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L'Historien et les memoires de la 2nde Guerre Mondiale

Par   •  14 Avril 2018  •  1 590 Mots (7 Pages)  •  526 Vues

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B. L’éclatement des mémoires dans les années 1950

- La politisation des mémoires

Guerre froide : ⬄ Gaulliste / communiste. Les communistes ou « le parti des 75000 fusillés ». (Chiffre exagéré : … 30 000 ? Attention être prudent avec les chiffres sans fondement…)

- Des mémoires marginalisées

Souffrances juives et Tziganes inégalement entendues. Déportés STO assimilés aux prisonniers de guerre. Une contre mémoire maréchaliste se structure en 1951 à la mort de Pétain. (Cf. Robert Aron en 54 et la thèse du glaive et du bouclier).

La question des malgré-nous : 13 malgré-nous, membres de la division SS Das Reich responsable du massacre d’Oradour-sur-Glane, sont jugés à Bordeaux → Conflit mémoriel en Alsace où ceux-ci sont considérés comme des victimes.

C. La construction d’une mémoire officielle gaulliste

- Le triomphe de la mémoire gaulliste

Retour de Gaulle en 1958, triomphe de la France unie dans le combat contre le nazisme à l’heure, notamment, de la guerre d’Algérie.

- La mise en scène de la mémoire

1960 : le mémorial de la France combattante est inauguré.

1964 : Cérémonie du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon. Unité de la France combattante à travers Jean Moulin, radical-socialiste rallié à de Gaulle. Le concours national de la résistance est créé la même année.

- Le résistancialisme dans la culture populaire.

René CLEMENT, La bataille du rail, 1945

Film à la gloire de la Résistance ferroviaire réalisé à l’aide de vrais cheminots qui font dérailler un train. Les dialogues ne sont pas écrits et les épisodes s’enchaînent sans synopsis, ce qui traduit à la fois le manque de moyen de la Reconstruction et l’inspiration néoréaliste du cinéma italien engagé d’après-guerre.

Alain RESNAIS, Nuit et brouillard, 1955

Premier documentaire français sur les camps de concentration et d’extermination basé sur des images d’archives.

Claude AUTANT-LARA, La traversée de Paris, 1956

L’équipée picaresque de deux débrouillards (Bourvil et Gabin) se livrant au marché noir au milieu du couvre-feu imposé à Paris par les Allemands. Grand succès qui évoque pour la première fois une France peu glorieuse.

René CLEMENT, Paris brûle-t-il ? 1965

Fresque épique sur le soulèvement de Paris à la façon du « Jour le Plus long ».

Gérard OURY, La grande vadrouille, 1966

Les tribulations comiques de deux comparses que leur milieu oppose, un peintre en bâtiment (Bourvil) et un chef d’orchestre (De Funès), qui se retrouvent avec deux aviateurs anglais sur les bras à qui ils font franchir la ligne de démarcation. Un des plus grands succès du cinéma français. Banalisation consensuelle d’une période sombre.

Jean-Pierre MELVILLE, L’armée des ombres, 1969

Film noir d’un résistant d’après un roman de Joseph Kessel mettant en scène de façon épurée la dureté de l’engagement à travers la destinée tragique d’un réseau en proie à la trahison et à la torture.

II. Les mémoires face à l’Histoire (depuis 1973 ou les années 70…)

- La fin du résistancialisme et l’émergence de la mémoire juive.

- La réinterprétation de l’histoire de Vichy.

Marcel OPHULS, Le chagrin et la pitié, 1971

Documentaire révélant l’étendue de la collaboration ordinaire à Clermont-Ferrand sous l’occupation. Première remise en cause de la vision d’une France largement résistante.

La France de Vichy, Robert Paxton (1973) – liens Vichy et Allemagne nazie. Fin de la thèse Historique.

Cf. François Bedarida, La France des années noires…

- L’affirmation de la mémoire juive

1961, le procès Eichmann en Israël – la parole des survivants. Témoigner permet de faire reculer les positions négationnistes. (Cf. Darquier de Pellepoix en 1978 : « A Auschwitz (…) on a gazé (que) les poux »)

- Shoah (1985)

Claude LANZMAN, Shoah, 1985

Long documentaire à base de multiples témoignages sur la déportation et la volonté d’extermination et d’avilissement systématique des juifs en Europe en réponse aux thèses négationnistes.

- Procès et polémiques des années 1980-1990

- Traque des derniers criminels de guerre

1987 Klaus Barbie condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour crime contre l’humanité.

1998 Procès Papon

- Le temps des révélations

Mitterrand :

- Fleurit la tombe de Pétain de 1984 à 1992

- Décoré de cf. la francisque

- Cf. Pierre Péan, une jeunesse française

- Cf. Vichysto-résistants

- Depuis 1990, le temps du devoir de mémoire

- La reconstruction mémorielle.

Loi Gayssot (1990) – Négationnisme sanctionné

Jacques Chirac, discours du Vel d’Hiv en 1995, reconnaît la complicité de l’État français dans la déportation des juifs de France. → Renonce à la distinction entre République et régime de Vichy (« la parenthèse »).

- La mémoire de la Shoah dans la politique mémorielle.

Dès 1999, l’État entreprend d’indemniser les familles juives spoliées et les enfants de déportés.

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