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Les historiens et les mémoires de la Seconde Guerre Mondiale

Par   •  16 Mai 2018  •  3 739 Mots (15 Pages)  •  544 Vues

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B) Le consensus «resistancialiste»

1) La recherche de héros

L'État s'en rend compte, De Gaulle est bien mais pas toujours vivant donc c'est Jean Moulin, qui remplit tous les critères, il a la fonction de martyr, il est mort sans avouer, en étant torturé, De Gaulle, prend un visage politique qui ne lui plaît pas, il quitte la France et la vie politique Française en 46, en 58 il revient et devient le 1er président de la 5ème République, il va remettre la résistance en avant avec la recherche du héros.

Le 19 décembre 1964, on commémore les 20 ans de la libération Française, à l'initiative de De Gaulle, on transfère les cendres de Jean Moulin au Panthéon avec un Hommage national à Jean Moulin.

Jean Moulin, homme politique, prefet de l'Eure-et-Loire lorsque la guerre éclate, quand l'armistice est signée, il entre très vite en conflit, dès que Vichy se met en place, un prefet qui s'oppose est révoqué, il va aller quelques fois en prison, il va être l'un des rares à répondre à l'appel de De Gaulle du 18 juin 40, il devient l'un de ses plus grands soutiens. De Gaulle, veut unifier la résistance intérieur et extérieure entre Londres et la France, il va confier cette mission à Jean Moulin, qui y parvient le 27 mai 1943 avec la création du CNR. Jean Moulin est trahi par la milice, la police politique de Vichy est torturé par Klaus Barbie et va mourir le 8 juillet sans jamais avoir parlé, en martyr.

De Gaulle confie à André Malraux la mission de réaliser une éloge funèbre diffusée en direct à la radio et à la télévision.

Malraux fait un rapide récapitulatif historique de ce qu'était Jean Moulin. Un double hommage à Jean Moulin et à la résistance.

La personne de Jean Moulin plaît à tous les bords politiques, Jean Moulin est unanimement accepté, il est certes issu de gauche, mais à la fois droite par ses actions, à l'inverse de Guy Môquet. La résistance est glorifiée, elle occupe l'espace, elle écrase les autres mémoires, elle cherche à imposer une certaine écriture de l'histoire.

Va se développer la thèse de l'historien Robert Aron, en 54, il publie «Histoire de Vichy», la théorie du «double jeu», Pétain aurait collaborer avec l'Allemagne, pour protéger les Français. La théorie du «glaive et du bouclier», donner l'impression de collaborer avec l'Allemagne pour mieux mettre un coup de couteau dans le dos.

Robert Aron publie ça aussi dans un contexte où Pétain est mort en céllule, la recherche de héros ne se fait plus qu'avec Jean Moulin mais aussi avec Pétain.

2) L'oubli des vaincus et des victimes

La résistance va être monopolisée par 2 tendances :

- Gauliste, une résistance autour de De Gaulle

- Communiste, de Gauche

En attirant l'attention sur eux, ils font oublier les autres groupes mémoriaux :

- les déportés raciaux, Juifs, tziganes, la Shoah : Simone Veil, à son retour en France en 45 «On ennuyait», la France, en voulanr avancer ne voulait pas voir des personnes revenues des camps. Annette Wievorka dans «Auschwitz expliqué à ma fille» utilise l'expression du «Grand Silence».

Les déportés, en rentrant n'avait peut-être pas envie de raconter ce qu'ils ont vécu et n'ont trouver personne pour le raconter, la question de la Shoah est mise sous silence.

Primo Levi, en 47, «Si c'est un homme», échec d'édition, ça n'intèresse personne, il renaîtra de ses cendres quand les mémoires juives vont revenir au 1er plan.

- les prisonniers de guerre, symbolisant le perdant.

- les femmes mais surtout les hommes amenés à travailler avec le STO en 43, ils devaient travailler pour l'effort de guerre Allemand.

- les victimes de bombardements, en France, 95% des victimes de bombardements le sont par des bombardements Anglais et Américans, pas Allemand.

C) Une mémoire conflictuelle

1) Une concurrence des mémoires de la Résistance

Double mémoire de la résistance (Gaulliste et Communiste) qui cherchent à faire une récupération politique pour obtenir des fonctions politiques, le gouvernement provisoire est un gouvernement d'union, les communistes sont le 1er parti de France mais de Gaulle est le leader du gouvernement provisoire donc il y a concurrence.

- Dès la libération, le PCF va diffuser des affiches, les Communistes se nomment les «Fusillés», victimisation, «Le Parti des Fusillés». Le PCF est dans une logique de récupération politique.

Les «75 000» communistes fusillés, alors qu'au total 30 000 personnes ont été fusillés et ils n'étaient pas tous forcément communistes.

- Les Gaullistes cherchent à profiter de la figure de De Gaulle et de sa fonction de chef du gouvernement provisoire, ils vont connaître une nouvelle puissance quand De Gaulle revient au pouvoir en 58, entre 60 et 69, 20 musées gratuits sur la résistance Française et surtout la résistance Gaulliste, la résistance n'est donc pas une résistance conventionnelle.

Cette concurrence s'inscrit aussi dans la contradiction européenne, Gaullistes et Communistes sont opposés à l'Europe, De Gaulle a peur de perdre la souveraineté, que les autres pays d'Europe prennent du pouvoir.

Les Communistes refusent la construction Européenne car se serait pardonner à l'Allemagne, par exemple «Le mythe des 75 000 fusillés», un sentiment germanophobe, ils se déclarent les seuls résistants, les mémoires de la résistance sont donc réemployées à des fins politiques. Le but est donc pour les 2 groupes d'être reconnu comme le seul groupe ayant résisté. La résistance n'est pas unifiée.

2) Des mémoires refoulées, sélectives et conflictuelles

Le cas de la shoah

Les juifs, le génocide est refoulé, personne n'en parle, le déporté racial est assimilé au déporté du travail ou politique, dans les camps de la mort. Les réscapés, lorsqu'ils

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