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L'historien et les mémoires de la guerre d'algérie

Par   •  2 Février 2018  •  1 856 Mots (8 Pages)  •  594 Vues

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l’utilisation de la torture comme le général Massu,qui exprime des regrets ou le général Aussaresses en 2000,sans émettre de regrets .Travaux très rigoureux des historiens comme Raphaelle Blanche, dans son ouvrage, »la torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie »,travail de qualité,remarquable mais critiqué pour sa partialité car les exactions du FLN sont absentes. Mais la vision de cette période douloureuse est encore très politisée. Les travaux des historiens ne permettent pas d’apaiser les communautés touchés par ce conflit. EX :Querelles autour de quelle date choisir pour commémorer la guerre.

La reconnaissance officielle à l’assemblée nationale en 1999 du terme « guerre » semble ouvrir une nouvelle époque dans les relations de la France avec son passé et avec l’Algérie. Tout comme l’inauguration le 5 décembre 2002 par le président Jacques Chirac du mémorial du quai Branly à Paris,officiellement mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie. La comparaison entre ces trois colonnes,assez discrètes avec le mémorial national des martyrs à Alger,immense sculpture en béton inaugurée en 1982,révèle la différence entre une mémoire contrainte,de vaincus en France,un épisode peu glorieux de l’Histoire de France et la volonté du gouvernement algérien de glorifier,sacraliser ce conflit qui a fondé l’Algérie,lui a fait accéder à l’indépendance.

« Guerre des mémoires » relancée autour de la date à fixer pour commémorer la fin de la guerre. En 2003,le gouvernement français institue une commémoration officielle des français morts en Algérie,le 05/12, date de l’inauguration du mémorial du quai Branly.De nombreuses associations d’anciens combattants refusent de participer à cet hommage car date ne renvoie à aucun évènement propre à la guerre d’Algérie. La date du 19 mars(cessez le feu /accords d’Evian en 1962) aurait pu être fédératrice. Proposée à l’assemblée nationale,elle est rejetée sous l pression d’associations de mémoires car des tueries,des affrontements ont encore eu lieu après cette date,entre autre le massacre de harkis à partir de l’été 1962,restés en Algérie,abandonnés par l’Etat français ;le chiffre des morts difficile à donner car archives algériennes encore inaccesibles,autour de 200000 ?

Par contre,de l’autre côté de la méditerranée, la fête nationale se confond avec la proclamation de l’indépendance le 05 juillet. La guerre dès le départ est instrumentalisée pour unir tous les algériens autour de ce groupe d’activistes indépendantistes, le Front de Libération Nationale et ses hommes qui prennent les armes,formant l’armée de libération nationale ou ALN.Dés le début,le FLN crée le mythe d’un peuple tout entier dressé avec ses armes contre le colonisateur français et vainqueur au côté du FLN de la « guerre révolutionnaire »,mot utilisé en Algérie pour la guerre d’indépendance.C’est une falsification de l’Histoire au service des hommes qui se sont installés au pouvoir en Algérie et qui y sont toujours.Il n’y a jamais eu 1.5 millions d’algériens morts pendant la guerre. Après un travail rigoureux,les historiens arrêtent le chiffre plus vraissemblable de 300000 morts(parfois liés aux représailles du FLN dans certaines régions d’Algérie pour pousser la population à se rallier à leur cause).L’élimination des harkis,non rapatriés par l’Etat français,est rejeté par l’histoire officielle car cette monstruosité (assassinat de familles entières désarmées,après la guerre) va à l’encontre du « roman national »,à savoir une Algérie nouvelle,héroïque,soudée,montrant l’exemple et sans représailles.Encore aujourd’hui,s’exerce un contrôle très étroit de l’information,des difficultés à faire toute la vérité sur cette période.

En France, il faut attendre 2012 et la visite de Mr Hollande au pont st michel pour que soit reconnu,ne soit plus occulté, le massacre du 17 octobre 1961 à Paris lors d’une manifestation pacifique.La répression policière est d’une violence inouie ; des manifestants sont jetés dans la scène.Officiellement 6 morts ;certainement entre 100 voire 200 et 200 blessés graves.L’Etat est silencieux ,complice, ne reconnait pas la gravité de cette journée. Là encore,les historiens exposent les faits quand ils ont confronté assez de témoignages et accès aux archives.Mais quand des associations comme les « indigènes de la République »demandent que s’ouvre un procès aujourd’hui pour accuser les coupables de crime contre l’humanité,les historiens à l’unanimité disent « non » car ce n’est pas le cas. D’où frustrations de certains.On retrouve la notion de mémoires concurrencielles ici et du lien étroit entre guerre d’Algérie et crimes d’une France colonisatrice. L’apaisement pour certains,surtout des jeunes français issus de l’immigration,est loin d’être acquis.

En 2012,pas de commémoration importance (1962/2012 :50 ansfin de la guerre d’Algérie) en raison de la campagne présidentielle,de la montée du FN qui utilise l’immigration,son « cheval de bataille »’volonté de ne pas attiser les tensions,les divisions).. Seulement la visite officielle du nouveau président F Hollande à Alger auprès du président A Bouteflika. Cette visite est l’occasion d’un débat sur la question de la repentance,sur des excuses officielles de la France et sur d’éventuelles réparations financières sur la colonisation.Des enjeux identitaires dans un contexte politique tendu ;place de la population immigrée en France,leurs descendants,leur intégration etc

Conclure en rappelant que cette guerre complexe,à l’origine de mémoires douloureuses,conflictuelles pour les témoins de cette époque.Le travail des historiens n’a toutefois pas permis d’apaiser toutes les tensions .Le rôle de l’historien n’est pas de cautionner les demandes de reconnaissance de tel ou tel groupe.L’historien met à distance le caractère affectif des enjeux.Ce qui lui est parfois reproché,à savoir cette exigence de vérité et de neutralité.

Vous pouvez proposer une ouverture sur l’autre choix proposé,à savoir l’historien et les mémoires de la seconde guerre.Tout a été écrit,prouvé par des centaines de travaux d’historiens ;ce n’est pas pour cela qu’il n’y a pas des négationnistes ou révisionnistes sur le génocide.

Si dissertation,vous pouvez également proposer un plan en deux parties et apporter ce qui a été mis dans la 1ere partie ici tout au long du devoir. 1.Une guerre ensevelie » de 1954 aux années 70

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