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Histoire de la laïcité

Par   •  5 Juillet 2018  •  2 091 Mots (9 Pages)  •  414 Vues

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D'ailleurs, en 1873, c'est l’État français qui décide de la construction de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre à l'emplacement du point de départ du soulèvement de la Commune. Cela est une preuve d'absence de laïcité : l’État décide de la construction de monuments religieux. Cependant, plusieurs avancées vers la laïcité vont avoir lieu les années suivantes. Par exemple, l'école primaire laïque, publique et gratuite est mise en place par la loi Ferry en 1882 mais elle n’interdit pas pour autant l’école confessionnelle. Toutefois, certaines familles refusaient que leurs enfants utilisent les livres d’histoire de l'enseignement laïque jugeant qu'ils ne reflètent pas la véritable histoire de monde. Par exemple, la phrase « Jeanne d’Arc a cru entendre des voix » a fait polémique. En 1886, la loi Ferry est prolongée par la loi Goblet : l’enseignement dans les écoles publiques doit être confié exclusivement à une personne laïque. Aussi, à partir de 1884, on cesse de faire la prière à l’ouverture des sessions parlementaires.

Le point d'honneur de la séparation de l’Église et de l’État est la loi de décembre 1905. En plus de poser le principe de cette séparation, elle proclame la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes. Aussi, à partir de 1905, la République ne salariera plus et ne subventionnera plus aucun culte. Toutefois, les biens religieux saisis par l’État en 1789 restent sa propriété. Cependant, l'extrême gauche souhaitait carrément interdire l'église catholique et donc mettre en place une « laïcité de combat ». Mais la loi de 1905 n'a pas instauré ce type de laïcité mais est juste une réaction au cléricalisme. Cette loi est donc la base de la laïcité en France.

Une des conséquences de cette loi est la crise des inventaires de 1906. En effet, le décret du 29 décembre 1905, prévoit l'inventaire des biens des Églises, notamment de l'Église catholique. La mise en œuvre de cet inventaire a suscité des conflits dans certaines régions de France, essentiellement dans les régions fortement catholiques comme le Massif central. Le gouvernement doit affronter une opposition virulente : des émeutes se produisent entre les manifestants et les agents du fisc qui procédaient à l'inventaire. Dans ces endroits, la gendarmerie et l'armée ont dû intervenir sans pour autant répondre par la force pour empêcher une sorte de protestation contre la laïcité. Cela montre que la laïcisation de la France n'a pas été simple mais a été une longue lutte.

III/ IVe et Ve Républiques : Une laïcité perpétuellement interrogée de 1940 à nos jours.

La laïcité a beaucoup évolué durant la IIIème République. Néanmoins, elle sera plusieurs fois remise en question depuis 1940. D'abord, la chute de la IIIe République ouvre sur l’instauration du régime de Vichy. Ce-dernier, va produire un retour en arrière dans le processus de la laïcisation en France. Par exemple, un arrêté du 23 novembre 1940 réinscrit temporairement les devoirs envers Dieu dans les programmes d’enseignement primaire. Aussi, le régime de Vichy collabore activement avec l'Allemagne nazie. Elle décrète donc une politique d'exclusion discriminatoire à l'encontre des juifs et remet en cause pour la première fois les principes de 1789. Même si la discrimination menée à l'encontre des juifs se fonde sur un critère plus racial que religieux, l'appartenance au judaïsme constitue quand même un des critères sur lesquels elle s'appuie. Cette politique est donc complètement anti-laïque. Quelques années plus tard, en 1946, la fin du régime de Vichy ouvre sur l'adoption de la constitution de la IVème République dont le préambule précise que « l'organisation de l'enseignement public, gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir pour l’État ». La laïcité de l'enseignement est donc rétablie.

Douze ans plus tard, la constitution de la Vème République est adoptée. Son article premier déclare que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». En 1965, le Concile de Vatican II confirme l'ouverture de l’Église à la démocratie et à la laïcité. Cela montre que l’Église catholique ne s'oppose pas à la laïcité et y est plutôt pour. La laïcité fait donc désormais parti des principes fondamentaux de la République et cela va prendre la forme de différentes réformes. Par exemple, en 1975, la loi Veil relative à l'IVG (interruption volontaire de grossesse) montre la distance existant entre la société française et l'enseignement moral de l’Église. Cela n'empêchera pas pour autant la prolifération d'interrogations permanentes sur la question de la laïcité.

C'est le cas de la manifestation des partisans de « l’école libre » en 1984. Les manifestants sont contre le projet de loi Savary visant à intégrer en France les écoles privées à un « grand service public ». En effet, selon eux, cette loi pourrait mettre en péril l'autonomie des écoles privées. Les manifestations hostiles à ce projet entraînent son abandon. On voit ici qu'une partie de la population est encore réticente à des projets pouvant mettre en place une trop grande forme de laïcité.

Aussi, en 2004, une loi va être adoptée sur le respect de la laïcité (suite aux affaires du foulard islamique). Cette loi interdit dans les établissements scolaires le port de signes religieux ostensibles ou de tenues manifestant une appartenance religieuse. Toutefois, des polémiques vont naître. Par exemple, la crèche Baby Loup à Chanteloup-les-Vignes dans les Yvelines est connu pour avoir été le théâtre d'affrontements judiciaires à la suite du licenciement, en 2008, d'une salariée de la crèche au motif qu'elle portait un foulard islamique, alors que le règlement intérieur de l'association imposait le respect des principes de laïcité. Cette affaire montre bien que la laïcité est un principe souvent remis en question.

De nos jours, on a un véritable pluralisme des croyances en France avec la place nouvelle et grandissante de l’Islam. Cette religion n’était pas présente lors de la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905. Elle repose donc par exemple le problème du financement des lieux de culte par les institutions publiques. De plus, le monde musulman est très diversifié entre l’acceptation majoritaire de la laïcité et un Islam qui remet en cause le principe de laïcité.

En conclusion, nous pouvons affirmer

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