La France de Vichy, 1940-1944 - Robert Paxton.
Par Orhan • 24 Juin 2018 • 5 499 Mots (22 Pages) • 720 Vues
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La signification du 13 décembre 1940 (p.137)
Cette date correspond au renvoi de Laval et de ses ministres par Pétain, l’auteur nous amène à nous demander si le renvoi de cet homme politique pro-collaboration va entrainer un regain du collaborationnisme ou au contraire un nouvel élan vers une France plus indépendante. Nous verrons que cette date charnière de Vichy est symbolisée par un durcissement des relations avec Londres, un regain de la collaboration militaire mais étonnamment est aussi marquée par un renouveau des relations diplomatiques avec les Etats-Unis.
La grise mine, Flandrin et Darlan (p.147)
Pierre-Etienne Flandrin, nouveau ministre des affaires étrangères a depuis le début de la guerre été en faveur du Reich, et à son arrivée au pouvoir il espère rétablir de bonnes relations avec ce dernier. Le 9 février 1941 il finira par démissionner, n’ayant pas réussi à rétablir des relations aussi fortes que l’avait fait Laval avant lui, en effet le Reich se montre très austère envers la France ayant pris le renvoi de Laval comme une réticence à la collaboration franco-allemande. Pour sortir de cette impasse diplomatique Pétain fait le choix de Darlan pour rétablir la collaboration et envoi ce dernier rassurer le führer quant aux intentions de la France vis à vis de l’Allemagne. Darlan, devenu vice-président du conseil, réussi un coup de maitre et arrive à stabiliser les relations avec l’Allemagne.
Le grand dessein de Darlan (p.155)
Ministre de la marine, des affaires étrangères, de l’intérieur, de la défense et vice-président du conseil : aucune personnalité ne concentra autant de pouvoir sous vichy. Darlan devint ainsi un rouage clé des relations avec le Reich et son influence devient capitale de par son contrôle quasi monopolistique des grands ministères. Pour l’Allemagne, son rôle est de maintenir la dissension entre la France et l’Angleterre et d’empêcher les alliés d’avoir recours aux ressources françaises. D’une part, en dépit de multiples tentatives, il ne réussit cependant pas à améliorer les conditions de vie des français ni à adoucir l’occupation pour aller vers une collaboration européenne pacifiée, d’autre part les pressions élises par les Etats-Unis et l’Allemagne sur les forces militaires française la neutralité de Vichy est mise en échec. Ces deux facteurs expliquent la chute de Darlan et le retour de Laval en avril 1942.
La chute de Darlan et le retour de Lava : avril 1942 (p.180)
Ainsi donc la chute de Darlan est une exigence de Pétain et non pas des allemands. En revanche pour ce qui est de son successeur la question se pose de savoir s’il est préférable de mettre au pouvoir un dirigeant ayant des relations avec l’Allemagne, comme le demanda Pétain ou simplement un homme fort. Le retour de Laval était très discuté, Pétain ne souhaitait pas réellement son retour, les américains firent savoir à ce dernier qu’eux non plus ne voyaient pas son retour d’un très bon œil, néanmoins l’Allemagne l’emporta quant à son désir de remettre Laval au commandements, désir que Pétain assouvit pour maintenir de bonnes relations avec le Reich..
II. la révolution nationale (p.185)
Conceptions rivales (p.189)
Que ce soit la conception catholique qui prône un retour à la piété et à la hiérarchie sociale, la conception communautaire de l’économie qui refuse le capitalisme du laissez faire ou alors la conception fasciste voulant retrouver une « gloire d’autrefois » fictive nous avons là un tableau hétérogène qui a du mal à s’accorder quant à la définition que doit prendre cette révolution nationale, cette revanche sur ce que tout un chacun reprochait à la IIIe république, au second empire ou désirai voir aboutir durant ce moment où un changement de l’ordre sociale de la société paraît possible de par les facteurs circonstanciels de la défaite. Ces visions divergentes se retrouvent cependant sur certaines revendications qui permettrons l’achèvement de cette révolution nationale : la critique de l’économie du laissez faire, la société de mase, le système parlementaire. A cette analyse des conceptions rivales doit être ajouté que cette révolution nationale n’est en aucun cas le fruit des désirs du Führer mais bien des ambitions du gouvernement de Vichy.
Une réponse à la décadence (p.195)
Vichy est vue comme un espoir face à la décadence et au manque de morale dont ont fait preuve les français : est mis en avant le problème de la montée en puissance du mode de vie américain, l’alcoolisme des français et le recul de la piété et des valeurs morales. C’est afin de pallier ces manques à la morale que Pétain lancera son projet de l’ordre Moral.
L’ordre moral : l’Eglise (p.198), l’éducation et la jeunesse (p.203), la famille (p.215)
-La majorité des français se disait être reconnaissante envers Pétain de leur avoir permis de retrouver les valeurs spirituelles non pas perdues en 1940 mais bien avant. Le clergé quant à lui se délecte de cette vengeance envers cette ancienne république « impie » qui échoua pour laisser place à un regain de la spiritualité de l’état.
-Concernant l’éducation, les instituteurs juifs et franc-maçon furent tout bonnement renvoyés et la figure des professeurs « socialistes » est diabolisée, on accuse ces hussards noirs de la république d’avoir causé la défaite de 1914-18, on réprouve d’autant plus leur anticléricalisme virulent. Concernant l’endoctrinement des enfants, des « jeunesses » furent crées à l’instar des jeunesse soviétiques ou fascistes, que ce soit à travers les scouts de France, les Compagnons de France, et bien qu’elles ne fussent pas obligatoires. Bien que l’efficacité de l’endoctrinement des enfants ne fût pas prouvée il faut constater que Vichy a néanmoins touché une majeure parte de la jeunesse à travers des réalisations comme les Chantiers de jeunesse.
-la conception vichyssoise de la famille est celle d’une cellule importante qui doit retrouver une place sacrée dans la société, cette dernière doit retrouver une place importante face à l’individualisme porté par la IIe république et est prévue une politique de fécondité pour repeupler la nation et la population vieillissante. Ainsi des politiques favorisant les familles nombreuses sont créées, une loi interdit le divorce durant
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