusion du pouvoir des sunnites en leur vendant un « rêve » de revanche. De plus, le combat de l’Amérique mené par Bush contre le terrorisme à partir de 2003 en Irak a favorisé le développement de Daech. Par exemple, tous les membres de l’EII se sont rencontrés derrière les barreaux des prisons irakiennes lorsque les Etats-Unis étaient encore dans ce pays du Moyen-Orient. A ce titre, on pouvait dénombrer il y a un an que plus des 17 des 25 dirigeants de Daech se sont rencontrés à l’époque de l’ère américaine en prison . C’est ainsi qu’une véritable organisation s’est crée, avec à la tête de ce réseau Abu Bakr al-Baghdabi.
En juillet 2011, ce calife de l’Etat islamique n’hésite pas à envoyer ses troupes irakiennes pendant que la guerre civile éclate en Syrie. Son objectif est de combattre Bachar Al-Assad en imposant son idéologie. En juillet 2012, la chute des frontières entre la Turquie et la Syrie ne font que renforcer ces mouvements islamiques dans cette région du Moyen-Orient. C’est ainsi que Daech est passé d’une ampleur « régionale » à « internationale » en créant une sorte de « libre échange » entre le Moyen Orient, le Proche Orient et les pays Occidentaux. Cette conquête ne s’en arrête pas là. En 2014, on peut considérer que Daech s’est imposé totalement en Syrie. Cette organisation n’hésite pas non plus à utiliser sous le signe de la propagande la déception des révoltes des printemps arabes.
Maintenant, on peut qualifier l’EII come une véritable organisation, une armée, une économie, une justice ou encore une administration. En effet, le contrôle de certaines villes irakiennes, comme c’est le cas avec la ville de Mossoul, prouve que Daech est très organisé. Son rôle n’est pas seulement d’instaurer ses idéologies en provoquant des attentats, mais son organisation va bien au delà. Aujourd’hui, ses enjeux sont de prouver qu’ils sont capables de contrôler une grande partie des habitants des régions contaminées par leur présence. Ils n’hésitent pas à utiliser la violence pour faire imposer la charia. Mais cette organisation nécessite de nombreuses ressources financières. Leur politique est de contrôler les richesses de ces pays comme le pétrole, le gaz, le phosphate, l’eau (barrage de Mossoul), le blé dans la plaine de Ninive, mais aussi les banques et les armes américaines laissées aux troupes irakiennes. Aujourd’hui, on peut estimer la fortune de cette puissance à plus de 35 milliards d’Euros, soit le budget militaire français. A noter que plus de 80% de son financement provient de toutes les ressources qu’elle pille au quotidien. Ce qui est alarmant, c’est que Daech assure aujourd’hui les services d’un Etat et ce, de façon autonome. Le développement de cette organisation prouve qu’elle ne rencontre pas trop d’embuches pour le moment et qu’elle réussira sûrement à imposer son autorité sur les 10 millions de sunnites qui peuplent son territoire.
C’est ainsi que nous pouvons nous poser cette question : Pourquoi la coalition internationale composée de plusieurs pays dont les USA et la France n’arrive pas à vaincre cette organisation ? Les attentats du 13 novembre 2015 ont laissé de vives réactions suite au positionnement de notre pays, mais aussi des membres de l’ONU face à cette organisation « barbare » qui ne cesse de frapper et de donner du fil à retordre à ces grandes puissances mondiales.
Pour réussir à contrer cet expansionnisme de Daech, deux grands blocs d’alliés se sont mis en place dans la région du Moyen-Orient. Le premier, sous le signe de la coalition arabo-occidentale, réuni une vingtaine d’Etats comme les Etats Unis et les principaux pays européens. Ce groupe repose sur des stratégies de frappes aériennes ciblées.
De l’autre côté, on peut parler d’une coalition entre les alliés du régime de Bachar Al-Assad, les chiites iraniens et libanais (Hesbollah). A ce groupe s’est ajouté la puissance Russe de Vladimir Poutine en apportant son soutien diplomatique au régime syrien à l’intervention militaire directe. Le problème actuel, c’est que nous nous retrouvons dans un assemblage hétéroclites d’Etats qui ont des ambitions stratégiques et des intérêts communs différents des uns et des autres.
Par exemple, Bachar El Assad a de nombreux ennemis richissimes monarques dans la région du Golf. En effet l’Arabie Saoudite haïe le régime Syrien pour des raisons ancestrales entre chiites et sunnites mais aussi pour une guerre de religion entre ces deux pays (musulman et chrétien). Comme la France entretien de très bonnes relations avec ces pays du Golf, il est parfois difficile de se positionner sur les coalitions internationales. Je pense que cette lutte contre Daech ne doit pas s’inscrire dans le positionnement de chacun par rapport à ses propres intérêts mais plutôt, dans une coalition unie pour lutter contre l’ennemi commun. D’ailleurs, les derniers attentats de Paris prouvent que les stratégies sont variables en fonction de la gravité des évènements. Par exemple, la France a abandonné sa stratégie « ni Assad ni Daech » qu’elle proclamait encore il y a quelques semaines comme nous avons pu le remarquer avec le scandale de la livraison des Mistrals à la Russie. Le rapprochement de la France avec la Russie pour lutter contre le terrorisme salafiste va à l’encontre de la pensée américaine. En effet, Obama est confronté pour la première fois au risque de voir la France trouver comme meilleur allié la Russie. Ce changement de position aura forcément des répercutions sur la stratégie américaine qui n’était pas en accord avec celle de la Russie. Bref, l’Etat islamique jouit pour le moment du positionnement de toutes ces puissances installées dans ces pays arabes. Bien entendu, la coalition ne doit pas intervenir dans le but d’imposer ses idéologies comme les Etats Unis ont pu le faire en Irak contre Al Qaïda, mais plutôt de venir lutter contre cette organisation terroriste sans « toucher » aux pouvoirs déjà mis en place. Renforcer une culture occidentale
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